Sandra Lafarge : « Avoir été choisie comme animatrice est le point fort de ma participation au groupe “Les Gibus” »

C’est d’abord pour lutter contre l’isolement et reprendre pied après un épisode professionnel douloureux que Sandra Lafarge décide en 2018 d’intégrer un groupe AVARAP. Les résultats ne se font pas attendre : elle reprend confiance en elle et elle s’intègre si bien au groupe « Les Gibus » qu’elle est choisie – à sa grande surprise – pour reprendre le flambeau du parrain et assurer l’animation du groupe jusqu’à la sublimation.

 

Comme de nombreux participants à l’AVARAP, Sandra n’entre pas dans le groupe au mieux de sa forme. Après dix années d’une vie professionnelle trépidante chez un grand de la mode, elle est épuisée physiquement et moralement, au point d’être mise en arrêt maladie et d’envisager de négocier son départ. « Un échange approfondi avec une amie qui avait participé à un groupe AVARAP m’a convaincue, se souvient-elle, que j’y trouverai des solutions aux problèmes auxquels j’étais alors confrontée : un quotidien à rebâtir, un cap professionnel à réinventer et une confiance en moi à reconstruire. »

Sandra ne se pose pas de question : elle assiste à une réunion d’information et décide très rapidement d’intégrer un groupe qui se réunit à République, un choix dicté par la proximité de son domicile.

 

Une aventure particulière

« La méthode structurée et le travail en groupe, confie-t-elle, m’ont tout de suite parus propres à pallier à ce qui me faisait le plus défaut à ce moment là : un manque de contacts et une difficulté à structurer mon temps après une hyper sollicitation qui durait depuis plus de vingt ans. »

Intégrer un groupe de personnes que l’on ne connaît pas est une aventure particulière qui lui fait un peu peur. Mais elle décide qu’elle en a besoin, une précédente expérience avec un coach n’ayant pas vraiment répondu à son attente.

« J’étais pleine de curiosité à l’idée de la séance de post-it, sourit-elle. Même si j’étais déjà convaincue – et l’histoire m’a donné raison –, que je n’allais pas – après plus de vingt ans dans le domaine de la création de tissus – changer drastiquement d’orientation. J’ai trouvé la séance du miroir un moment très émouvant qui a nécessité que je fasse un vrai travail sur moi. »

Sans surprise, les cibles qu’elle choisit sont dans le droit-fil de sa formation et de son expérience avec deux axes forts : les tissus et les matières ; et l’aménagement et le rangement.

« J’avais déjà fait un entretien réseau sans le savoir, déclare-t-elle. Alors que je tentais de me projeter dans un nouvel avenir professionnel – que je situais toujours dans le domaine des tissus mais pas dans la mode –, je m’intéressais au secteur de la décoration. J’ai eu la chance de rencontrer – grâce à une de mes relations – un opérateur du secteur que j’ai pu interroger pour comprendre “comment ça marche”. Cette rencontre m’a in fine permis de me retrouver dans le poste que j’occupe aujourd’hui. »

 

La surprise d’être choisie comme animatrice

C’est le fait d’avoir été cooptée comme animatrice de son groupe qui restera le point d’orgue de ce parcours. « Je ne m’y attendais pas du tout, affirme-telle. Alors que nous échangions en petit groupe pour évoquer les noms de ceux qui pourraient assurer cette fonction, je me suis rendu compte que le choix se portait sur moi. » Elle accepte le challenge et elle participe aux deux jours de formation au cours desquels elle rencontre des participants d’autres groupes. « Les Gibus me semblaient tous sur des rails, relativise-t-elle avec sa modestie habituelle. Je ne me suis jamais sentie en difficulté, alors que ce n’était pas le cas d’autres animateurs que je côtoyais dans les RMP (réunions mensuelles d’échanges de pratiques). »

A la fin du travail du groupe, elle a bâti son projet : apporter sa connaissance des tissus dans le domaine de la décoration, chez un cabinet d’architecture d’intérieur par exemple, convaincue que le secteur est promis à un intense développement.

 

Retour vers la formation initiale

Elle veut ainsi renouer ainsi avec sa formation initiale : l’architecture d’intérieur. Née à Paris, Sandra a tout de suite baigné dans le domaine de l’art, du côté son père comédien de théâtre et peintre et de sa mère monteuse dans le cinéma et la publicité. Ses parents ayant divorcé, elle est élevée avec sa sœur aînée par sa mère et elle sa scolarité se passe « dans la douleur ». Elève sérieuse, appliquée et engrangeant de bons résultats, elle avoue aujourd’hui n’avoir « jamais aimé l’école ».

