Jacques, consultant en communication

« J’ai participé à un groupe à l’âge de 61 ans. J’étais consultant en communication et identité d’entreprise (profession libérale) et vivais difficilement le manque de contrats depuis de très longs mois au point que j’avais remis en cause mon expertise et mon offre de services et pensais donc à changer d’activité. Au cours de ces 7-8 mois j’ai pu envisager, grâce au groupe et aux conseils créatifs de chacun, 2-3 métiers différents, complémentaires évidemment de ma culture et de mes expériences. Mais, après avoir effectué différentes recherches sur Internet et rencontré plusieurs personnes pour affiner mon projet, j’ai décidé de continuer mon métier, mais de manière différente et cela a très bien fonctionné, jusqu’à aujourd’hui.

Finalement, ce groupe m’a apporté davantage de confiance en moi, m’a fait découvrir la bienveillance et des confidents qui sont devenus des amis.

En effet, malgré la fin de l’expérience AVARAP, nous avons continué à nous revoir tous les mois, pendant deux ans, puis régulièrement deux fois par an, jusqu’à ce jour.

Le processus AVARAP est un programme de fond qui permet de retrouver et définir simplement les expériences probantes dont on a oublié les caractéristiques au fil des ans, d’imaginer des diversifications ou des changements complets de métier, de tester la faisabilité des projets professionnels et d’être entouré, accompagné jusqu’à l’intégration au sein d’une entreprise où dans un nouveau métier. Évidemment, cela suppose une démarche proactive, une certaine ténacité, mais le groupe est là pour aider, comprendre, soutenir.

J’ai également rencontré des personnes très compétentes, que ce soit au cours de différentes formations, réunions ou exercices pratiques. »

Michel, responsable administratif

« Après vingt-cinq ans de banque je me suis retrouvé au chômage sur un marché encombré de profils comme le mien.

Après des essais infructueux où je me  suis agité sans résultat, un ami m’indiqué l’Avarap.

Le groupe m’a permis de faire le point  et de reprendre confiance. J’ai redéfini un projet professionnel  et, après plusieurs échecs en entretien j’ai finalement retrouvé un  poste dans une PME.

Enseignement : ne pas se laisser aller  au découragement, il y a toujours une solution possible. Pour cela, le groupe est irremplaçable. Il faut adopter une position résolument  professionnelle. Mais il n’y a pas de secret, il faut vraiment travailler. »

Thierry, directeur administratif et financier

« Plus  que le simple déroulé d’une méthode (proche sur le fond d’une démarche  d’outplacement ou de Bilan de compétences) la philosophie que j’ai perçue est axée sur des valeurs d’écoute et d’échange, de respect des autres et de leur histoire, d’une participation active de  chacun des membres du groupe sur lui-même (ce qui est loin d’être  évident) mais aussi sur les autres (là est pour moi la véritable  originalité et enrichissement de la méthode AVARAP).

Dans une période difficile, de  questionnement et d’interrogations sur son vécu, son positionnement, son  éventuel changement d’orientation où le doute et le manque de motivation prédominent, l’engagement vis-à-vis du groupe représente un  salutaire catalyseur d’énergie positive.

L’autonomie est une qualité difficile à mettre en œuvre, elle exige recul, non complaisance avec soi  et les autres, capacité à mettre en œuvre un plan, une action, définir des priorités, s’y tenir coûte que coûte malgré les difficultés ou les  freins psychologiques ou matériels… »

Robert, gestion industrielle

« Il y a deux ans j’étais dans une  situation difficile à vivre ; après un an de chômage je n’avais  toujours pas obtenu un seul entretien d’embauche. Je commençais à penser qu’à mon âge (56 ans) ce n’était plus possible.

Mon conseiller APEC m’a parlé de l’Avarap. J’étais hésitant car échaudé par plusieurs expériences  malheureuses. Je suis tout de même allé à une réunion d’information et j’ai intégré un groupe.

