Anne Donnay : « Le groupe AVARAP m’a donné le courage de me lancer dans le Parapluitier ! »

Quand Anne Donnay entre dans un groupe AVARAP, le 2 novembre 2019, elle a déjà une petite idée derrière la tête, une idée qu’elle ne révèle pas tout de suite. Le groupe la légitime et la voilà qui se lance dans une aventure entrepreneuriale : créer une ligne de produits du quotidien compatibles avec ses valeurs de respect de la planète et de production locale. « Je veux redonner de la noblesse aux parapluies », confie-t-elle. Malgré la crise sanitaire, elle réussit son lancement. Il lui reste à transformer l’essai. Cette battante s’y emploie et elle a de grandes chances d’y parvenir.

 

Après plus de vingt ans passés à diriger des services marketing de produits de grande consommation, Anne a envie de se lancer dans l’aventure de la direction d’entreprises. « Je voulais prendre un direction générale d’entreprise pour mettre en place des formes de management différents. Plus humains et plus compatibles avec mes valeurs, déclare-t-elle. Et je n’excluais pas de reprendre ou de créer une entreprise. J’avais besoin d’un cadre et d’un réseau pour structurer mon projet. Une amie m’a parlé de l’AVARAP et de sa méthode. Je me suis lancée. »

Anne s’inscrit sur le site et participe à une RIM en octobre 2019 à la Fédération Bancaire Française. Elle est frappée par le sérieux de la démarche et par les valeurs d’engagement proférées par l’association. « On était proches des vacances de la Toussaint et pas si loin de celles de Noël, se souvient-elle, et on nous a dit qu’il fallait se rendre disponibles pour le travail de groupe et qu’il n’était pas question de prévoir des vacances. Cela m’a rassurée sur le sérieux de la méthode. »

 

Une méthode entre espace de liberté et rigueur

Pour Anne, en poste à la direction marketing des chocolats Lindt, mère de trois enfants de 11, 14 et 16 ans, le challenge est de taille. « J’avais le plein soutien de mon compagnon mais il a fallu expliquer à mes enfants que je ne serai pas là un soir par semaine pendant six à sept mois », sourit-elle.

Son groupe, « Les Pyjamas Blancs », se réunit les mardis soirs à Neuilly jusqu’à ce que le confinement le fasse basculer en distanciel. Anne est assidue – « Cela fait partie de mon ADN, j’adore travailler », souligne-t-elle – et aussi un peu frustrée par rapport aux participants qui ont davantage de temps à consacrer aux ateliers. Elle apprécie le travail de groupe, la bienveillance et l’entraide, l’espace de liberté et la rigueur de la méthode – « qui correspond bien à mon côté germanique, moi qui suis née et ai vécu mes cinq premières années en Allemagne ».

Les trois cibles qu’elle retient sont sans surprise l’une en continuité et les autres en rupture. La première est de reprendre un même poste mais dans une entreprise à dimension sociétale. Les deux autres sont dans le droit fil de ce qui a été révélé par son miroir et ses RP : créer une entreprise de fabrication et de vente de parapluies ; faire du conseil en entreprise pour accompagner les transformations et mettre en place de nouvelles formes de management libéré.

C’est cette dernière qu’elle commence à travailler avant de se décider pour l’autre. « Le groupe m’a vraiment aidée, reconnaît-elle. Si je me voyais être à la tête d’une entreprise, si j’avais l’envie d’en reprendre une, je ne me cachais pas que j’avais des progrès à faire sur les parties réglementaire et financière. Le groupe m’a donné le courage de le faire et m’a aidé à les réaliser. »

Il se trouve que, parmi les Pyjamas blancs plusieurs personnes avaient été à la tête d’entreprises ou en avaient repris et, cerise sur le gâteau, l’une des participantes avait la même ambition qu’elle et son projet était déjà bien structuré. Cela a été pour Anne une aide précieuse un binôme à l’effet miroir.

Le groupe AVARAP sublime à distance pendant le confinement mais la véritable sublimation s’effectue en juillet lors d’un barbecue organisé chez l’un des participants.

 

Un projet mené en parallèle de son poste

Anne poursuit son projet en parallèle de son job de directrice du marketing. Elle crée sa SAS et dépose ses statuts en juillet. « J’ai pu aller très vite grâce au groupe, confie-t-elle. J’ai bénéficié à plein de la force du réseau et j’ai pu mener mes études de marché avec l’aide et le soutien des autres participants. J’ai dû reconstituer les données du marché car il n’y a plus de syndicat professionnel. En parallèle, j’ai tenté de reprendre une structure mais je suis arrivée trop tard : la seule solution a été de créer ma marque et ma collection. »

Anne revendique son choix de se lancer dans le secteur des parapluies : « Je suis passionnée par les parapluies, sourit-elle. J’en ai une collection entière. Je suis effarée que ce marché soit dominé par les jetables (il s’en jette 10 millions par an) fabriqués dans des pays à bas salaires. Je suis persuadée qu’il y a de la place pour des parapluies éco conçus, faits pour durer dans le temps, réalisés avec de produits locaux et assemblés en France. Au final, la différence de prix s’efface avec la valeur d’usage. Sans compter le plaisir de disposer d’un bel objet. »

Elle lance sa collection le 13 octobre 2020 (« la veille du reconfinement », s’amuse-t-elle). Elle se compose d’une dizaine de modèles depuis le plus petit (le Tom pouce) jusqu’au transparent. Elle a passé un accord de production avec une entreprise jurassienne qui effectue l’assemblage et les réparations à partir des éléments qu’elle lui apporte. Elle en a profité pour faire réparer certains parapluies de sa collection personnelle qu’elle vend dans sa Collecterie pour leur trouver un nouveau propriétaire.

Ne pouvant mener de front son travail au marketing de Lindt et la création de son activité, elle prend un congé pour création d’entreprise. Elle a poussé les feux car elle est consciente d’être sur un marché saisonnier. Comme la charge de travail ne lui fait pas peur, Anne a tout fait pour être présente dès cette saison. Elle a bénéficié en automne 2020 d’une belle couverture médiatique qui lui a permis de commencer à faire connaître sa marque au grand public et elle était sur les listes des catalogues de Noël du Point, de l’Equipe et de Madame Figaro. Elle prospecte également le domaine du B to B, une première commande obtenue par le biais du réseau lui ayant ouvert les portes de se secteur.