Elle décroche un bac littéraire et elle ne se voit ni en fac ni en prépa littéraire. Comme elle baigne dans l’art depuis toujours et qu’elle veut intégrer un secteur en prise sur le réel, elle suit un atelier de préparation au design et à l’architecture d’intérieur avant de présenter avec succès le concours d’entrée à l’école Camondo. Suivront des années de formation très riches où le dessin, la sculpture mais aussi le tissage et les tissus occupent une grande place.

Elle quitte l’école à la fin de la quatrième année – renonçant à terminer ses études et à obtenir son diplôme – avec une envie : trouver « un travail opérationnel dans la mode, proche de la création ». Elle effectue un stage auprès d’une styliste qui avait elle-même fait ses études à Camondo. Elle l’embauche ensuite comme assistance de collection. Et la voilà qui enchaîne les emplois dans des maisons de création jusqu’aux plus prestigieuses comme Christian Lacroix, où elle restera dix ans comme responsable du développement tissus. Elle est approchée par un chasseur de têtes et se retrouve chez Hermès où elle passera dix années « trépidantes et hyper motivantes ». Avant de se retrouver en porte-à-faux et d’envisager de quitter son poste, au bout du rouleau…

 

Relever le défi d’une création de poste

Après la fin de son, parcours AVARAP, elle engrange les bénéfices de son entretien réseau : elle est contactée par Emmanuel Lelièvre qu’elle avait rencontré avant le début du travail de groupe, sans qu’il lui propose rien de concret. Cette fois-ci, il arrive avec un challenge de taille : la réorganisation de ses services avec la création d’un poste qui effectuera le lien entre les stylistes et les chef de produits marketing, Les résistances au changement étant vives, ce défi n’est pas facile à relever et la nouvelle organisation prendra du temps à se concrétiser. Qu’à cela ne tienne, Sandra, qui a de tout temps travaillé avec une intense sollicitation, se lance à la faveur d’un déménagement dans la création d’une tissusthèque et profite de toutes les opportunités pour infuser ses méthodes et son style. C’est cette force tranquille qui avait été à l’origine du choix de son groupe de la coopter comme animatrice !

Pendant son temps libre, elle utilise son appétence à l’aménagement et la restauration de meubles au profit d’une maison de campagne qu’elle a acquise avec son compagnon dans la Sarthe après le premier confinement et dans laquelle va se ressourcer, surprise elle même que comme Parisienne pur jus, elle puisse y trouver calme sérénité et… plaisir.

Sandra, créatrice de tissus

Comme de nombreux participants à l’AVARAP, je ne suis pas entrée dans le groupe au mieux de ma forme. Après dix années d’une vie professionnelle trépidante chez un grand de la mode, j’étais épuisée physiquement et moralement, au point d’être mise en arrêt maladie et d’envisager de négocier mon départ. Un échange approfondi avec une amie qui avait participé à un groupe AVARAP m’a convaincue que j’y trouverai des solutions aux problèmes auxquels j’étais alors confrontée : un quotidien à rebâtir, un cap professionnel à réinventer et une confiance en moi à reconstruire.

La méthode structurée et le travail en groupe m’ont tout de suite parus propres à pallier à ce qui me faisait le plus défaut à ce moment là : un manque de contacts et une difficulté à structurer mon temps après une hyper sollicitation qui durait depuis plus de vingt ans.

Huy Nguyen : « J’ai trouvé un subtil équilibre entre mon besoin de changement et la sécurité de l’emploi ! »

Quand on vient de passer le cap de la cinquantaine, que l’on est en charge d’une famille et que l’on désire en premier lieu la sécurité de l’emploi, envisager un changement d’orientation professionnelle tient de la gageure. C’est dire que pour Huy Nguyen, entrer dans un groupe AVARAP a été un choix réfléchi. Six ans plus tard et après le pari fou réussi d’une formation longue, Huy est persuadé que la force du groupe AVARAP l’a conduit sur des chemins où il n’aurait pas pu se rendre tout seul.

 

Seuls les plus âgés d’entre nous se souviennent d’avoir vécu l’événement en direct : fin avril 1975, les hélicoptères de la VIe flotte évacuent les ressortissants américains et une partie de leurs alliés vietnamiens réfugiés sur le toit de l’ambassade américaine de Saigon. Dans quelques heures la guerre du Viêt-Nam sera terminée. Pour Huy – qui a alors 9 ans – et sa famille, émigrer semble la seule solution pour espérer une vie meilleure. Il faudra trois ans pour qu’il débarque à Paris en 1978 avec sa mère, divorcée, et ses sœurs. « Je me souviens du déchirement de quitter mes amis et relations et de la difficulté d’arriver dans un pays dont je ne connaissais pas un traitre mot de la langue », confie-t-il.

