Martine, juriste d’entreprise

« A l’intérieur du groupe Avarap, je me suis rendu compte que la période de recherche d’emploi peut  être profitable une fois surmonté le choc du licenciement.

Le groupe m’a permis de faire le point sur  mes goûts et mes compétences et de me poser les questions essentielles sur ce que je veux vraiment faire. »

Christine, responsable logistique

« L’Avarap représente l’amitié, l’entraide, l’écoute, une alternative à la recherche d’emploi individuelle ; une méthodologie permettant de mieux se connaître en termes de compétences et de capacités. La méthode est structurée et a été éprouvée. Chacun peut choisir son rythme de progrès.»

Sylvie, avocate internationale droit des affaires

« Pour moi l’Avarap c’est une méthode éprouvée et dynamisante pour une réorientation professionnelle et une recherche d’emploi, dans une aventure de groupe qui créée des liens forts.

L’Avarap permet de mieux se situer (personnalité et position professionnelle) et donne des outils pour une recherche d’emploi.

Je l’ai déjà recommandée à plusieurs  personnes. »

Albert, responsable qualité

« En participant au groupe Avarap, j’ai trouvé une dynamique, une démarche structurée de recherche d’emploi, mais surtout une méthode, une professionnalisation de ma recherche d’emploi : préparation, des échanges vrais, avec bienveillance et sans complaisance. Le rythme de travail, des réunions, a été une garantie de mon succès. Je ne remercierai jamais assez l’Avarap, le parrain et les membres de mon groupe »

Annette Prieur : « Avec l’AVARAP, je suis passée de la maison à la table »

Un sacré saut dans l’inconnu, même pour une adepte convaincue du changement. Annette Prieur a triplement migré : elle est passée du secteur de l’équipement de la maison à l’agro-alimentaire, de fonctions commerciales à la production, et de Paris à la campagne. Juriste de formation, Annette, qui a effectué une belle carrière comme commerciale dans plusieurs segments de l’aménagement de la maison, a découvert avec bonheur un nouveau secteur : l’agro-alimentaire. La création de sa biscuiterie artisanale 100 % biologique lui permet d’exprimer pleinement sa boulimie d’activité !

 

 

Mener plusieurs choses de front, Annette Prieur en a l’habitude. Mais, pour la première fois de sa déjà longue carrière professionnelle, elle contribue à tous les secteurs de sa jeune entreprise : mise au point des recettes, approvisionnement, fabrication, conditionnement, livraison… « J’ai souvent l’impression d’être dans un shaker, se réjouit-elle. Je passe en effet sans transition de la production dans l’atelier à la prospection de nouveaux clients je n’ai pas le temps de tout faire… Créer son entreprise nécessite d’avoir la maîtrise sur tant d’aspects que je ne gérais pas par le passé, lorsque je n’étais ”que” commerciale. »

Heureusement, elle peut compter sur le soutien de son compagnon qui a pris en charge les aspects financiers et comptables qu’elle n’affectionne pas particulièrement, et de son équipe, des jeunes dont elle salue l’engagement et la flexibilité pour s’adapter à une activité en constante évolution.

Pour développer sa « start-up biscuitière » comme elle se plaît à dire, elle a investi dans l’humain. Elle a recruté trois personnes, une à la production, l’autre au conditionnement et une jeune étudiante en alternance qui la seconde dans les aspects marketing et communication.