 

Un parcours sans anicroches dans le marketing des produits grands publics

Elle se sent particulièrement bien dans ce produit qui appartient au quotidien des gens. C’est la suite logique d’une carrière consacrée aux produits du quotidien. Un domaine qu’elle fréquente avant même d’être diplômée de l’ESSEC en 1998. En effet, étant en apprentissage, elle a intégré en cours d’études la centrale d’achats de Continent (une enseigne reprise par le groupe Carrefour et aujourd’hui disparue). « Je travaillais au service marketing des produits semi permanents – collants, chaussants, etc. –, se souvient-elle. C’était en 1996/1997. Il y avait alors très peu d’ordinateurs. On étudiait les remontées du terrain et des magasins. L’aspect humain était très présent et il y avait un bon esprit d’équipe. »

Elle souhaite ensuite travailler à Londres où son mari a trouvé un job dans la finance. Ce sera Johnson & Johnson dans la division Cosmétiques. Elle y reste quatre ans. Souhaitant revenir en France, elle rejoint en 2002 la structure française de ce groupe mais son atterrissage dans la division pharmacie ne la satisfait pas pleinement. Elle est alors recrutée par l’un de ses professeurs de l’ESSEC qui travaille chez Danone en tant que directeur marketing de la division Eaux. Elle restera dans cette entreprise pendant dix ans avant de succomber au goût des chocolats Lindt où la maîtrise de la langue allemande est l’un de ses atouts.

Pratiquant la course à pied depuis plus de vingt-cinq ans, à Paris où elle réside ou sur les plages de Barneville-Carteret où elle se ressource dans sa maison au bord le l’eau, Anne est consciente que l’effort qu’elle fait pour lancer son activité est un travail de longue haleine. Elle adore les contacts et ceux qu’elle prend aujourd’hui la conduisent à mettre tout naturellement ses connaissances des marchés grands publics au service de ses interlocuteurs. Une façon de revenir sur sa cible numéro 2 : le conseil. Et, pourquoi pas, ajouter une autre corde à son arc le temps que son activité de « parapluitier » prenne vraiment son essor.

Site internet : www.leparapluitier.com

Isabelle Gouyé : « L’AVARAP m’a donné toute la force nécessaire pour plonger dans un nouvel environnement ! »

Rien ne destinait Isabelle Gouyé – que ses études et ses expériences professionnelles ont préparée à évoluer dans des métiers commerciaux divers – à prendre la responsabilité d’un hôtel… sauf que c’est là que son groupe AVARAP la voit exercer ses talents multiples. Alors, quand, après la sublimation de son groupe, l’opportunité se présente, Isabelle plonge. Dix ans de bonheur qui la laissent en appétit pour poursuivre sur cette voie ou démarrer une carrière sous les cieux guadeloupéens de ses origines.

 

De sa petite enfance passée en Guadeloupe Isabelle Gouyé n’a que de bons souvenirs. Et une expérience précoce de la rupture. « Je suis née en Guadeloupe dans une famille créole et j’y ai été très heureuse. J’avais 8 ans quand, pour des raisons médicales, mes parents ont dû se rendre en France métropolitaine et qu’ils ont décidé d’y rester. J’ai ressenti ce choix comme une rupture, même si j’ai continué de passer régulièrement des vacances aux Antilles », raconte-t-elle.

« Être née sur une île m’a donné la passion des voyages et le goût des rencontres », ce qu’elle met en pratique lorsqu’à 18 ans elle part effectuer un « road trip » d’un an aux Etats-Unis.

Son rêve alors est de devenir interprète à l’ONU. Elle obtient une double maîtrise : Affaires et commerce et Traduction français/anglais/espagnol. Mais elle réalise vite qu’il faut être « native speaking » pour avoir une chance d’obtenir un poste dans cette prestigieuse institution.

 

Marier le commerce et la pratique des langues

Forte de sa double compétence, elle rejoint des sociétés américaines, dont, dit-elle, « les attentes sont claires, les gens pragmatiques, qui valorisent la réactivité, la polyvalence et qui vous font a priori confiance ».

En 1987, elle intègre tout d’abord la société 3Com, spécialisée dans les équipements réseaux, où elle est assistante du DG en charge des Services généraux, de l’interface Etats-Unis/Europe, de la gestion et de la communication des résultats. Elle y reste deux ans et obtient ensuite un poste comparable chez Seagate, fabricant de disques durs et de logiciels. Pendant trois ans elle y fait largement la preuve qu’elle sait s’adapter à toutes les situations.

Un nouveau poste s’ouvre dans l’entreprise, celui de responsable du marketing événementiel. Maintenant mariée, elle prend le risque de postuler et c’est elle que l’on retient pour occuper cette fonction nouvelle pour elle.

Son premier bébé arrive en 1994.  « J’étais en déplacement quatre à dix jours par mois. C’était un peu dur mais j’avais trouvé un équilibre. Qui s’est rompu avec l’arrivée de mon fils en 1997. Le contexte étant moins favorable pour l’entreprise, j’ai négocié un départ ». Elle s’octroie une année sabbatique pour profiter de son fils.  Mais elle s’ennuie, elle a besoin d’un projet, de challenges, de contacts.

Elle trouve rapidement un poste de PA du Président du Directoire chez Sofrer, une société familiale française spécialisée dans le déploiement de réseaux de télécommunication. La société, contre toute attente, est rachetée en juin 2001 et sommée de déposer le bilan, laissant 870 salariés sur le carreau en France. « C’est une expérience à la fois désagréable et formatrice, on apprend à survivre, on paie les salariés mais on ne paie plus les cadres, les bureaux se vident, on n’a plus d’électricité… Ça endurcit ! »

Elle vit ensuite deux expériences peu concluantes, la première comme commerciale chez Terre Events, une petite structure d’accompagnement de groupe (2002-2003) et la seconde comme responsable communication et développement pour l’association « L’Envol pour les enfants européens » (2004-2007).  « J’ai détesté le monde associatif, les égos surdimensionnés de ses dirigeants, l’absence de rigueur, la frustration constante. » La rupture est douloureuse : « J’ai perdu aux prudhommes, mais ne regrette rien », déclare-t-elle. Elle n’est alors pas « au mieux de ma forme ».