 

Informatique, réseaux et systèmes

Huy est scolarisé dans un collège où il redouble sa sixième. « Je me débrouillais bien en maths mais le français m’a paru très dur à apprendre, regrette-t-il. La difficile maîtrise de cette langue nouvelle m’a accompagné pendant toute ma scolarité. » Il poursuit ses études au lycée Jacques Decour, dans le IXe arrondissement et il y passe son bac. Comme il désire avant tout sécuriser son avenir professionnel, il s’inscrit à un BTS d’informatique industrielle, un secteur en plein développement et où le travail ne risque pas de manquer. Pour ce transplanté, il est en effet essentiel de se rassurer sur son avenir.

Il poursuit des études supérieures à la faculté Pierre-et-Marie-Curie (Paris VI) et décroche une maîtrise en informatique puis un DESS en réseaux et systèmes. Le Pascal et les couches du modèle OSI n’ont alors plus aucun secret pour lui.

 

Angleterre et Etats-Unis

Il va occuper plusieurs postes dans diverses entreprises, toujours obtenus par ce qu’on n’appelle pas encore alors le réseau. « Un ami m’a orienté vers une PME qui travaillait dans les réseaux, se souvient-il. Mais je n’y suis resté que trois mois avant qu’un autre ami me signale une opportunité à British Telecom. » Pour Huy, c’est la plongée dans le grand bain. Il y reste quatre ans de 1995 à 1999. « Nous sommes alors dans l’explosion des télécom, se réjouit-il. J’ai été conduit à beaucoup voyager en Angleterre et aux Etats-Unis. »

Il évolue ensuite dans des entreprises qui n’arrêtent pas de se restructurer et de se racheter. Il prend de plus en plus de responsabilités et change plusieurs fois de missions et de fonctions dans ce secteur où la concurrence s’exacerbe et où les ressources humaines ne sont pas la valeur cardinale. « J’ai fini par souffrir d’un manque de reconnaissance et d’une lassitude par rapport à ce que je faisais, confie-t-il. C’est alors qu’une ancienne collègue et amie m’a parlé pour la première fois de l’AVARAP. Je venais de fêter mon cinquantième anniversaire et, même si mon travail me pesait, j’étais tiraillé entre le besoin de changement et la peur de bouger. J’ai été séduit par l’approche de l’AVARAP et par le travail de groupe. Je me suis inscrit à une Réunion d’information et j’ai été frappé par le nombre de gens qui y assistait. L’engagement ne me faisait pas peur et l’idée de travailler en groupe me plaisait beaucoup. »

 

S’organiser pour assister aux réunions hebdomadaires

Mais tout n’a pas coulé de source. « Mon fils de 7 ans étant avec moi une semaine sur deux, j’ai été forcé de faire appel à une baby-sitter pour pouvoir assister aux séances hebdomadaires, sourit-il. Heureusement nous nous réunissions à deux pas de mon domicile dans le XVIIe. »

Huy avoue « s’être senti tout de suite bien » dans un groupe où la diversité des parcours et des âges était grande. La méthode structurée et le déroulement des séances très minuté lui ont tout de suite inspiré confiance. Il a particulièrement adoré l’étape du miroir « où chacun peut faire le point sur son parcours de vie et choisit ce qu’il veut donner à savoir de lui », un moment où se cristallise la confiance partagée par les membres du groupe. Il étudie toutes les propositions des membres du groupe avec un grand esprit d’ouverture. « J’étais curieux de l’image de moi que le groupe allait me renvoyer, se souvient-il. J’ai choisi la sécurité et un secteur où le travail ne manquerait pas et où mes missions seraient concrètes et techniques ».

 

Un équilibre subtil entre risque et sécurité

Le choix de son futur projet professionnel est le résultat d’un équilibre subtil entre la sécurité d’un secteur d’activité en plein essor et aux développements prometteurs et le risque d’une formation longue indispensable pour acquérir les compétences qui feront de lui un professionnel crédible.

Le domaine qu’il retient – l’analyse de données, le big data – est nouveau pour lui et il commence par l’explorer. Puis, il enchaîne des formations dans lesquelles il s’investit à fond – il en fera trois en trois ans – qui lui donneront les qualifications d’un Data ingénieur.

Il intègre une société de services qui pilote les transformations numériques dans de grandes structures et il continue à acquérir d’autres certifications. Il fait sa première mission dans une entreprise prestigieuse : Disneyland Paris, avant d’être envoyé chez l’un des fleurons de l’industrie française, Safran, dans laquelle il s’épanouit encore aujourd’hui grâce à une forte reconnaissance de son action, aux challenges auxquels il est confronté et au nécessaire apprentissage permanent, l’un de ses moteurs.