Mon vrai problème en fait c’était l’impossibilité d’obtenir des rendez-vous en téléphonant. Or j’avais rapidement compris qu’à mon âge la seule solution c’était de travailler mon réseau. Le groupe m’a sauvé et cela s’est passé en deux étapes :

  • La première fois, au cours d’une réunion d’atelier où nous étions quatre, un collègue du groupe m’a proposé de prendre rendez-vous pour moi. J’ai assisté à la conversation qui s’est bien passée et c’est moi qui ai rappelé pour confirmer.
  • Le deuxième déclic a été l’offre d’un autre membre du groupe de m’ouvrir son carnet d’adresses : une dizaine de noms. C’est lui qui a pris le premier rendez-vous pour moi et il m’a même accompagné à l’entretien.

A partir de ce moment là, mes appréhensions ont presque totalement disparu et j’ai pris de nombreux contacts durant les trois mois qui ont suivi et j’ai obtenu une trentaine de rendez-vous. Finalement, j’ai passé trois entretiens d’embauche dont le dernier a été couronné de succès.

J’ai intégré une PME dynamique où je suis le plus ancien mais l’ambiance est très bonne.

Je suis vraiment reconnaissant au groupe  et au parrain qui m’ont pratiquement sauvé ! »

Nathalie, ingénieure agronome

« Quand on se retrouve au chômage on est  déstabilisée et on se sent désarmée.

Pour moi le déclic a été une conversation dans le métro avec quelqu’un qui était passé par l’Avarap  et qui m’en a parlé d’une manière tellement positive que je me suis dit  que je devais aller voir. J’ai choisi l’Avarap pour la démarche de groupe.

Il y a une grande richesse d’expériences, les profils sont parfois complètement différents et les  échanges sont fructueux.

L’énergie circule et s’il y a des  moments de découragement ils ne touchent pas tout le monde en même  temps.

On se sent accueillie dans un climat de  confiance, on peut parler librement de ses projets mais d’une manière  professionnelle.

La méthode Avarap demande beaucoup de discipline : c’est un peu comme dans l’entreprise mais on est tous solidaires. »

Fabienne, Cadre du secteur bancaire

« Après quinze ans dans le même type d’activité, j’ai commencé à ressentir une certaine lassitude. Lors d’un voyage aux Etats- Unis, j’ai rencontré deux femmes d’une cinquantaine d’années, dont l’une professeur m’a dit “Je suis fatiguée de ce métier je vais en changer !” De retour en France j’ai commencé à réfléchir sérieusement à ce désir de changement. Une amie m’a parlé de l’AVARAP et j’ai intégré un groupe.

Préparer mon miroir m’a permis de découvrir que j’étais passée à coté de beaucoup de choses sans en avoir vraiment conscience. Aider les autres à travailler sur leurs compétences m’a aidée à préciser les miennes. Le regard des autres aide à mieux se connaitre. Seule je ne pense pas que j’aurais pu réussir. »

Sylvie, avocate internationale droit des affaires

« Pour moi l’Avarap c’est une méthode éprouvée et dynamisante pour une réorientation professionnelle et une recherche d’emploi, dans une aventure de groupe qui créée des liens forts.

L’Avarap permet de mieux se situer (personnalité et position professionnelle) et donne des outils pour une recherche d’emploi.

Je l’ai déjà recommandée à plusieurs  personnes. »

Albert, responsable qualité

« En participant au groupe Avarap, j’ai trouvé une dynamique, une démarche structurée de recherche d’emploi, mais surtout une méthode, une professionnalisation de ma recherche d’emploi : préparation, des échanges vrais, avec bienveillance et sans complaisance. Le rythme de travail, des réunions, a été une garantie de mon succès. Je ne remercierai jamais assez l’Avarap, le parrain et les membres de mon groupe »

Axelle Vallancien : « Passer de la finance à l’humain a été un grand bonheur »

En participant à un groupe AVARAP, il y a six ans, Axelle Vallancien, était déterminée à donner une nouvelle orientation à sa carrière professionnelle. Elle n’excluait rien sauf de continuer à exercer son métier d’origine, avocate dans les domaines de la finance et des affaires. Elle mesure aujourd’hui le chemin parcouru et fait partager son bonheur d’être de plus en plus en accord avec ses valeurs.