 

L’AVARAP est pour moi une planche de salut

En 2008, un ami d’HEC, lui parle de l’AVARAP. Séduite par cette approche globale, elle s’inscrit et intègre un groupe. « Le lundi soir, c’était ma bouffée d’oxygène », se souvient-elle. Lors de la séance de l’ADT, son groupe la voit comme directrice d’hôtel, un job auquel elle ne connaît rien. Au même moment, « un hasard ? », son meilleur ami vient d’acheter un hôtel de charme à Courbevoie. Il lui confie que le directeur actuel n’est pas compétent et qu’il la verrait bien dans son poste. Elle a 47 ans, elle est consciente qu’elle a tout à apprendre, elle sait qu’elle a les compétences d’organisation et de gestion nécessaires et elle plonge. Mais elle va être seule aux commandes de 7 heures à 20 heures. Ses enfants, l’un est en fin de primaire et l’autre démarre le collège, la soutiennent dans ce challenge. « Ils ne m’ont jamais fait le moindre reproche », se réjouit-elle.

S’en suit une aventure réussie de dix ans. Son sentiment général : « C’est pire que d’avoir à grimper l’Annapurna à mains nues, c’était épuisant mais très satisfaisant ». La variété des tâches est inimaginable, avec le challenge de trouver la solution à tous les problèmes qui se posent en permanence. « On apprend sans discontinuer, il faut tout le temps se remettre en question, savoir dire : je ne sais pas ou aidez-moi. C’est le meilleur des antidépresseurs et c’est tellement jouissif quand on a la solution ». Isabelle apprécie la richesse des contacts qu’elle entretient à la fois avec les clients, le personnel et le back-office. « On accumule et on engrange de la confiance, qui nous rend prête à faire face à n’importe quelle situation. »

En 2017, son ami vend l’hôtel et elle ne souhaite pas continuer avec le repreneur. Ses enfants sont maintenant des jeunes adultes autonomes, il lui reste « dix ans à bosser », elle vient de décider de retourner s’installer en Guadeloupe où elle se sent bien, loin des Parisiens « ronchons ».

Mais avant cela, elle s’offre huit semaines de voyage en Asie sac à dos en toute liberté, histoire de boucler la boucle et de renouer avec les voyages et l’aventure.

Elle est aujourd’hui sereine. Elle souhaite prendre le temps de trouver ses marques, tout en restant à l’écoute des opportunités, prête à ne pas en laisser passer une seule… La preuve par les faits : elle a déjà décroché une mission pour un exportateur de vin français…

Gageons qu’elle ne restera pas inactive et qu’elle continuera à se réveiller en se disant : « Aujourd’hui je vais… découvrir, apprendre, faire.. »

Marion Inizan : « Le parcours AVARAP m’a encouragée à explorer d’autres formes d’activités et d’engagement »

D’Annecy à Lyon, de Paris à Melbourne ou à Auckland, Marion a toujours fonctionné « à 100 à l’heure ». Et ce n’est pas près de se terminer : entre la création d’une société de production audiovisuelle, sa participation au projet de nouveau CRM pour notre association, la conduite, comme marraine, d’un groupe AVARAP, cette boulimique d’activités a trouvé de quoi satisfaire sa soif d’action !

 

Dans quelques mois, l’AVARAP sera dotée d’un nouveau système d’information, un véritable CRM qui va remplacer la base de données développée en interne au fil des ans et qui devait évoluer. C’est le fruit du travail d’un groupe de bénévoles dont Marion a fait tout de suite partie. « Quand j’ai terminé mon parcours AVARAP, se souvient-elle, après avoir été cooptée comme animatrice du groupe, je me suis demandée comment je pourrais garder un lien et mieux connaître cette association dont la mission, les valeurs et les résultats m’avaient totalement convaincue. Rejoindre le projet IMAGO me permettait de mettre au service de l’AVARAP mes compétences en gestion de projet et accompagnement au changement. »

Mais son parcours de bénévole ne va pas s’arrêter pas là : « Pour mieux comprendre les besoins que devait couvrir le nouveau système d’information, je devais connaître intimement les process de l’AVARAP. J’ai donc suivi le parcours de formation de parrains/marraines. Je me suis prise au jeu et cette formation m’a passionnée. Résultat, je prends mon premier groupe la semaine prochaine, le 21 janvier… »

 

Des premières expériences professionnelles au questionnement

C’est en 2015 que sa route croise l’AVARAP. « Alors que je me posais des questions sur mon parcours professionnel, j’ai échangé avec une amie qui suivait un parcours AVARAP à Nantes. Cette idée d’entamer une réflexion professionnelle en groupe et en partageant collectivement nos différentes expériences m’a tout de suite séduite. J’ai aimé le cadre qu’offrait l’AVARAP qui permettait d’aborder des sujets très personnels tout en se sentant en sécurité. »

Marion se souvient bien de cette période de flottement qui intervient après un parcours professionnel riche et varié. Cette native d’Annecy fait comme beaucoup une école de commerce sans un projet professionnel très précis en tête.

Au sortir de l’école, après une expérience de six mois dans un petit cabinet de conseil, elle intègre la société Bureau Veritas, « fleuron du capitalisme français, peu connu du grand public mais chouchouté des investisseurs qui engrangent les bénéfices d’une croissance annuelle à deux chiffres. Une entreprise d’ingénieurs et de spécialistes, dans des métiers a priori un peu ennuyeux, le contrôle, la certification. Mais c’est une entreprise internationale, présente dans 140 pays, ayant une forte culture entrepreneuriale. » On lui propose très rapidement une mission de deux mois en Australie. Bureau Veritas y avait racheté cinq sociétés. « Il fallait intégrer ces sociétés, gérer les aspects culturels et humains, se souvient-elle. Cette mission et son environnement m’ont immédiatement plu et mon travail a été suffisamment apprécié pour qu’on me propose six mois plus tard un poste permanent à Melbourne… J’ai fait mes valises sans hésitation ».