Cet amateur de musique – il adore aller écouter des groupes de rock dans de petites salles – se ressource le samedi matin en allant pratiquer le Kung-Fu en extérieur dans un square quel que soit le temps. Avant de se plonger dans une autre de ses passions : la lecture !

Sylvie Grima : « Avec l’AVARAP, j’ai réussi ma transition professionnelle »

Lorsque Sylvie Grima entre dans un groupe AVARAP, elle a 40 ans et elle est en plein questionnement sur son avenir professionnel. Elle ressent le besoin d’être accompagnée et de partager ses interrogations avec des pairs dans un climat bienveillant. Et de bénéficier de rendez-vous réguliers propres à la « faire avancer ». Résultat : six ans après la fin de son groupe, elle a fait de sa passion son métier. Elle exerce comme photographe, un métier créatif dans lequel elle se sent « à sa place ».

 

C’est une amie avec qui elle échangeait sur sa volonté de se reconvertir qui a mis Sylvie Grima en relation avec l’AVARAP. « Lors de la réunion d’information, se souvient-elle plus de six ans après, j’ai senti que je pourrai partager mes interrogations avec des gens qui rencontrent les mêmes besoins que moi. J’avais envie d’être accompagnée. Le travail en groupe me paraissait propre à me faire avancer dans la voie d’une transition professionnelle. »

Après vingt années passées dans l’hôtellerie, Sylvie a un projet : faire de sa passion pour la photographie son métier en devenant photographe professionnelle.

Dans son quotidien d’hôtelière, le relationnel est au cœur de ses journées. Pour autant, les personnes croisées sont de passage, offrant que très rarement des rencontres avec qui échanger sur son projet. Dans son groupe « En route Simone », elle se sent « tout de suite à l’aise » et sa propension à aller vers les autres et à prendre les sujets à bras le corps fait merveille. Les rendez-vous du mardi soir rue de Vouillé avec la marraine et les dix personnes qui constituent son groupe sont autant d’occasions de « jouer le jeu à fond ». « J’ai trouvé la méthode très structurante et rassurante, confie-t-elle. Moi qui suis autodidacte et qui comprends rapidement les situations, je me suis aisément adaptée au jeu et enjeux. »

 

Le choix de la raison et de la sécurité

Malgré sa volonté de devenir rapidement photographe, le groupe lui suggère une voie plus « raisonnable » : capitaliser sur ses compétences prouvées dans un poste qui lui laisserait du temps pour se former et de conduire son projet de création photographique en parallèle. Elle s’oriente donc vers des fonctions d’Office Manager-Responsable Social Media. Une jolie façon d’utiliser toutes ses compétences créatives et relationnelles dans un travail moins lourd que celui de directrice d’hôtel qu’elle exerçait.

En parallèle, elle continue de se former à la photographie en faisant des stages techniques et créatifs, elle exerce comme photographe bénévole à la Croix Rouge Française où elle couvre aussi bien les missions événementielles que les actions sociales. Elle s’attache à produire « des images qui permettent d’informer et de sensibiliser le public et de pouvoir parler de sujets parfois graves avec délicatesse et bienveillance ». De fil en aiguille, elle trouve ses premiers clients. Elle jongle entre les deux impératifs de ces deux jobs, posant des jours de congés quand elle doit assurer une commande de reportage pour son activité de photographe.

 

Le risque de la surchauffe et l’heure des choix

Elle se sent de plus en plus à l’aise et à sa place dans la photographie et, après deux ans passés à cumuler ses deux fonctions elle sent venir la « surchauffe ». En janvier 2022, elle envisage sérieusement de s’installer à 100% comme photographe professionnelle « avec à la fois de la communication institutionnelle, du reportage et portrait pour les entreprises, de l’événementiel ou des offres pour les particuliers ».

Au fil de ses missions, elle a « une vraie envie de sensibiliser les gens à l’image » et elle veut « se battre pour valoriser le métier en permanence ». Les commandes se succèdent très variées : mariages, photos de famille, reportages en entreprises, suivis de chantiers, bals de fin d’année pour les seniors de la ville, portraits, immobilier, événements… Elle marque son activité de son ADN, être photographe documentaire quels que soient les commandes et être en phase avec sa passion : raconter des histoires.

 

Une autodidacte affirmée et une travailleuse passionnée

« Je tire une force de vie des conditions de ma naissance car je suis née grande prématurée », confie-t-elle. Son enfance dans la banlieue parisienne est tumultueuse avec une tendance lourde à la bougeotte – « J’ai déménagé plus de 20 fois en quarante-huit ans » – qui la conduit, une fois son bac professionnel en poche (« Je voulais un boulot très vite pour avancer »), à passer un an à Londres et un autre à Madrid, lui donnant la maîtrise des deux langues les plus parlées au monde.