Native de Saône-et-Loire, elle poursuit ses études supérieures à Lyon, une ville qu’elle a retrouvée fin 2014 après avoir quitté la capitale. Des études de droit – « une période très plaisante » –, un choix qui ne doit rien à la passion mais une filière qui a le mérite d’ouvrir le champ des possibles. Après sa maîtrise, elle effectue un DESS de commerce international avant de… partir pour une année sabbatique au Mexique, pour « apprendre l’espagnol ». « Mes parent n’ont pas apprécié outre mesure, sourit-elle. Ils m’ont immédiatement coupé les vivres ! »

 

Une succession d’opportunités

De retour en France, elle démarre une carrière de commerciale dans la soierie, l’univers textile la menant ensuite à la décoration et à l’équipement de la maison. Elle passe de Lyon à Paris et à l’international – elle a fait un break pour aller travailler en Italie. Soieries lyonnaises, tissus d’ameublement ou arts de la table sont des secteurs dans lesquels elle exprime ses talents sur le marché français et à l’export où elle défend le savoir-faire des PME françaises.

Elle voyage beaucoup, saisit les opportunités – « j’ai été très gâtée, tous les jobs sont venus à moi » –avant de décider de se poser en 2014 alors que l’entreprise qui l’emploie change de propriétaire.  Elle fait alors le choix de retourner à Lyon avec le projet de reprendre une petite entreprise dans les secteurs qu’elle connaît bien de l’équipement de la maison, du textile ou de la décoration, tout en continuant à regarder le marché de l’emploi. « Je me suis rendu compte qu’après toutes ces années en tant que commerciale j’avais envie de me frotter à la production, à un métier plus manuel », déclare-t-elle.

Début 2015, elle rencontre Marie Palard, très active au sein de l’AVARAP à Lyon et assiste à une réunion d’information avant d’intégrer un groupe. « Après toute ces activités professionnelles, j’avais besoin de me poser et de faire un bilan, de faire l’inventaire de ”ma trousse à outils”, confie-t-elle. La participation au groupe m’a permis de rencontrer des gens de grande qualité et de reprendre confiance en moi. J’aurais adoré que ce cheminement débouche sur quelque chose de révolutionnaire mais cela m’a juste conforté dans ma voie. De toute façon, j’ai vraiment apprécié ce travail en groupe dans un esprit de bienveillance. »

 

La biscuiterie comme une évidence

Parallèlement, Annette suit une formation de management collaboratif au CNAM et participe à un club de repreneurs d’entreprises mis en place par la CCI Nord Isère. « C’est dans ce cadre que j’ai appris qu’une biscuiterie était à vendre. Cela a fait un déclic énorme chez moi. J’ai tout de suite su ce que je voulais faire : reprendre une biscuiterie. »

Avec l’aide de son compagnon, elle étudie le dossier qui n’aboutit pas. Puis elle identifie une petite biscuiterie qu’elle approche et à qui elle fait une proposition de reprise. Mais le prix demandé est au delà de ce qu’elle estime raisonnable d’investir.

En 2016, elle change son fusil d’épaule et décide de créer son propre atelier pour y produire des biscuits bio. A l’automne 2016, elle loue des locaux à Crèche-sur-Saône, en Bourgogne sud pour installer un atelier de production. Elle entre alors dans le maelstrom et elle ne l’a pas quitté depuis : « J’ai acheté des machines, créé des recettes avec l’aide d’une ingénieure agro-alimentaire spécialiste de la biscuiterie, finalisé les packagings avec des graphistes, déposé mes marques, démarché des circuits de distribution. Les premiers biscuits ont été commercialisés en juin 2017. »

La biscuiterie, qui a obtenu sa certification bio en 2017, fabrique des biscuits salés apéritifs et des biscuits sucrés qui sont commercialisés sous deux marques : la première, « Croquelicot », est destinée aux magasins spécialisés bio, la seconde « Marguerite en Bourgogne » est diffusée par des cavistes et des épiceries fines.