C’est une nouvelle vie qui commence. « Je me suis très vite sentie chez moi à Melbourne, j’aimais cette ville cosmopolite, intellectuelle et industrieuse, et je ne boudais pas la qualité de vie qu’elle avait à offrir. L’Australie était un îlot d’optimisme bien loin de la morosité française post crise financière. »

 

Installation en Nouvelle-Zélande

Au bout de deux ans, elle accepte un poste de contrôleuse de gestion à Auckland. Nouveau déménagement dans un environnement qui n’a pas l’attractivité de Melbourne. La mission est passionnante mais le contexte est compliqué car l’activité « ne se porte pas au mieux ». Son entreprise fait le choix de vendre la filiale et de quitter la Nouvelle-Zélande. Elle participe au projet de vente à l’issue duquel elle doit trouver un nouveau poste à Paris.

« Nous sommes en 2012. J’avais passé les premières années de ma vie professionnelle très éloignée des enjeux et des réseaux du siège parisien ce qui a rendu mon retour compliqué », se souvient-elle.

Autant son positionnement était clair lorsqu’elle était affectée à Melbourne ou à Auckland, autant elle a du mal à trouver sa place dans les missions qu’on lui confie à son retour en France.

 

Un projet professionnel en rupture

Elle débute alors son parcours AVARAP qu’elle suit entre janvier et mai 2015. Cooptée comme animatrice, elle conduit le groupe jusqu’à la sublimation. L’expérience est extrêmement positive même si elle a du mal à trouver un projet professionnel qui la fasse réellement vibrer. « J’avais d’abord besoin de déconstruire un certain nombre de barrières pour m’autoriser à aller vers des voies qui m’attiraient mais s’avéraient plus précaires ou plus risquées. Le bilan PerformanSe m’a donné des pistes intéressantes, confirmant mon mode de fonctionnement basé sur l’intuition et à la créativité mais ma difficulté à l’appliquer au cadre professionnel. » Pour « aller chercher ce que [elle a] dans le ventre », elle participe à des ateliers d’improvisation autour du personnage du clown. Plus généralement, le parcours AVARAP l’a encouragée à explorer d’autres formes d’activités et d’engagement, terreau pour imaginer d’autres futurs professionnels : un joyeux mélange de pratiques culturelles, associatives ou sportives – en bonne Avarpienne, elle est également « cafiste », passionnée d’escalade et d’alpinisme.

C’est finalement son départ de Bureau Veritas fin 2017 qui lui offre l’opportunité de construire un projet professionnel en rupture dans le domaine de la production audiovisuelle où elle va pouvoir exprimer ses qualités de création et d’intuition tout en s’appuyant sur la capacité à suivre et à conduire des projets qu’elle a développée dans son parcours antérieur.

Caroline Ducrot : « Mon parcours à l’AVARAP m’a autorisée à revenir aux sources de mes envies d’adolescente »

En septembre dernier, Caroline Ducrot a accueilli les premiers enfants inscrits dans l’école Montessori qu’elle a créée à Issy-les-Moulineaux et qu’elle dirige. Cette aventure, qui a pris corps lors de son parcours AVARAP, lui a permis, après un parcours de dix-sept ans dans le marketing, de revenir à ses premières amours d’adolescente : l’enseignement. 

 

« Je n’aurais jamais réussi mon changement de vie professionnelle sans le soutien de ma famille », déclare d’emblée Caroline Ducrot. Son mari et ses deux filles (8 et 11 ans aujourd’hui) lui ont apporté réconfort, encouragements et soutien autant sur les plans moral que financier. « Et ils ont accepté le nécessaire ajustement de notre niveau de vie », précise celle qui a passé dix-sept ans au marketing d’Unilever quand elle décide de se lancer dans l’aventure de la création d’une école à la pédagogie alternative et « dans le secteur privé sans contrat ».

C’est un retour aux sources pour cette parisienne (elle est née à Sainte-Geneviève des Bois) qui revendique ses origines savoyardes. « Mes grands parents étaient paysans dans les Alpes. Mon père a fait des études d’ingénieur. C’était un travaillomane. Quand je lui ai dit que je me destinais aux métiers de l’enseignement mes parents ont tout fait – avec la complicité de ma sœur – pour me persuader de poursuivre des études dans une grande école. »

 

Pimenter les études

C’est ainsi que, à 18 ans, Caroline entre en prépa à Carnot, puis intègre l’Essec. « Après deux ans de prépa enthousiasmantes, le contenu de l’enseignement de l’Essec m’a un peu déçue. Je me suis donc débrouillée pour pimenter les études : échange au Brésil, stage au Japon – j’en ai profité pour apprendre la langue – et, enfin, alternance dans le service marketing de chez Esso. »

Elle a surtout suivi des cours droit et environnement (« des matières plus ouvertes sur le monde ») puis trouve un job de chef de secteur dans une entreprise de la grande consommation : Bestfoods. Quand son entité est absorbée par Unilever, elle intègre cette nouvelle structure. Elle choisit l’expatriation et part travailler aux Pays-Bas, siège du groupe.

« Je suis une perfectionniste, continue-t-elle. Je me suis retrouvée à dépenser beaucoup d’énergie pour un métier qui ne me nourrissait pas. Au bout de sept années de marketing, j’ai fait un bilan de compétences. Mais, enceinte de mon premier bébé, j’ai estimé que ce n’était pas le bon moment pour changer. »

 

Une méthode prouvée et éprouvée

Une deuxième fille arrive. Caroline mène de front une vie professionnelle toujours plus dense et une vie familiale qui ne l’est pas moins. Un jour son corps dit non : elle se retrouve en burn-out et elle s’arrête de travailler pendant quatre mois. Exténuée, elle ne parvient pas à se reconstruire. Elle décide alors de changer d’univers et elle s’envole deux semaines en Inde pour suivre une cure d’Ayurveda. « Je me suis complètement reboostée, sourit-elle. J’ai rencontré des gens qui vivaient une vie très différente de la mienne, j’ai pris de la distance et j’ai décidé remettre à plat mon job. »

A la faveur d’une suppression de poste, elle quitte Unilever. Elle entend parler de l’AVARAP par une amie et elle assiste à une réunion d’information. Elle est séduite par le travail en groupe, le sérieux de la méthode prouvée et éprouvée même si elle ne trouve pas la présentation « sexy » et l’organisation « un peu militaire ».