A 21 ans, elle rêve d’être hôtesse de l’air mais échoue à entrer chez Air France, et c’est tant mieux. Elle rebondit immédiatement et trouve un emploi dans l’hôtellerie comme réceptionniste. Elle gravit tous les échelons jusqu’à diriger puis à ouvrir des hôtels. « J’ai adoré ce métier, se réjouit-elle, que j’ai appris sur le tas, un métier où il faut faire preuve de bon sens, avoir le goût des contacts et mouiller sa chemise. Ce travail convenait parfaitement à mon fonctionnement. »

Après vingt ans passés dans ce secteur, elle aspire à se réorienter. La photographie qui est depuis longtemps un fil rouge de sa vie – elle est aussi passionnée de musique, de théâtre, de cinéma et de peinture, le même goût de l’image – s’impose à elle et elle est aujourd’hui heureuse de pouvoir l’exercer à temps plein. Avec quantité d’idées de développements dont des ateliers qu’elle a mis en place et qu’elle compte bien pérenniser.

Sylvie, photographe

C’est une amie avec qui j’échangeais sur ma volonté de se reconvertir m’a mis en relation avec l’AVARAP. Lors de la réunion d’information, j’ai senti que je pourrai partager mes interrogations avec des gens qui rencontrent les mêmes besoins que moi. J’avais envie d’être accompagnée. Le travail en groupe me paraissait propre à me faire avancer dans la voie d’une transition professionnelle.

Après vingt années passées dans l’hôtellerie, j’avais un projet : faire de ma passion pour la photographie mon métier en devenant photographe professionnelle.

Dans mon quotidien d’hôtelière, le relationnel était au cœur de mes journées. Pour autant, les personnes que je croisais étaient de passage, offrant que très rarement des rencontres avec qui échanger sur mon projet. Dans mon groupe « En route Simone », je me suis sentie tout de suite à l’aise et ma propension à aller vers les autres et à prendre les sujets à bras le corps a fait merveille. Les rendez-vous du mardi soir avec la marraine et les dix personnes qui constituaient mon groupe ont été autant d’occasions de jouer le jeu à fond. J’ai trouvé la méthode très structurante et rassurante. Moi qui suis autodidacte et qui comprends rapidement les situations, je me suis aisément adaptée au jeu et aux enjeux.

Emmanuel de Selle : « Le groupe AVARAP m’a aidé à mieux comprendre mon projet et à mieux me comprendre ! »

A l’approche de la cinquantaine, Emmanuel de Selle, patron de la filiale française d’un groupe hollandais, aspire à relever un nouveau défi : créer ou reprendre une entreprise. Séduit par la méthode AVARAP et par le travail de groupe, il se tourne vers notre association. Le parcours qu’il y effectue est déterminant dans sa décision de se lancer dans l’aventure de la reprise d’une entreprise. Si le chemin pour y parvenir a été long – avec l’effet retard dû à la crise sanitaire –, il est convaincu d’avoir fait un excellent choix. Il a bouclé son deuxième exercice et fourmille d’idées pour faire progresser une activité déjà bien assise.

 

C’est par l’intermédiaire de l’ESCP qu’Emmanuel de Selle entend pour la première fois parler de l’AVARAP. « J’ai tout de suite été séduit par la méthode, se souvient-il. Je ne me voyais pas effectuer un bilan de compétences en one to one. La participation à un groupe, l’approche globale, l’effet miroir me paraissaient mieux convenir à mes attentes. En 2018, j’ai intégré un groupe. »

A 48 ans, Emmanuel dirige depuis plus de onze ans la filiale française d’un groupe hollandais. Son entité est spécialisée dans la conception et l’agencement de corners (shop in the shop) consacrés à l’électronique dans des magasins spécialisés. « J’avais créé ex-nihilo cette filiale et je l’avais bien développée, se réjouit-il. Ce furent des années exaltantes et un super challenge. Depuis cinq ans l’irruption d’un fonds d’investissements dans le capital avait bousculé la stratégie du groupe et j’avais vu se succéder quatre PDG différents. J’ai eu donc envie de sortir de ma zone de confort et de me fixer un nouvel objectif avec la conviction que c’était le bon moment. »

 

Une confrontation d’idées dans un espace bienveillant

A son entrée dans le groupe AVARAP, Emmanuel est en poste. Il a déjà le projet de créer ou de reprendre une entreprise mais il a besoin de « confronter cette idée, d’avoir un retour et de savoir si c’est pour moi une bonne direction ». Il est subjugué par la méthode et la puissance du travail du groupe. De son parcours, il retient trois axes forts :

  • un environnement bienveillant : personne ne juge, « on est tous là pour s’entraider et non pas pour se juger ».
  • un groupe avec des parcours différents : « On parle de soi en confiance grâce à la bienveillance à des personnes qui sont différentes et qui ont un retour constructif et intéressant ».
  • une méthode puissante : « Elle m’a aidé à faire grandir mon projet, à mieux le comprendre et me comprendre et elle m’a conforté dans mes choix de départ ».