 

Le début de carrière d’Axelle – pourtant commencée en 1998, en plein marasme économique –  ressemble à une voie royale. Munie de son master en droit des affaires et marchés de capitaux, cette jeune avocate, qui a passé six mois au London Stock Exchange, est très courtisée. « J’ai écrit cinq lettres de candidature à des cabinets américains, anglais et français. J’ai reçu… cinq réponses positives », sourit-elle.

Elle n’en tire pourtant aucune gloire. L’humilité est en effet l’un des traits de caractère de cette aînée d’une fratrie de trois enfants de médecins –  elle a un frère et une sœur –, née en région parisienne.

Après avoir fréquenté le public durant l’école primaire, elle entre au collège Sainte Marie de Neuilly. Elle avoue ne pas avoir été heureuse dans cette institution qui ne convient pas à sa nature hypersensible, ne favorise pas son épanouissement et ne réussit pas à lui faire prendre confiance en elle et en ses capacités. Elle s’évade dans le piano. Le cadre lui pèse. Elle y effectue pourtant de bonnes études se faisant remarquer par son côté rebelle. Après un « bras de fer » avec ses parents, elle réussit à leur faire accepter qu’elle fasse sa terminale à Fenelon – « une libération » – passe un bac littéraire puis renonce à s’inscrire aux Beaux Arts (« par réalisme, et manque de confiance en ce qu’elle est »).

Elle entreprend alors des études de droit qui la passionnent et elle choisit d’effectuer un DEA de droit des affaires et marché de capitaux. « J’ai fui le pénal et les affaires familiales par peur d’être trop impactée, et de plaider », se souvient-elle. Elle passe alors le barreau et quitte Paris pendant un an. Elle passe six mois en salle des marchés à Londres – « Je suis alors l’une des seules filles » – puis part sac au dos avec celui qui deviendra son mari voyager pendant six mois en Asie.

Elle séjourne en particulier en Birmanie, un pays qui vient juste de s’ouvrir, où elle a l’occasion de rencontrer Han San Su Ki.

 

Le choix de la France

De retour au bercail, elle décide – essentiellement pour ne pas s’éloigner de son mari – de décliner les offres des cabinets américains et elle entre dans un cabinet d’avocats français  « où j’étais deux fois moins payée ». Elle y passe deux ans à rédiger des conventions européennes régissant les opérations sur instruments financiers. Comme elle veut se rapprocher du concret et de l’humain (déjà !), elle intègre une équipe qui s’occupe de fusions acquisitions dans laquelle elle développe des compétences étendues en droit social.

Elle rejoint alors un autre cabinet spécialisé dans les fusions acquisitions : « C’était déjà beaucoup plus concret. Je m’occupais des négociations. Certaines se déroulaient en anglais avec des clients étrangers ». Elle devient alors maman. Elle aura trois garçons en l’espace de neuf ans. Le dernier naîtra alors qu’elle est directrice juridique et RH d’une entreprise familiale de gestion de fonds d’investissements.

« Chaque naissance m’a rapprochée de mon moi profond, confie-t-elle. Avec la naissance de Maxime, l’aîné, j’ai négocié de travailler quatre jours par semaine – une révolution dans le cabinet qui n’avait jamais envisagé d’accéder à une telle demande. A l’arrivée de Florian, j’ai démissionné pour suivre les cours de l’école Boule et j’ai entrepris de devenir architecte d’intérieur. Mais c’est avec la naissance d’Adrien, cinq ans plus tard, que j’ai décidé de faire un travail approfondi sur mes compétences et mes goûts. »

Elle entend alors parler de l’AVARAP et elle est séduite par cette idée de travailler en groupe et de faire partie d’un collectif. La Réunion d’information à laquelle elle assiste la conforte dans cette idée de solidarité, de dynamique de groupe qui s’appuie sur une méthode éprouvée, et de contrat clair passé entre des personnalités provenant d’horizons divers.