En janvier 2017, elle intègre un groupe qui se réunit les mercredis soir à Neuilly. Les débuts sont chaotiques car le parrain connaît des difficultés familiales qui le conduisent à laisser le groupe d’abord à Olivier Leroy puis à Blandine de Rugy. Sa volonté d’avancer est telle qu’elle est volontaire pour tout. « J’ai franchi en première position toutes les étapes, se souvient-elle, premier miroir, premier ADT, etc. Lors de l’ADT, le pôle enfants est bien ressorti. Et, à ma grande surprise,  le côté entrepreneurial, création et développement d’entreprise aussi. »

 

Projet professionnel : directrice d’une école à la pédagogie alternative

Parmi ses trois cibles – directrice d’une école à la pédagogie alternative, psychologue pour enfants, réinsertion par le voyage, elle choisit de faire son projet professionnel avec la première.

Avec le professionnalisme qui est le sien, elle mène une véritable étude de marché. Elle multiplie les démarches réseau et rencontre « plein de gens qui bossent avec des enfants ». Elle fait un remplacement de trois mois dans une école privée sous contrat à Boulogne ce qui lui confirme que c’est dans la pédagogie alternative qu’elle veut évoluer. Elle démarre alors une formation d’éducatrice Montessori qui va durer une année scolaire.

En parallèle, elle explore les communes potentielles d’installation. Sur une couronne qui va de Meudon à Malakoff, il n’existe aucune école Montessori. Elle présente son projet professionnel à tous les adjoints aux maires des communes cibles. « L’accueil a été excellent à chaque fois, sourit-elle, d’autant plus que mon projet correspondait à une attente forte des familles et… qu’élargir leur offre éducative ne leur coûtait pas un euro. »

 

Une école Montessori bilingue

Caroline finit par trouver à Issy-les-Moulineaux un local qui correspond à ses critères et qui répond aux exigences de l’administration. Elle fait travailler un architecte et entreprend des travaux qui durent deux mois et se terminent peu avant la rentrée scolaire 2018-2019. Son espace peut accueillir jusqu’ à 60 enfants.

Elle démarre la rentrée avec neuf petits de 3 à 6 ans. Elle « aime cette tranche d’âge car il s’agit d’accompagner les enfants dans le développement de leur être, plus que de leur enseigner des matières académiques. » Son école est bilingue anglais. A la rentrée de mars, après une semaine en « English Holiday Club », son école compte 15 enfants.

Chef d’une petite entreprise, elle passe au minimum trois heures chaque jour avec les enfants. Elle s’occupe de toute la gestion et du développement. Un cabinet d’expertise comptable l’aide pour les comptes et son équipe pédagogique atteint aujourd’hui trois personnes.

Elle prévoit d’atteindre un équilibre financier en année 3. « Je fais aujourd’hui un métier qui me passionne. Je peux dire que j’ai la pêche et la banane et que je vis en accord avec mes idées », conclut-elle.

Sophie Le Peley : « L’AVARAP m’a permis d’identifier une envie qui sommeillait en moi depuis toujours »

Il a fallu le parcours AVARAP pour que Sophie Le Peley s’investisse dans le secteur des personnes âgées. Un choix qui prend racine dans la relation privilégiée qu’elle a entretenue avec ses grands-parents. L’énergie et l’allant qu’elle y investit lui procurent de grandes satisfactions.

 

A l’aube de la quarantaine, Sophie Le Peley a déjà opéré plusieurs changements d’orientation professionnelle. Le virage qu’elle prend après avoir vécu la séance des post-it lors de son parcours AVARAP est sûrement le plus radical !

Après avoir passé plus de dix ans dans le marketing de la finance, cette Francilienne, qui ne conçoit sa vie professionnelle que dans le mouvement et l’apprentissage, se saisit d’une des propositions les plus en rupture formulées lors de la séance de créativité : se rapprocher du secteur des personnes âgées pour prendre la direction d’une maison de retraite. Et y investit une belle énergie pour la formaliser et la concrétiser.

« J’ai découvert l’association AVARAP par les yeux d’une amie qui avait intégré un peu avant moi un groupe, se souvient-elle. Son enthousiasme était communicatif. Dès le démarrage de mon groupe, j’ai ressenti tout le bénéfice que je pouvais tirer de cette approche collective et de ce travail de fond inscrit dans la durée. »

Son groupe, qui se réunit tous les lundis soirs dans le XVIIe arrondissement, est assez équilibré et il compte une majorité de participants en poste. Les âges sont assez variés et les parcours très différents. Très vite, Sophie décide de mettre fin à son activité professionnelle – elle alors une des collaboratrices de l’entreprise d’immobilier familiale – pour consacrer plus de temps à la définition et à la mise en œuvre de son projet professionnel.

Comme beaucoup, elle vit de façon un peu angoissante la phase du miroir puis elle présente son ADT. Elle a du mal à faire le tri parmi les près de 150 post-it qui lui sont proposés et elle peine à sélectionner ses trois cibles. Celle qu’elle retient dans un premier temps est en continuité avec ses précédentes expériences et elle songe très sérieusement à se lancer dans la communication et les partenariats pour une école de commerce qui aurait un volet international.

Il faut dire que Sophie est une habituée des virages professionnels. Bonne élève, elle suit une formation littéraire et fait des études de langue et de civilisation anglaises. Son premier job est basé à Londres où elle effectue des traductions pour un syndicat professionnel. Son univers évolue entre Londres et Bruxelles.

De retour à Paris, elle complète son cursus par un DESS de commerce international (toujours pour utiliser les langues) et elle intègre une société de fabrication d’explosifs.

Elle travaille ensuite pendant une dizaine d’années dans la finance où elle gère la communication de diverses sociétés de fonds d’investissement, françaises puis anglaises. Sophie, qui passe volontiers d’un secteur d’activité à un autre, retrouvera avec bonheur cette qualité à l’AVARAP où « on nous conduit à croire en nos capacités d’adaptation et où l’on nous apprend à mobiliser nos compétences transverses. »

 

Réfléchir « au coup d’après »

Comme elle ne voit pas de perspective d’évolution possible dans le secteur de la finance, elle joue une fois de plus la carte de l’adaptabilité en rejoignant l’entreprise d’immobilier familiale, une façon de faire une pause, de se donner un temps de réflexion et de commencer à réfléchir « au coup d’après ».

Après son ADT, elle choisit une première cible en lien avec ses précédentes activités marketing : son projet professionnel est d’intégrer l’équipe de direction d’une école de commerce qui disposerait d’une section internationale. Mais cette option demande un travail de réseau important et une connaissance du secteur qui serait longue à acquérir.