« Cette bienveillance sans complaisance s’est exprimée lors de la présentation de mes cibles, s’amuse-t-il. J’avais présenté un projet de création d’une maison d’hôtes à thème. En toute bienveillance, le groupe m’a signifié que, compte tenu de ma personnalité, ce n’était pas forcément la meilleure direction. »

Emmanuel abandonne vite l’option création d’entreprise – avec une famille et des enfants jeunes, c’est trop long à installer et à rentabiliser – pour se focaliser sur une reprise. Il négocie son départ pour se libérer du temps et intègre une association qui se consacre à l’aide aux cédants et repreneurs d’activité (CRA). Dans cette structure, il bénéficie d’une formation d’un mois consacrée à la reprise avec le concours d’avocats fiscalistes, d’experts comptables et de juristes. A l’issue de cette formation, il constitue un attelage avec un avocat et un expert comptable chargés de l’épauler dans la sélection et l’étude des dossiers de reprise.

 

Un contexte d’insécurité très prononcé

Il commence à étudier des dossiers et poursuit une intense activité réseau – « Le travail fait dans le groupe pour préparer son pitch, présenter les lignes les plus importantes de son projet et lui donner vie m’a beaucoup servi » – et sélectionne une quinzaine de dossiers. Il rencontre finalement huit cédants dans les univers de l’agencement, du packaging ou du parcours client. Les premiers dossiers qui lui semblent convenir n’aboutissent pas, d’autant plus que l’on entre dans la première phase de l’épidémie de Covid…

« J’ai été obligé de reconsidérer les dossiers dans ce nouveau contexte d’insécurité très prononcée, se souvient-il. J’anticipais assez mal la sortie de la crise Covid et je peinais à identifier les secteurs qui seraient toujours porteurs. »

Il finit par porter son choix sur PNR SAS, une agence digitale qui propose aux groupements de pharmacies de gérer facilement, et sans y consacrer trop de temps, leur communication tant digitale que print. Plus de 20 groupements parmi les plus importants font partie des clients de PNR, ce qui représente près d’un tiers des 20 000 pharmacies que compte notre pays.

Ce choix n’a pas été sans incidence sur sa vie personnelle. La société – qui emploie aujourd’hui cinq personnes – est localisée à Montpellier où Emmanuel se transporte avec sa femme et ses deux enfants.

 

Un come-back dans le Sud

Un retour réussi dans le Sud pour ce natif d’Aix en Provence – « Ce n’a pas été aussi facile pour ma femme qui est une Parisienne et qui se sentait bien dans notre précédente résidence à Asnières sur Seine, confie-t-il. Mais, aujourd’hui, toute la famille est ravie de ce changement » – qui y a vécu une jeunesse plutôt turbulente entouré de ses deux frères. Il poursuit des études sans histoire avant de décrocher un BTS d’action commerciale. Il décide alors de rejoindre un régiment de parachutistes pour une période militaire qui dure deux ans. Il avoue « s’y être beaucoup amusé et avoir beaucoup appris ». Cette expérience lui donne le goût des voyages et il part à Londres se remettre à niveau en anglais, finançant son séjour en exerçant le métier de barman.

Sur un coup de tête génial, il postule dans des conditions rocambolesques pour un emploi basé à Moscou – il ne parle pas du tout russe mais il prépare soigneusement son entretien de recrutement dans cette langue…  Ce coup de poker est une réussite et il intègre une agence de communication qui travaille essentiellement sur le marché russe sur des budgets de marques internationales. Cette nouvelle expérience dure deux ans et connaît une fin brutale lors d’une grave récession qui secoue toute l’Asie.

Emmanuel décide alors de rentrer en Europe de l’ouest mais sans revenir en France. Il rejoint Londres où il travaille pendant un peu plus de cinq ans dans une société d’agencement de boutiques. Il décide ensuite de « se remettre dans le bain des études » et effectue une année à l’ISC pendant laquelle il décroche un master de marketing et de management, « une expérience étonnante, la moitié de l’effectif étant constitué de cadres avec au moins dix ans d’expérience et l’autre de jeunes étudiants en formation initiale ». Il intègre enfin un groupe néerlandais dans lequel il se voit confier la mission de créer et de diriger la filiale française. Il y restera onze ans avec la satisfaction de réaliser un chiffre d’affaires annuel de près de 3 millions d’euros.