« Le segment du bio rencontre de plus en plus l’adhésion des consommateurs, reconnaît-elle. Nous proposons également nos biscuits en vrac – chaque semaine une nouvelle épicerie de vrac ouvre en France  –  et nous sommes en phase avec la tendance actuelle d’acheter local. Nous vendons principalement dans la région et nous comptons des clients dans d’autres villes comme Bordeaux, Royan ou Niort. Nous sommes interrogés par des détaillants qui ont découvert nos produits ou qui en ont entendu parler positivement. Ces demandes spontanées me ravissent. »

L’entreprise ne gagne pas encore d’argent, bien sûr, mais Annette Prieur est optimiste. Outre de réaliser des produits irréprochables, ce qui réjouit le plus cette commerciale qui a toujours été orientée client, et qui a fait sienne cette devise « Mon patron, c’est le client », c’est de recevoir une deuxième commande et des demandes de réassortiment. « La première conquête, si elle apporte de grandes satisfactions est éphémère. Ce qui est vraiment gratifiant, c’est de fidéliser les clients , conclut-elle. Une de mes clientes m’a dit que mes biscuits étaient addictifs. Quel bonheur ! »

Marine Colle-Bordry : « Mon parcours est fait de ruptures successives »

On peut dans le même temps être passionnée de Shakespeare et de jeux vidéo, de littérature de la Renaissance et de science-fiction, passer un bac scientifique et poursuivre des études littéraires, et profiter de son passage par un groupe AVARAP pour changer complètement d’orientation. Toutes ces contradictions – uniquement apparentes – sont présentes dans une même personne, Marine Colle-Bordry.

 

« Avec le recul, je trouve que mon parcours est fait de ruptures successives », sourit Marine, qui évoque en vrac son bac scientifique, ses études littéraires en khâgne à Victor Duruy, son DEA de littérature comparée des Renaissances française et anglaise à la Sorbonne puis en Angleterre, ses études d’informatique ou son travail dans le marketing digital.

Née à Paris il y a trente-neuf ans, elle s’évade très rapidement vers deux domaines propres à développer l’imaginaire : la littérature de fantasy et de science-fiction et les jeux vidéo. « On peut dire que je suis rapidement devenue une geek, admet-elle. Je suis tombée dans les jeux vidéo dès l’âge de 10 ans. J’y ai cultivé une grande capacité d’imagination. »

 

Graphistes, ingénieurs, professeurs en reconversion…

Elle suit un cursus classique de bonne élève et obtient un bac scientifique avant… de s’inscrire en littéraire à Victor Duruy en hypokhâgne. Elle poursuit son parcours à la Sorbonne et décide d’aller passer un an en Angleterre en bénéficiant des possibilités offertes par Erasmus.

« J’y passe une année très riche, se réjouit-elle. De l’autre côté de la Manche, les études ne sont pas conçues en silo. Je peux suivre des enseignements littéraires et scientifiques, faire du théâtre, étudier le cinéma italien et la poétique de la ville, tout en suivant des cours d’informatique. » De retour en France dans les années 2000, alors que le Web explose, elle convainc un jury réticent qu’elle peut suivre, dans le cadre d’une école d’ingénieur – Sup Telecom –, un mastère spécialisé sur le multimédia. « Les participants étaient à l’image des cours : très variés, se souvient-elle. Parmi mes coreligionnaires, se trouvaient des graphistes, des ingénieurs et des professeurs en reconversion. Les matières enseignées se situaient dans les sphères créative et technique, sans oublier le droit du multimédia. J’ai adoré. »

 

Dans la Silicon Valley parisienne

Son mastère en poche, elle rejoint une agence Web de la Silicon Valley française dans le Sentier parisien, puis une grande agence digitale indépendante, Duke. Elle y reste six ans et elle pénètre des univers variés de l’automobile au luxe en passant par le food et le sport. Et elle y développe un large savoir-faire en gestion de projets, en management d’équipes pluridisciplinaires, et en stratégie et marketing digital. Le tout dans un secteur émergent et en plein essor. Rachetée par Microsoft puis par Publicis, son agence Web perd une partie de son âme et la voilà recrutée par Europacorp, le studio de Luc Besson. Elle intègre la Cité du cinéma pour y diriger le département de marketing digital.