 

Au service des gens

Son groupe prend pour nom Imagine ce qui entre en résonance avec les objectifs d’Axelle qui veut s’inventer un nouvel avenir loin des finances et du droit des contrats, plus orienté vers l’humain. Parmi les trois cibles qui découlent de sa Récolte (coach et formatrice, conceptrice et animatrice d’émissions radio – elle a effectivement une voix radiophonique –, et créatrice d’une entreprise liée au numérique), elle choisit de travailler au service des gens et de creuser son sillon dans le secteur de l’accompagnement et de la formation (dans les domaines de la communication relationnelle et du développement des potentiels).

 

Un métier qu’elle exerce toujours aujourd’hui avec passion.

Parallèlement, elle se lance dans l’écriture d’un roman : « Je n’avais rien écrit de personnel jusqu’au jour où je me suis libérée de nausées persistantes en écrivant d’un seul jet un long poème en prose. J’ai ensuite ressenti le besoin d’écrire au long cours. »

Elle croise Erik Orsenna. Il accepte de lire son manuscrit et l’encourage à le retravailler. Elle rencontre également un compositeur de musique qui lui propose d’écrire la musique qui accompagnerait une lecture de son livre dans une version audio destinée aux non-voyants.

Poursuivant son parcours dans l’exploration de l’humain, Axelle s’intéresse aux liens entre le corps et l’esprit. Elle s’est formée à des sciences alternatives – comme l’hypnose – et aux techniques proches de « l’intelligence du cœur » comme la cohérence cardiaque. Elle a aussi remis en cause son statut de fille de la ville et décidé de passer la moitié de son temps dans le Sud de la France, entre mer et montagne. Une façon de se rapprocher de ses deux passions : l’humain et l’écriture. Elle n’a pas fini de nous surprendre !

Annette Prieur : « Avec l’AVARAP, je suis passée de la maison à la table »

Un sacré saut dans l’inconnu, même pour une adepte convaincue du changement. Annette Prieur a triplement migré : elle est passée du secteur de l’équipement de la maison à l’agro-alimentaire, de fonctions commerciales à la production, et de Paris à la campagne. Juriste de formation, Annette, qui a effectué une belle carrière comme commerciale dans plusieurs segments de l’aménagement de la maison, a découvert avec bonheur un nouveau secteur : l’agro-alimentaire. La création de sa biscuiterie artisanale 100 % biologique lui permet d’exprimer pleinement sa boulimie d’activité !

 

 

Mener plusieurs choses de front, Annette Prieur en a l’habitude. Mais, pour la première fois de sa déjà longue carrière professionnelle, elle contribue à tous les secteurs de sa jeune entreprise : mise au point des recettes, approvisionnement, fabrication, conditionnement, livraison… « J’ai souvent l’impression d’être dans un shaker, se réjouit-elle. Je passe en effet sans transition de la production dans l’atelier à la prospection de nouveaux clients je n’ai pas le temps de tout faire… Créer son entreprise nécessite d’avoir la maîtrise sur tant d’aspects que je ne gérais pas par le passé, lorsque je n’étais ”que” commerciale. »

Heureusement, elle peut compter sur le soutien de son compagnon qui a pris en charge les aspects financiers et comptables qu’elle n’affectionne pas particulièrement, et de son équipe, des jeunes dont elle salue l’engagement et la flexibilité pour s’adapter à une activité en constante évolution.

Pour développer sa « start-up biscuitière » comme elle se plaît à dire, elle a investi dans l’humain. Elle a recruté trois personnes, une à la production, l’autre au conditionnement et une jeune étudiante en alternance qui la seconde dans les aspects marketing et communication.

Native de Saône-et-Loire, elle poursuit ses études supérieures à Lyon, une ville qu’elle a retrouvée fin 2014 après avoir quitté la capitale. Des études de droit – « une période très plaisante » –, un choix qui ne doit rien à la passion mais une filière qui a le mérite d’ouvrir le champ des possibles. Après sa maîtrise, elle effectue un DESS de commerce international avant de… partir pour une année sabbatique au Mexique, pour « apprendre l’espagnol ». « Mes parent n’ont pas apprécié outre mesure, sourit-elle. Ils m’ont immédiatement coupé les vivres ! »

 

Une succession d’opportunités

De retour en France, elle démarre une carrière de commerciale dans la soierie, l’univers textile la menant ensuite à la décoration et à l’équipement de la maison. Elle passe de Lyon à Paris et à l’international – elle a fait un break pour aller travailler en Italie. Soieries lyonnaises, tissus d’ameublement ou arts de la table sont des secteurs dans lesquels elle exprime ses talents sur le marché français et à l’export où elle défend le savoir-faire des PME françaises.