Les deux premiers exercices chez PNR sont très satisfaisants. Emmanuel a pris la mesure de l’entreprise et du secteur et il commence à imaginer les développements futurs. « J’ai beaucoup de projets à mettre en œuvre, se réjouit-il. J’ai identifié plusieurs leviers de développement, en France et, pourquoi pas, à l’international ». Nul doute que ce boulimique d’activités va réussir à les mener à bien.

Mounir, chef de projet

La philosophie et les objectifs de l’Avarap correspondaient à mes attentes que je résume par la nécessité de trouver un cadre pour construire ma recherche de manière efficace, de partager des expériences, de définir de nouvelles postures et rendre probante ma démarche.

Bertrand, ingénieur 

J’ai attendu trop longtemps avant de rejoindre un groupe. Je pensais pouvoir m’en tirer seul assez rapidement mais j’avais sous-estimé le travail de préparation nécessaire. De toute façon c’est plus dur de garder le moral si on est isolé.

 

Jean-Michel, formateur

L’AVARAP m’a permis de briser ma solitude, apporté un éclairage sur mes points aveugles, m’a nourri en idées et pistes nouvelles et appris à élaborer avec rigueur un nouveau projet professionnel. Le groupe m’a appris à compter pour les autres et à savoir compter pour eux.

Céline, documentaliste

Ce qui m’effrayait  de prime abord c’était la durée des séances hebdomadaires (trois heures chaque semaine), l’heure de la fin de la séance hebdomadaire (22 heures) un peu tardive  et la confrontation à un groupe, une épreuve pour moi qui manquais de confiance en moi. J’ai surmonté ces inquiétudes dès mon entrée dans le groupe AVARAP. Mes doutes ont été vite balayés grâce à la qualité des personnes qui composaient mon groupe et à l’ambiance qui s’est installée dès le début. Dans ce parcours, l’étape du miroir a été essentielle pour moi car elle m’a permis de connaître les autres participants et de me rendre compte que, derrière des assurances de façade, il existait chez certains des fragilités qui résonnaient avec mes fragilités propres.

Céline Roussel : « L’AVARAP m’a permis de reprendre confiance en moi et d’élargir le champ des possibles »

Six ans après avoir débuté son parcours AVARAP, Céline Roussel mesure le chemin parcouru. S’il lui reste beaucoup à faire pour asseoir son activité d’indépendante, elle est plus que jamais confiante car elle a ajouté une autre corde à son arc. Elle complète en effet son travail de généalogiste familial avec une activité de rédactrice de récits biographiques. Elle est convaincue que le groupe AVARAP a été l’élément déclencheur de son repositionnement professionnel.

 

« C’est une psychogénéalogiste que je voyais qui m’a parlé de l’AVARAP, raconte Céline. Le choix de cette thérapeute ne doit rien au hasard. Céline est depuis toujours passionnée de généalogie. Forte de cette caution, elle se rend sur le site Internet de notre association et s’inscrit à une réunion d’Information mensuelle (RIM). Elle espère que la bienveillance, de mise dans les rapports entre les participants au groupe, lui permettra de reprendre confiance en elle. Et elle compte bien réussir à remettre tout à plat dans son parcours professionnel.

 

Des doutes vite balayés

Ce qui l’effraie de prime abord c’est la durée des séances (trois heures chaque semaine), l’heure de la fin de la séance hebdomadaire (22 heures) un peu tardive pour celle qui doit prendre le RER pour retourner dans sa banlieue et la confrontation à un groupe, une épreuve pour quelqu’un qui manque de confiance en soi. Elle surmonte ces inquiétudes et elle intègre en septembre 2017 un groupe qui se réunit dans le XVIIe arrondissement, près de Wagram. « Mes doutes ont été vite balayés, se réjouit-elle, grâce à la qualité des personnes qui composent mon groupe et à l’ambiance qui s’installe dès le début. Dans ce parcours, l’étape du miroir a été essentielle pour moi car elle m’a permis de connaître les autres participants et de me rendre compte que, derrière des assurances de façade, il existait chez certains des fragilités qui résonnaient avec mes fragilités propres. »

Lors de la séance de créativité qui lui est consacrée, ses deux passions ressortent en majeur : la transmission, avec l’option des métiers de l’enseignement, et la généalogie, avec le métier de généalogiste. C’est ce dernier qu’elle retient quand elle construit son projet professionnel : elle sera généalogiste familiale, une pratique dans le droit fil de sa précédente expérience de documentaliste et pour laquelle ses connaissances en recherches documentaires sont un véritable atout. Elle se forme en suivant les cours de l’European Academy of Genealogy de Strasbourg et elle effectue deux stages d’un mois et demi, le premier dans une mairie et le second chez une généalogiste qui lui confie une recherche qui la passionne. Cette étape essentielle terminée, elle lance son activité.