« Le milieu du cinéma est très particulier, confie-t-elle. En tant que directrice du marketing digital, je me retrouve en frontal avec des gens qui considèrent Internet, vecteur de piratage, comme l’ennemi, aussi bien que comme un terrain d’opportunités. Mes missions sont très larges : faire la promotion des films sur le Web, monétiser les contenus, mettre en place des partenariats media,  lancer l’e-commerce de l’activité d’exploitation de salles, le tout dans une ambiance de travail parfois compliquée. J’ai peiné à trouver ma place. » Avec le soutien de ses équipes –  « elles étaient « en or » – elle passe quatre ans dans cette industrie très fragile dont le credo est de créer des produits non pas en fonction des attentes du consommateur mais en espérant qu’ils rencontrent l’adhésion du public.

« J’ai tenu le choc tant que j’ai pu, poursuit-elle. La rupture conventionnelle qui m’a été proposée  en 2014 est arrivée à point nommé. Je me sentais épuisée, j’étais sur le coup du décès de mon père, j’étais vidée. Heureusement, j’ai décidé de me faire suivre par un coach – ”quel beau métier” –  pour y voir plus clair dans mon avenir professionnel. » Elle est sûre de ne plus avoir envie de sa « vie d’avant » et elle recherche une activité qui « ait davantage de sens ».

 

Cooptée comme animatrice

Un ami lui parle alors de l’Avarap. Elle est séduite par cette idée de travail en commun et d’intelligence collective. Après plus de deux ans de solitude, elle aspire à entrer dans un groupe et à définir un projet professionnel qui lui ressemble. Sa participation à la RIM la conforte dans son choix et elle s’inscrit. Elle trouve dans le groupe des Dreamcatchers tout ce à quoi elle aspirait  et elle est cooptée comme animatrice. « J’étais en même temps ravie et… effrayée par la tâche. Heureusement, les deux journées de formation m’ont rassurée et ont dédramatisé la fonction. J’y ai pris beaucoup de plaisir. »

Le projet professionnel de Marine est aujourd’hui bien avancé : elle vient de démarrer une formation de coaching qui se terminera fin juin. Elle a intégré une association –  Wintegreat –  qui aide les jeunes réfugiés à se définir un futur professionnel. Elle y met à profit tout ce qu’elle a appris dans la conduite de son groupe Avarap.

« Je réfléchis à une offre de coaching par le jeu, du jeu théâtral au jeux de plateau, de rôles, ou vidéo… », conclut-elle. Une façon de se différencier tout en rebouclant avec les passions qu’elle cultive depuis ses 10 ans.

Axelle Vallancien : « Passer de la finance à l’humain a été un grand bonheur »

En participant à un groupe AVARAP, il y a six ans, Axelle Vallancien, était déterminée à donner une nouvelle orientation à sa carrière professionnelle. Elle n’excluait rien sauf de continuer à exercer son métier d’origine, avocate dans les domaines de la finance et des affaires. Elle mesure aujourd’hui le chemin parcouru et fait partager son bonheur d’être de plus en plus en accord avec ses valeurs.

 

Le début de carrière d’Axelle – pourtant commencée en 1998, en plein marasme économique –  ressemble à une voie royale. Munie de son master en droit des affaires et marchés de capitaux, cette jeune avocate, qui a passé six mois au London Stock Exchange, est très courtisée. « J’ai écrit cinq lettres de candidature à des cabinets américains, anglais et français. J’ai reçu… cinq réponses positives », sourit-elle.

Elle n’en tire pourtant aucune gloire. L’humilité est en effet l’un des traits de caractère de cette aînée d’une fratrie de trois enfants de médecins –  elle a un frère et une sœur –, née en région parisienne.