Elle voyage beaucoup, saisit les opportunités – « j’ai été très gâtée, tous les jobs sont venus à moi » –avant de décider de se poser en 2014 alors que l’entreprise qui l’emploie change de propriétaire.  Elle fait alors le choix de retourner à Lyon avec le projet de reprendre une petite entreprise dans les secteurs qu’elle connaît bien de l’équipement de la maison, du textile ou de la décoration, tout en continuant à regarder le marché de l’emploi. « Je me suis rendu compte qu’après toutes ces années en tant que commerciale j’avais envie de me frotter à la production, à un métier plus manuel », déclare-t-elle.

Début 2015, elle rencontre Marie Palard, très active au sein de l’AVARAP à Lyon et assiste à une réunion d’information avant d’intégrer un groupe. « Après toute ces activités professionnelles, j’avais besoin de me poser et de faire un bilan, de faire l’inventaire de ”ma trousse à outils”, confie-t-elle. La participation au groupe m’a permis de rencontrer des gens de grande qualité et de reprendre confiance en moi. J’aurais adoré que ce cheminement débouche sur quelque chose de révolutionnaire mais cela m’a juste conforté dans ma voie. De toute façon, j’ai vraiment apprécié ce travail en groupe dans un esprit de bienveillance. »

 

La biscuiterie comme une évidence

Parallèlement, Annette suit une formation de management collaboratif au CNAM et participe à un club de repreneurs d’entreprises mis en place par la CCI Nord Isère. « C’est dans ce cadre que j’ai appris qu’une biscuiterie était à vendre. Cela a fait un déclic énorme chez moi. J’ai tout de suite su ce que je voulais faire : reprendre une biscuiterie. »

Avec l’aide de son compagnon, elle étudie le dossier qui n’aboutit pas. Puis elle identifie une petite biscuiterie qu’elle approche et à qui elle fait une proposition de reprise. Mais le prix demandé est au delà de ce qu’elle estime raisonnable d’investir.

En 2016, elle change son fusil d’épaule et décide de créer son propre atelier pour y produire des biscuits bio. A l’automne 2016, elle loue des locaux à Crèche-sur-Saône, en Bourgogne sud pour installer un atelier de production. Elle entre alors dans le maelstrom et elle ne l’a pas quitté depuis : « J’ai acheté des machines, créé des recettes avec l’aide d’une ingénieure agro-alimentaire spécialiste de la biscuiterie, finalisé les packagings avec des graphistes, déposé mes marques, démarché des circuits de distribution. Les premiers biscuits ont été commercialisés en juin 2017. »

La biscuiterie, qui a obtenu sa certification bio en 2017, fabrique des biscuits salés apéritifs et des biscuits sucrés qui sont commercialisés sous deux marques : la première, « Croquelicot », est destinée aux magasins spécialisés bio, la seconde « Marguerite en Bourgogne » est diffusée par des cavistes et des épiceries fines.

« Le segment du bio rencontre de plus en plus l’adhésion des consommateurs, reconnaît-elle. Nous proposons également nos biscuits en vrac – chaque semaine une nouvelle épicerie de vrac ouvre en France  –  et nous sommes en phase avec la tendance actuelle d’acheter local. Nous vendons principalement dans la région et nous comptons des clients dans d’autres villes comme Bordeaux, Royan ou Niort. Nous sommes interrogés par des détaillants qui ont découvert nos produits ou qui en ont entendu parler positivement. Ces demandes spontanées me ravissent. »