 

L’écriture biographique comme deuxième activité

« C’était effrayant, se souvient-elle, de se retrouver dans le grand bain, avec le statut d’auto-entrepreneur à créer, un numéro de Siret à obtenir, la création ex nihilo de mon site Internet * que j’ai effectuée toute seule en tâtonnant et en trouvant les solutions, les problèmes de référencement, etc. » Très vite, son activité démarre grâce au bouche à oreille. Elle se sent comme un poisson dans l’eau car elle « s’intéresse profondément aux gens et à leurs questionnements ».

Pour compléter cette activité qui est plus longue que prévu à trouver sa vitesse de croisière – « la généalogie n’est pas la priorité des gens ! » – elle ajoute une autre corde à son arc en suivant une formation centrée sur les techniques spécifiques de l’écriture biographique auprès de l’Académie des écrivains publics de France (AEPF). Elle rédige aujourd’hui son premier récit de vie, l’histoire d’une déracinée, sur lequel elle est intarissable !

Elle a trouvé un bon équilibre vie personnelle, vie professionnelle. La souplesse de son nouveau statut lui permet de bien s’occuper de ses deux enfants Océane, 10 ans et Quentin qui est né alors qu’elle finissait sa participation au groupe AVARAP.

 

« Je serai cinéaste animalière ! »

Céline est née à Gennevilliers et a toujours vécu dans la banlieue nord de Paris. Elle sort tout juste de la petite enfance lorsque ses parents s’installent à Herblay. Elle y connaîtra une scolarité heureuse. Au collège, elle décide d’écouter sa passion et de devenir cinéaste animalière – « J’étais fascinée, et je suis toujours passionnée par les animaux », confie-t-elle. Elle effectue un stage auprès d’un professionnel de ce secteur qui la dissuade de continuer dans cette voie, incompatible avec la vie familiale qu’elle appelle de ses vœux.

Après un bac littéraire, comme elle adore la recherche et la constitution de dossiers, elle s’inscrit à un DUT de communication et documentation qu’elle décroche haut la main et qu’elle double avec un diplôme technique de documentation audiovisuelle, dont la formation s’effectue en alternance : l’Institut national de l’audiovisuel (INA) pour les cours et France 5 pour l’entreprise. Elle y reste et y trouve son premier poste. Elle passe deux années très riches à nourrir un site Internet qui fournit du contenu audiovisuel à des enseignants, regrettant toutefois « un manque de contact avec les professeurs que l’on ne rencontrait que lors du Salon de l’éducation ».

D’autres postes suivront dans de grandes entreprises elle travaille par exemple à la mise en place d’une médiathèque pour BNP Paribas, elle effectue une mission sur le site pages jaunes.fr, etc. dans lesquelles elle se voit confier des tâches très variées, en CDI, CDD ou en tant que prestataire de service (l’indépendance déjà…).

Ayant mûri et gagné en compétences et en expérience, et après la naissance d’Océane, elle ressent le besoin de changer de cap. Celui qu’elle a choisi aujourd’hui de suivre laisse une large part à la diversité et à l’imagination et lui permet de capitaliser sur tous les acquis qu’elle a construits au cours de ses années d’expériences professionnelles.

Son activité lui laisse le temps de se consacrer à sa passion pour le théâtre. Depuis douze ans, elle joue la comédie dans une troupe qui monte du Molière, du Feydeau, du Labiche ou du Goldoni. La troupe présentera son travail en janvier prochain en jouant « Le Ruban » de Feydeau et Desvallières. Avis aux amateurs !

 

*www.larbreasoi-genealogie.com

Marie-Claire, marraine de deux groupes puis participante

Ils sont peu nombreux ceux qui ont choisi de suivre un parcours AVARAP après avoir été Parrain ou Marraine. Pour Marie-Claire Vincent, c’était une évidence : « Connaissant le parcours pour avoir animé deux groupes AVARAP, j’aurais pu suivre la méthode en solo pour définir mon projet professionnel. Mais je n’ai pas voulu me priver de la chance de bénéficier du regard bienveillant et sans concession d’une dizaine de personnes pendant plusieurs mois. J’ai adoré avoir des coreligionnaires qui s’occupent de moi et me conseillent, portant un autre regard sur mon parcours. »