Après avoir fréquenté le public durant l’école primaire, elle entre au collège Sainte Marie de Neuilly. Elle avoue ne pas avoir été heureuse dans cette institution qui ne convient pas à sa nature hypersensible, ne favorise pas son épanouissement et ne réussit pas à lui faire prendre confiance en elle et en ses capacités. Elle s’évade dans le piano. Le cadre lui pèse. Elle y effectue pourtant de bonnes études se faisant remarquer par son côté rebelle. Après un « bras de fer » avec ses parents, elle réussit à leur faire accepter qu’elle fasse sa terminale à Fenelon – « une libération » – passe un bac littéraire puis renonce à s’inscrire aux Beaux Arts (« par réalisme, et manque de confiance en ce qu’elle est »).

Elle entreprend alors des études de droit qui la passionnent et elle choisit d’effectuer un DEA de droit des affaires et marché de capitaux. « J’ai fui le pénal et les affaires familiales par peur d’être trop impactée, et de plaider », se souvient-elle. Elle passe alors le barreau et quitte Paris pendant un an. Elle passe six mois en salle des marchés à Londres – « Je suis alors l’une des seules filles » – puis part sac au dos avec celui qui deviendra son mari voyager pendant six mois en Asie.

Elle séjourne en particulier en Birmanie, un pays qui vient juste de s’ouvrir, où elle a l’occasion de rencontrer Han San Su Ki.

 

Le choix de la France

De retour au bercail, elle décide – essentiellement pour ne pas s’éloigner de son mari – de décliner les offres des cabinets américains et elle entre dans un cabinet d’avocats français  « où j’étais deux fois moins payée ». Elle y passe deux ans à rédiger des conventions européennes régissant les opérations sur instruments financiers. Comme elle veut se rapprocher du concret et de l’humain (déjà !), elle intègre une équipe qui s’occupe de fusions acquisitions dans laquelle elle développe des compétences étendues en droit social.

Elle rejoint alors un autre cabinet spécialisé dans les fusions acquisitions : « C’était déjà beaucoup plus concret. Je m’occupais des négociations. Certaines se déroulaient en anglais avec des clients étrangers ». Elle devient alors maman. Elle aura trois garçons en l’espace de neuf ans. Le dernier naîtra alors qu’elle est directrice juridique et RH d’une entreprise familiale de gestion de fonds d’investissements.

« Chaque naissance m’a rapprochée de mon moi profond, confie-t-elle. Avec la naissance de Maxime, l’aîné, j’ai négocié de travailler quatre jours par semaine – une révolution dans le cabinet qui n’avait jamais envisagé d’accéder à une telle demande. A l’arrivée de Florian, j’ai démissionné pour suivre les cours de l’école Boule et j’ai entrepris de devenir architecte d’intérieur. Mais c’est avec la naissance d’Adrien, cinq ans plus tard, que j’ai décidé de faire un travail approfondi sur mes compétences et mes goûts. »

Elle entend alors parler de l’AVARAP et elle est séduite par cette idée de travailler en groupe et de faire partie d’un collectif. La Réunion d’information à laquelle elle assiste la conforte dans cette idée de solidarité, de dynamique de groupe qui s’appuie sur une méthode éprouvée, et de contrat clair passé entre des personnalités provenant d’horizons divers.

 

Au service des gens

Son groupe prend pour nom Imagine ce qui entre en résonance avec les objectifs d’Axelle qui veut s’inventer un nouvel avenir loin des finances et du droit des contrats, plus orienté vers l’humain. Parmi les trois cibles qui découlent de sa Récolte (coach et formatrice, conceptrice et animatrice d’émissions radio – elle a effectivement une voix radiophonique –, et créatrice d’une entreprise liée au numérique), elle choisit de travailler au service des gens et de creuser son sillon dans le secteur de l’accompagnement et de la formation (dans les domaines de la communication relationnelle et du développement des potentiels).

 

Un métier qu’elle exerce toujours aujourd’hui avec passion.