Revient alors sur le devant de la scène une autre des pistes suggérées : travailler dans le secteur des personnes âgées et devenir – pourquoi pas – directrice d’une maison de vie ou d’un EPAD. Une cible qu’elle avait tout d’abord hésité à envisager – même si elle résonnait en elle – à cause des profils médicaux majoritairement demandés.

Lors de la participation à un salon pour l’emploi, elle a l’opportunité de s’entretenir avec un représentant de l’Institut Régional du Travail Social (IRTS). Elle découvre que plusieurs formations qualifiées existent dans le secteur des services aux personnes âgées, dont l’une à Paris-Dauphine – manager d’établissements médicaux-sociaux – et l‘autre à Léonard de Vinci (Hauts-de-Seine), les deux d’une durée de dix-huit mois.

Elle effectue des enquêtes métiers et entreprend des entretiens réseau. Elle rencontre divers profils de directeurs d’établissements pour personnes âgées, les uns débordant d’enthousiasme, d’autres désabusés et dépassés par l’ampleur des problèmes à gérer. Nombreux sont ceux qui ont rejoint ces postes après une reconversion. Elle peaufine son dossier, effectue une préparation à l’oral et se présente aux épreuves de recrutement.

Elle est vite séduite par la diversité des missions attachées à la fonction de direction d’établissement : il faut être agile pour traiter aussi bien des problèmes de cuisine que de RH, de soins, des problèmes administratifs, de représentation auprès des élus, etc. Elle vérifie aussi que son empathie pour cette tranche d’âge est réelle.

Elle intègre une formation qui alterne des périodes de formation théorique et des stages pratiques qui permettent de se confronter aux difficultés du métier. Cette maman de deux jeunes enfants avoue avoir vécu cette période à cent à l’heure, puisant son énergie dans l’excitation d’une reconversion professionnelle enthousiasmante.

 

Des pensionnaires de 60 à 109 ans !

Elle effectue son stage de fin d’études chez l’un des trois grands du secteur mais c’est chez un des deux autres : Domus-Vi qu’elle trouvera son premier poste qu’elle voulait situé non loin de son domicile à Levallois-Perret pour ne pas passer trop de temps dans les transports au détriment de sa vie de famille.  « J’ai répondu à mon premier entretien de recrutement par téléphone sur une plage d’Angleterre où je passais des vacances en famille », sourit-elle. Les choses s’enchaînent et la voilà directrice à Asnières-sur-Seine d’un établissement accueillant 106 résidents – la plus âgée a atteint l’âge respectable de 109 ans – et dans lequel travaillent 63 salariés.

Elle est aujourd’hui très heureuse de sa reconversion professionnelle. « C’est un poste qui requiert beaucoup d’énergie, confie-t-elle. Mais quel bonheur de façonner un établissement selon ses propres critères. C’est le directeur qui impulse le projet d’établissement comme un sculpteur donne sa forme à une boule d’argile. Je suis constamment sur la brèche, bien sûr, mais j’effectue un travail qui a du sens. Il me semble que je n’ai jamais travaillé aussi dur de ma vie mais je ne manque pas une occasion d’échanger avec mes résidents. Ce sont grandement eux qui me communiquent l’énergie de continuer. »

Heureusement, elle trouve dans la pratique du yoga le moyen de se poser, de retrouver du calme et de canaliser son énergie. Elle essaie également de pratiquer la méditation mais elle avoue manquer de temps pour vraiment s’y consacrer.

Comment voit-elle l’avenir ? « Le secteur va prendre de plus en plus d’importance dans notre société avec l’allongement de la durée de la vie et l’arrivée dans le grand âge des générations plus nombreuses du baby boom. J’ai envie d’apporter ma pierre à ces réflexions et de participer à la définition des établissements de demain. Mon expérience de manager de terrain sera alors un atout. »

Stéphanie Gourdain : « L’AVARAP m’a rassurée et redonné confiance en moi et en mes capacités »

Sourire lumineux derrière des cheveux noirs, Stéphanie nous donne rendez-vous au pied de l’immeuble où elle travaille sur l’avenue de l’Opéra. Cap sur un bar voisin où, devant une orange pressée, elle se confie.

 

« J’ai entendu parler de l’AVARAP en 2014 en écoutant une émission de radio. Je vivais un retour en France compliqué après une période d’expatriation en Angleterre. J’y avais passé deux ans à faire de la recherche en chimie et je me sentais bien seule de retour à Paris et chez mes parents. »

Stéphanie n’est pourtant pas démunie. Elevée à Rueil-Malmaison, elle est plutôt bonne élève avec un tropisme pour les maths. Elle veut poursuivre des études scientifiques (« dans le secteur de la santé, mais pas médecine », précise-t-elle). Ce sera pharmacie, « pour la pluridisciplinarité de la formation et pour le côté bio et médical ».

Son diplôme de Pharmacien en poche, elle effectue un doctorat à l’université de Reims. Elle se passionne pour la recherche dans les domaines des anticancéreux et des antiviraux, en lien avec la structure de l’ADN. Formée à Paris V, elle apprécie la vie dans une ville moyenne et la gentillesse des gens qu’elle rencontre.

Son séjour en Angleterre lui permet de se perfectionner dans la langue de Shakespeare et de vérifier que le domaine de la recherche lui convient. « Je suis rentrée en France pour me rapprocher de ma famille, se souvient-elle. Je m’apercevais aussi que le métier de chercheur dans le public devenait très contraignant et que l’on passait de plus en plus de temps à obtenir des budgets de recherche. A mon retour, les premiers contacts étaient compliqués. Bref, j’étais perdue et j’avais grand besoin d’aide et de soutien. L’AVARAP m’a permis de me reconstruire avec une méthode rigoureuse. »

 

Assister à une RIM « pour voir »

Après son premier contact téléphonique avec notre association, elle se rend sur le site Internet et décide d’assister à une RIM « pour voir ». « J’ai beaucoup hésité, avoue-t-elle. Je m’étais lancée dans une série de recherches et je ne bénéficiais d’aucune prise en charge car, revenant d’expatriation, je n’étais pas éligible à Pôle Emploi. Je me suis donc retrouvée au RSA et j’étais très pressée de retrouver un poste. »