L’entreprise ne gagne pas encore d’argent, bien sûr, mais Annette Prieur est optimiste. Outre de réaliser des produits irréprochables, ce qui réjouit le plus cette commerciale qui a toujours été orientée client, et qui a fait sienne cette devise « Mon patron, c’est le client », c’est de recevoir une deuxième commande et des demandes de réassortiment. « La première conquête, si elle apporte de grandes satisfactions est éphémère. Ce qui est vraiment gratifiant, c’est de fidéliser les clients , conclut-elle. Une de mes clientes m’a dit que mes biscuits étaient addictifs. Quel bonheur ! »

Marine Colle-Bordry : « Mon parcours est fait de ruptures successives »

On peut dans le même temps être passionnée de Shakespeare et de jeux vidéo, de littérature de la Renaissance et de science-fiction, passer un bac scientifique et poursuivre des études littéraires, et profiter de son passage par un groupe AVARAP pour changer complètement d’orientation. Toutes ces contradictions – uniquement apparentes – sont présentes dans une même personne, Marine Colle-Bordry.

 

« Avec le recul, je trouve que mon parcours est fait de ruptures successives », sourit Marine, qui évoque en vrac son bac scientifique, ses études littéraires en khâgne à Victor Duruy, son DEA de littérature comparée des Renaissances française et anglaise à la Sorbonne puis en Angleterre, ses études d’informatique ou son travail dans le marketing digital.

Née à Paris il y a trente-neuf ans, elle s’évade très rapidement vers deux domaines propres à développer l’imaginaire : la littérature de fantasy et de science-fiction et les jeux vidéo. « On peut dire que je suis rapidement devenue une geek, admet-elle. Je suis tombée dans les jeux vidéo dès l’âge de 10 ans. J’y ai cultivé une grande capacité d’imagination. »

 

Graphistes, ingénieurs, professeurs en reconversion…

Elle suit un cursus classique de bonne élève et obtient un bac scientifique avant… de s’inscrire en littéraire à Victor Duruy en hypokhâgne. Elle poursuit son parcours à la Sorbonne et décide d’aller passer un an en Angleterre en bénéficiant des possibilités offertes par Erasmus.

« J’y passe une année très riche, se réjouit-elle. De l’autre côté de la Manche, les études ne sont pas conçues en silo. Je peux suivre des enseignements littéraires et scientifiques, faire du théâtre, étudier le cinéma italien et la poétique de la ville, tout en suivant des cours d’informatique. » De retour en France dans les années 2000, alors que le Web explose, elle convainc un jury réticent qu’elle peut suivre, dans le cadre d’une école d’ingénieur – Sup Telecom –, un mastère spécialisé sur le multimédia. « Les participants étaient à l’image des cours : très variés, se souvient-elle. Parmi mes coreligionnaires, se trouvaient des graphistes, des ingénieurs et des professeurs en reconversion. Les matières enseignées se situaient dans les sphères créative et technique, sans oublier le droit du multimédia. J’ai adoré. »

 

Dans la Silicon Valley parisienne

Son mastère en poche, elle rejoint une agence Web de la Silicon Valley française dans le Sentier parisien, puis une grande agence digitale indépendante, Duke. Elle y reste six ans et elle pénètre des univers variés de l’automobile au luxe en passant par le food et le sport. Et elle y développe un large savoir-faire en gestion de projets, en management d’équipes pluridisciplinaires, et en stratégie et marketing digital. Le tout dans un secteur émergent et en plein essor. Rachetée par Microsoft puis par Publicis, son agence Web perd une partie de son âme et la voilà recrutée par Europacorp, le studio de Luc Besson. Elle intègre la Cité du cinéma pour y diriger le département de marketing digital.

« Le milieu du cinéma est très particulier, confie-t-elle. En tant que directrice du marketing digital, je me retrouve en frontal avec des gens qui considèrent Internet, vecteur de piratage, comme l’ennemi, aussi bien que comme un terrain d’opportunités. Mes missions sont très larges : faire la promotion des films sur le Web, monétiser les contenus, mettre en place des partenariats media,  lancer l’e-commerce de l’activité d’exploitation de salles, le tout dans une ambiance de travail parfois compliquée. J’ai peiné à trouver ma place. » Avec le soutien de ses équipes –  « elles étaient « en or » – elle passe quatre ans dans cette industrie très fragile dont le credo est de créer des produits non pas en fonction des attentes du consommateur mais en espérant qu’ils rencontrent l’adhésion du public.