Parallèlement, elle se lance dans l’écriture d’un roman : « Je n’avais rien écrit de personnel jusqu’au jour où je me suis libérée de nausées persistantes en écrivant d’un seul jet un long poème en prose. J’ai ensuite ressenti le besoin d’écrire au long cours. »

Elle croise Erik Orsenna. Il accepte de lire son manuscrit et l’encourage à le retravailler. Elle rencontre également un compositeur de musique qui lui propose d’écrire la musique qui accompagnerait une lecture de son livre dans une version audio destinée aux non-voyants.

Poursuivant son parcours dans l’exploration de l’humain, Axelle s’intéresse aux liens entre le corps et l’esprit. Elle s’est formée à des sciences alternatives – comme l’hypnose – et aux techniques proches de « l’intelligence du cœur » comme la cohérence cardiaque. Elle a aussi remis en cause son statut de fille de la ville et décidé de passer la moitié de son temps dans le Sud de la France, entre mer et montagne. Une façon de se rapprocher de ses deux passions : l’humain et l’écriture. Elle n’a pas fini de nous surprendre !

Yves Chambert-Loir : « L’AVARAP m’a permis de faire le choix de la passion »

 Agé de 40 ans, Yves Chambert-Loir intégrait un groupe Avarap sur la recommandation d’une amie. Débarqué de son entreprise après un plan social, il n’imaginait pas à quel point sa vie allait être bouleversée. 

 

Lorsque Yves Chambert-Loir se raconte, l’essentiel de son propos tient en un mot : théâtre. Et pourtant, ce financier amoureux des voyages et des relations humaines a beaucoup à dire sur ses autres passions. Il faut croire que celle-ci est dominante. « J’ai commencé à faire du théâtre en classe de quatrième. Solitaire et plutôt renfermé, je n’aurais pas osé m’inscrire à l’atelier théâtre sans mon ami Pierre, qui a été à l’initiative de ce choix. Je lui en suis vraiment reconnaissant. Quarante ans après, nous sommes toujours amis proches. »

Il développe sa passion des voyages, des relations humaines et de la découverte des autres cultures dans les dix premières années de sa vie. Son père, ingénieur en génie civil, travaille chez GTM (Grands travaux de Marseille). Accompagné de son épouse – avant de formuler sa demande en mariage, il s’était assuré auprès d’elle qu’elle était prête à l’accompagner dans ses missions autour du globe – il parcourt la planète pour exercer son métier. Yves Chambert-Loir naît donc à Rio de Janeiro. Troisième d’une fratrie de six enfants, il passe les dix premières années de sa vie hors de France au gré des missions de son père. Une enfance de rêve : « J’avais l’impression de vivre des vacance perpétuelles », se souvient-il. Le retour à la réalité à Versailles, en classe de CM2, est rude.

Jusqu’à cette inscription à l’atelier théâtre : un hobby très prenant : « Nous donnions 3 à 4 représentations par an. »

 

Diplômé de l’ESG et Premier prix du conservatoire

Parallèlement, Yves suit un parcours d’élève que les chiffres ne rebutent pas. Son bac G2 (comptabilité et gestion) en poche, il présente le concours d’art dramatique de la ville. Avec succès. Ses parents (« Ce n’est pas un vrai métier ») lui imposent de choisir des études débouchant sur un emploi. Ce sera l’ESG (Ecole supérieure de gestion) à Paris, qu’il suit tout en continuant son parcours de théâtre. Ses journées et ses soirées sont bien remplies – « Heureusement, je suis un petit dormeur, cinq à six heures de sommeil me suffisent » – mais ce sont des années exaltantes. Il obtient le diplôme de l’ESG et le premier prix du conservatoire d’art dramatique de Versailles en jouant Sganarelle la même année, en 1985.