Elle prend sa décision et elle intègre un groupe qui se réunit les jeudis soirs à Neuilly. « Notre groupe était très féminin, sourit-elle, il comptait seulement trois hommes. Les participants venaient d’horizons très différents et j’étais la plus jeune. Autant dire que j’étais morte de peur à la première séance. J’ai été rassurée par la bienveillance de notre marraine, Véronique Courtade, et j’ai vite repris confiance en participant aux ateliers où j’ai été rassurée sur mes compétences. Le miroir m’a fait beaucoup de bien et j’ai trouvé sympa de se mettre à nu devant le groupe et de se raconter sans fard. »

C’est une période très dense de sa vie pendant laquelle elle se ressource dans la maison familiale du Tréport en respirant l’air marin et en cultivant sa passion de créatrice de bijoux. Elle s’en amuse : « Je ne peux pas passer près d’un bijou qui me plaît sans regarder comment il est fait et tenter de le reproduire en utilisant mes méthodes. Je me rends pour cela dans une boutique atelier dans laquelle je peux passer des heures. »

 

La recherche oui, mais avec une dimension humaine

Le groupe la rassure en lui confirmant que la recherche est une voie qui lui convient bien, surtout si elle intègre une dimension humaine. Stéphanie, qui envisage de postuler en recherche clinique, est ravie de voir que le groupe la confirme dans ce secteur. Parmi les autres propositions qui lui conviendraient, elle hésite un instant pour un travail dans l’assurance qualité dans le secteur de la pharmacie.

Au cours des entretiens réseau, elle approfondit ses connaissances dans le domaine de la recherche clinique et ce qu’elle apprend raffermit son choix (« une liaison étroite avec l’humain »). Elle enchaîne avec bonheur toutes les étapes du parcours AVARAP jusqu’au plan d’action et l’offre de service. « J’étais très motivée pour aboutir, raconte-t-elle. Parallèlement à la fin du parcours mené tambour battant, je recherchais une formation qui me permette de postuler dans ce secteur moins aléatoire que celui de la recherche fondamentale et qui intègre une dimension humaine importante. »

Il lui faut trouver et suivre une formation ? Qu’à cela ne tienne, elle s’inscrit et effectue les six semaines de cours nécessaires entre juillet et août. Dès septembre, la voilà qui intègre la société Unicancer comme attachée de recherche clinique.

 

Une passion des maladies rares

Par contact réseau, elle intègre en mars 2017 la société Premier Research, qui propose ses services pour les études cliniques dans les maladies rares. Il faut dire que ce secteur résonne particulièrement chez Stéphanie. « Depuis mon adolescence, confie-t-elle, je souffre de terribles maux de ventre et il a fallu plus de sept ans pour que l’on diagnostique une endométriose, une maladie gynécologique incomprise qui touche entre 10 et 20 % des femmes et qui est très difficilement diagnostiquée. Cette maladie entraîne des douleurs terribles et j’ai eu de la chance que, lors d’une visite aux urgences, je sois prise en charge et opérée. » Depuis, Stéphanie, qui est aujourd’hui guérie, participe à des actions destinées à faire que cette maladie soit davantage prise en compte. Elle participe en particulier à une marche annuelle l’Endomarch qu’elle ne manquerait pour rien au monde.

Dans cette nouvelle structure à taille humaine, elle est accueillie « à bras ouverts » par une équipe composée essentiellement d’anciens chercheurs comme elle. Elle accompagne des protocoles de recherche clinique sur des maladies rares.

Elle est très sensible à cette dimension humaine de son poste pour lequel elle mobilise sa grande rigueur de scientifique et ses qualités d’organisation. « Je suis très reconnaissante à l’AVARAP, conclut-elle, car le groupe m’a permis de me remettre en selle et de confirmer mes intuitions de départ. Certes, je n’ai pas fait de virage à 180 °. Mais aujourd’hui, je me sens bien dans mon corps et dans mon travail. Et prête à continuer à évoluer en capitalisant sur mes acquis. »

Charlie Fargialla : « Le parcours AVARAP a été l’élément déclencheur d’une vie professionnelle exaltante »

 

 

On dit que le battement d’ailes d’un papillon peut engendrer un typhon à l’autre bout du monde. Cet effet papillon pourrait s’appliquer à Charlie Fargialla : entré dans un groupe AVARAP en 2014, il ne pouvait imaginer qu’un enchaînement de circonstances assez magiques allaient le conduire à réaliser son rêve : devenir comédien professionnel.

 

« Comme beaucoup de participants, j’imagine, raconte Charlie Fargialla, j’ai contacté l’AVARAP sur la recommandation d’une amie. Elle s’était inventé un avenir professionnel radieux après avoir participé à un groupe. Elle m’avait parlé de “recette magique”. De quoi me donner envie de postuler sur le site et de participer à une RIM. »

Charlie a tout juste 30 ans et il vient de clore sa première expérience professionnelle dans une structure qui commercialise des emplacements publicitaires dans les pharmacies. « Je venais de quitter une entreprise dans laquelle j’avais passé cinq ans, continue-t-il, et je ne me sentais pas épanoui dans mon job de commercial tel qu’il était pratiqué dans cette entité. J’ai été séduit par la proposition de participer sans engagement à une réunion d’information. Le message diffusé à cette occasion était clair : sans nous promettre de la sueur et des larmes, on insistait sur la notion d’assiduité, sur la réunion hebdomadaire de trois heures pendant six mois, sur le travail du groupe, sur l’engagement à aider les autres et à recevoir leur aide, autant de principes qui m’ont immédiatement séduit. »

Charlie intègre un groupe nombreux – 15 participants – constitué, à l’exception d’une autre participante, de personnes plus âgées que lui, des cadres aux parcours différents, passés pour certains dans des grands groupes aux fonctions d’ingénieur, de RH… « J’étais fasciné par notre capacité à travailler ensemble, se souvient-il, en respectant des règles de bienveillance et le temps de parole. J’ai découvert le rôle essentiel du time keeper, la participation aux ateliers qui dynamisent les journées, la pression de ne pas arriver en retard aux réunions du lundi soir, les échanges d’égal à égal avec des participants plus âgés. Je me disais que ces principes auraient leur place dans le futur travail que j’allais trouver. »

 

Fasciné par les RP, mais effrayé par le nombre !