« J’ai tenu le choc tant que j’ai pu, poursuit-elle. La rupture conventionnelle qui m’a été proposée  en 2014 est arrivée à point nommé. Je me sentais épuisée, j’étais sur le coup du décès de mon père, j’étais vidée. Heureusement, j’ai décidé de me faire suivre par un coach – ”quel beau métier” –  pour y voir plus clair dans mon avenir professionnel. » Elle est sûre de ne plus avoir envie de sa « vie d’avant » et elle recherche une activité qui « ait davantage de sens ».

 

Cooptée comme animatrice

Un ami lui parle alors de l’Avarap. Elle est séduite par cette idée de travail en commun et d’intelligence collective. Après plus de deux ans de solitude, elle aspire à entrer dans un groupe et à définir un projet professionnel qui lui ressemble. Sa participation à la RIM la conforte dans son choix et elle s’inscrit. Elle trouve dans le groupe des Dreamcatchers tout ce à quoi elle aspirait  et elle est cooptée comme animatrice. « J’étais en même temps ravie et… effrayée par la tâche. Heureusement, les deux journées de formation m’ont rassurée et ont dédramatisé la fonction. J’y ai pris beaucoup de plaisir. »

Le projet professionnel de Marine est aujourd’hui bien avancé : elle vient de démarrer une formation de coaching qui se terminera fin juin. Elle a intégré une association –  Wintegreat –  qui aide les jeunes réfugiés à se définir un futur professionnel. Elle y met à profit tout ce qu’elle a appris dans la conduite de son groupe Avarap.

« Je réfléchis à une offre de coaching par le jeu, du jeu théâtral au jeux de plateau, de rôles, ou vidéo… », conclut-elle. Une façon de se différencier tout en rebouclant avec les passions qu’elle cultive depuis ses 10 ans.

Yves Chambert-Loir : « L’AVARAP m’a permis de faire le choix de la passion »

 Agé de 40 ans, Yves Chambert-Loir intégrait un groupe Avarap sur la recommandation d’une amie. Débarqué de son entreprise après un plan social, il n’imaginait pas à quel point sa vie allait être bouleversée. 

 

Lorsque Yves Chambert-Loir se raconte, l’essentiel de son propos tient en un mot : théâtre. Et pourtant, ce financier amoureux des voyages et des relations humaines a beaucoup à dire sur ses autres passions. Il faut croire que celle-ci est dominante. « J’ai commencé à faire du théâtre en classe de quatrième. Solitaire et plutôt renfermé, je n’aurais pas osé m’inscrire à l’atelier théâtre sans mon ami Pierre, qui a été à l’initiative de ce choix. Je lui en suis vraiment reconnaissant. Quarante ans après, nous sommes toujours amis proches. »

Il développe sa passion des voyages, des relations humaines et de la découverte des autres cultures dans les dix premières années de sa vie. Son père, ingénieur en génie civil, travaille chez GTM (Grands travaux de Marseille). Accompagné de son épouse – avant de formuler sa demande en mariage, il s’était assuré auprès d’elle qu’elle était prête à l’accompagner dans ses missions autour du globe – il parcourt la planète pour exercer son métier. Yves Chambert-Loir naît donc à Rio de Janeiro. Troisième d’une fratrie de six enfants, il passe les dix premières années de sa vie hors de France au gré des missions de son père. Une enfance de rêve : « J’avais l’impression de vivre des vacance perpétuelles », se souvient-il. Le retour à la réalité à Versailles, en classe de CM2, est rude.