L’exercice des RP le fascine : identifier et réfléchir sur ses réalisations professionnelles et personnelles pour en dégager ses compétences prouvées et ses goûts est très structurant même si le nombre de RP à produire lui paraît astronomique. L’étape du miroir aussi – dans laquelle des participants peuvent fondre en larmes – et qui lui permet d’aborder son goût du théâtre et ses ambitions dans la réalisation de films.

« J’ai trouvé la mécanique de l’ADT fantastique, se réjouit-il. Le principe des post-it est très puissant et j’ai pu le mettre ensuite en pratique dans mon activité professionnelle. J’ai pu classer les miens sous trois thèmes : créatif, communiquant et médiateur. A ce stade, le théâtre n’apparaissait qu’en mode mineur. »

Charlie construit son projet professionnel en continuité. Avec un objectif : trouver une agence média Internet où les relations humaines sont différentes et où souffle le vent de fraîcheur auquel il aspire.

Ce sera My Little Paris, qui lui signe une promesse d’embauche à la rentrée qui suit la sublimation de son groupe.

« C’est à ce moment-là que je fais un truc un peu fou, poursuit Charlie. Je m’inscris à une séance gratuite du cours Simon, l’un des plus anciens cours de formation théâtrale. J’y retourne une fois, deux fois et je finis par m’inscrire pour un mois. Je passe l’audition et je suis admis en formation longue. »

Reste à négocier avec son futur employeur les disponibilités indispensables pour pouvoir mener ces deux activités de front. « Je me souviens avoir passé un après-midi complet sur un banc à me demander comment je pouvais concilier les deux, se souvient-il. Je finis par contacter My Little Paris et je leur demande si je pouvais être libre tous les soirs à partir de 19 heures et s’il était envisageable de réduire mon temps de travail pour bénéficier de mon vendredi après-midi. L’entreprise –  qui comprend et essaie de rendre possible ce type de passions –  l’accepte. Et je plonge dans le grand bain. »

 

Ecartelé entre deux mondes inconciliables

Mais ces deux mondes sont situés à des années-lumière. Au cours Simon, Charlie se familiarise avec les mots du métier d’acteur. Dans l’entreprise, il se rend compte que, même s’il a intégré « une boîte incroyable » et des équipes d’une « grande créativité » dans laquelle il compte aujourd’hui encore des amis, les règles du business sont les mêmes et qu’il n’a pas trouvé un travail qui a du sens.

Il faut dire que le choix de se lancer dans une carrière de commercial n’a pas été le choix du cœur. Né et élevé dans l’ouest parisien au Chesnay près de Versailles au sein d’une famille franco libanaise dans laquelle il compte deux frères, Charlie est un élève qui poursuit ses études cahin-caha. « Je n’étais pas fait pour le système scolaire, reconnaît-il. Durant mes années de lycée, pendant mon temps libre, je laisse libre cours à mes penchants artistiques tout en sachant que je ne pourrais pas en vivre : je dessine, je joue de la guitare, je réalise des films avec mon caméscope, j’explore la comédie en amateur. Après avoir décroché mon bac, mon père, cadre chez Crédit agricole Indosuez, propose de me financer une école de commerce. J’intègre ainsi l’IPAG, dans laquelle je découvre les rouages économiques. J’effectue une année d’Erasmus en Espagne à Valladolid et je termine par un stage en production cinéma à Canal +. Qui aurait pu déboucher sur une embauche sans la crise financière de 2008-2009. »

 

Le battement des ailes du papillon

Au cours des six mois qu’il passe chez My Little Paris – au cours desquels il se rend compte que malgré toute son énergie, mener les deux parcours de front n’est pas possible –, se produit pour Charlie un élément essentiel qui va conditionner ses choix futurs. Lors d’une formation à la prise de parole en public, il rencontre Annabelle Roberts, co-fondatrice du cabinet « Present perfect » qui œuvre sur ce créneau. Fasciné par la personne et par la pertinence de cette approche, Charlie lui propose de prendre un café pour qu’elle lui parle de son métier – un entretien réseau en quelque sorte. Une rencontre qui a dû laisser une trace positive car, alors que Charlie quitte My Lilltle Paris, Annabelle Roberts le contacte et lui propose d’effectuer des missions pour le compte de l’agence.

« Je m’inscris aussitôt comme auto-entrepreneur et je me lance à corps perdu dans ce nouveau challenge, sourit-il. Chaque mission est un défi nouveau à relever dont le moindre n’a pas été l’animation de la soirée Mortified France, un spectacle humoristique qui invite les participants à monter sur scène pour lire des extraits de ses poèmes d’adolescent ou de ses journaux intimes. Mais je me souviens aussi avec émotion de ces PDG d’entreprises que je préparais à des prises de parole en public ou à la tenue de conférences de presse. »

 

Le théâtre au quotidien

Parallèlement, le théâtre devient le quotidien de Charlie. Par un concours de circonstances heureux, il est conduit à interpréter le rôle de Jerry dans Trahison d’Harold Pinter, une pièce qui sera jouée quarante fois.

Changement de dimension avec Les crapauds fous, une pièce écrite et mise en scène par Mélody Mourey. « C’est une réalisation inespérée dans une un carrière qui débute, s’émerveille Charlie. D’abord j’ai la chance d’avoir le premier rôle, et c’est un grand rôle, mais surtout, il se passe quelque chose d’unique. Qui n’arrive presque jamais : on a joué cette pièce 300 fois. Le public n’a jamais arrêté de venir. Nous sommes allés la jouer dans plusieurs salles de plus en plus grandes en passant par le Splendid (300 personnes) jusqu’aux 600 personnes du Théâtre de la Renaissance. Nous avons eu 3 nominations aux Molières et nous étions tous présents aux Folies Bergères pour la cérémonie. » Les représentations ont été interrompues pour cause de confinement.

Aujourd’hui, Charlie est bien entré dans son statut de comédien même s’il lui arrive encore d’exercer de temps en temps comme coach. Avec des projets plein la tête et une ambition : se lancer dans le stand-up. Il n’oublie pas ses premières amours derrière son caméscope et il est ouvert à toutes les propositions qui pourraient faire de lui un « 100 % comédien ».

Martine, Juriste d’entreprise

La période de recherche d’emploi peut  être profitable une fois surmonté le choc du licenciement. Cela m’a permis de faire le point sur  mes goûts et mes compétences et me poser les questions essentielles sur  ce que je veux vraiment faire.