Jusqu’à cette inscription à l’atelier théâtre : un hobby très prenant : « Nous donnions 3 à 4 représentations par an. »

 

Diplômé de l’ESG et Premier prix du conservatoire

Parallèlement, Yves suit un parcours d’élève que les chiffres ne rebutent pas. Son bac G2 (comptabilité et gestion) en poche, il présente le concours d’art dramatique de la ville. Avec succès. Ses parents (« Ce n’est pas un vrai métier ») lui imposent de choisir des études débouchant sur un emploi. Ce sera l’ESG (Ecole supérieure de gestion) à Paris, qu’il suit tout en continuant son parcours de théâtre. Ses journées et ses soirées sont bien remplies – « Heureusement, je suis un petit dormeur, cinq à six heures de sommeil me suffisent » – mais ce sont des années exaltantes. Il obtient le diplôme de l’ESG et le premier prix du conservatoire d’art dramatique de Versailles en jouant Sganarelle la même année, en 1985.

Il s’installe alors à Paris et s’inscrit au Cours Florent pour compléter sa formation « très classique et centrée sur le texte ». Suivent quatre années où il va alterner les postes en intérim dans la comptabilité fournisseurs et achats, la gestion ou la finance et les périodes de répétitions, de tournées et de représentations. « Six à huit mois de travail salarié par an suffisaient, sourit-il. J’habitais une chambre minuscule dans le Ve arrondissement et je joignais les deux bouts comme je pouvais. »

 

Intermittent de la finance

Son travail donne pourtant satisfaction et, en 1991, l’un de ses employeurs qui ne veut pas s’en séparer à la fin d’une mission – dont la femme est comédienne – lui propose un contrat de rêve avec une clause lui permettant de s’absenter à chaque fois que le théâtre le réclame. En 1992, il fait le deuil d’une carrière théâtrale professionnelle et il crée sa propre compagnie de théâtre. Sa carrière de financier évolue bien et il prend du galon. Le voici crédit manager et responsable d’une équipe de 60 personnes. Un poste à plein temps qui l’éloigne provisoirement des planches.

En 2001, son employeur lui propose de déployer un logiciel de gestion sur toute la France et il découvre la formation, un domaine qui le passionne. En 2003, un plan social met sur le carreau 500 des 800 salariés de l’entreprise. Il se retrouve sans emploi et, sur les conseils d’une amie qui a suivi un parcours AVARAP, s’inscrit à un groupe. « Le groupe comprend 11 personnes toutes à la recherche d’un emploi. Nous nous investissons à fond et nous bouclons le parcours en six mois. Le moment fort de la Récolte reste gravé dans ma mémoire. Sur les pots-it, les fonctions de manager financier, d’administrateur de théâtre, de directeur de MJC voisinent avec un métier inconnu de moi jusque-là : formateur en communication et en développement personnel à travers le théâtre en entreprise. Je prépare trois cibles : une cible de financier, une cible de formateur en logiciels de gestion et une dernière de formateur en communication. Le groupe vote à l’unanimité sur cette troisième proposition – “tes yeux brillent tellement lorsque tu parles de théâtre“ – et je creuse cette voie en faisant des entretiens réseau. »

 

Formateur Indépendant et comédien de théâtre

Yves Chambert-Loir passe alors plusieurs mois à peaufiner son projet et à construire des modules de formation. Il utilise les techniques du théâtre pour apprendre aux postulants à maîtriser la prise de parole en public, placer leur voix et leur corps et répéter le texte de leur intervention. « Tout comme un comédien doit travailler son corps, sa voix et sa gestuelle et apprivoiser le trac, le manager doit apprendre à passer des messages, exprimer son accord ou ses désaccords », explique-t-il.

Il teste ses modules avec le groupe AVARAP reformé pour l’occasion puis il se lance dans le grand bain. L’exercice libéral – il est reconnu organisme de formation – lui permet de continuer à exercer ses talents de comédien et il a trouvé un bel équilibre entre ces deux activités même si la précarité de sa situation lui pèse un peu. «  Ma visibilité est de trois mois ce qui, pour un anxieux comme moi, est parfois difficile à vivre », sourit-il.

S’il est heureux ? « C’est un grand bonheur pour moi. J’adore ce que je fais, même si les aspects administratifs ne sont pas vraiment mon fort. Ceci dit : si une grande entreprise me propose de me salarier à plein temps pour faire de la formation, je ne suis pas sûr de résister. » Avis aux amateurs !