Il s’installe alors à Paris et s’inscrit au Cours Florent pour compléter sa formation « très classique et centrée sur le texte ». Suivent quatre années où il va alterner les postes en intérim dans la comptabilité fournisseurs et achats, la gestion ou la finance et les périodes de répétitions, de tournées et de représentations. « Six à huit mois de travail salarié par an suffisaient, sourit-il. J’habitais une chambre minuscule dans le Ve arrondissement et je joignais les deux bouts comme je pouvais. »

 

Intermittent de la finance

Son travail donne pourtant satisfaction et, en 1991, l’un de ses employeurs qui ne veut pas s’en séparer à la fin d’une mission – dont la femme est comédienne – lui propose un contrat de rêve avec une clause lui permettant de s’absenter à chaque fois que le théâtre le réclame. En 1992, il fait le deuil d’une carrière théâtrale professionnelle et il crée sa propre compagnie de théâtre. Sa carrière de financier évolue bien et il prend du galon. Le voici crédit manager et responsable d’une équipe de 60 personnes. Un poste à plein temps qui l’éloigne provisoirement des planches.

En 2001, son employeur lui propose de déployer un logiciel de gestion sur toute la France et il découvre la formation, un domaine qui le passionne. En 2003, un plan social met sur le carreau 500 des 800 salariés de l’entreprise. Il se retrouve sans emploi et, sur les conseils d’une amie qui a suivi un parcours AVARAP, s’inscrit à un groupe. « Le groupe comprend 11 personnes toutes à la recherche d’un emploi. Nous nous investissons à fond et nous bouclons le parcours en six mois. Le moment fort de la Récolte reste gravé dans ma mémoire. Sur les pots-it, les fonctions de manager financier, d’administrateur de théâtre, de directeur de MJC voisinent avec un métier inconnu de moi jusque-là : formateur en communication et en développement personnel à travers le théâtre en entreprise. Je prépare trois cibles : une cible de financier, une cible de formateur en logiciels de gestion et une dernière de formateur en communication. Le groupe vote à l’unanimité sur cette troisième proposition – “tes yeux brillent tellement lorsque tu parles de théâtre“ – et je creuse cette voie en faisant des entretiens réseau. »

 

Formateur Indépendant et comédien de théâtre

Yves Chambert-Loir passe alors plusieurs mois à peaufiner son projet et à construire des modules de formation. Il utilise les techniques du théâtre pour apprendre aux postulants à maîtriser la prise de parole en public, placer leur voix et leur corps et répéter le texte de leur intervention. « Tout comme un comédien doit travailler son corps, sa voix et sa gestuelle et apprivoiser le trac, le manager doit apprendre à passer des messages, exprimer son accord ou ses désaccords », explique-t-il.

Il teste ses modules avec le groupe AVARAP reformé pour l’occasion puis il se lance dans le grand bain. L’exercice libéral – il est reconnu organisme de formation – lui permet de continuer à exercer ses talents de comédien et il a trouvé un bel équilibre entre ces deux activités même si la précarité de sa situation lui pèse un peu. «  Ma visibilité est de trois mois ce qui, pour un anxieux comme moi, est parfois difficile à vivre », sourit-il.

S’il est heureux ? « C’est un grand bonheur pour moi. J’adore ce que je fais, même si les aspects administratifs ne sont pas vraiment mon fort. Ceci dit : si une grande entreprise me propose de me salarier à plein temps pour faire de la formation, je ne suis pas sûr de résister. » Avis aux amateurs !

Frédéric Debailleul : « L’AVARAP m’a permis de mettre un trait d’union  entre l’ingénieur et l’artiste ! »

Entré dans un groupe Avarap lesté du solide bagage d’architecte système, cet ingénieur a choisi, la quarantaine passée, d’écouter sa voix intérieure et de conjuguer le technique et l’artistique pour obtenir un « merveilleux équilibre ». Il exerce depuis, avec bonheur, le métier de « facilitateur graphique « .  Il revient ici sur le rôle de l’Avarap dans ce changement de parcours.

 

« Durant la plus grande partie de mon parcours professionnel, alors que je me consacrais à la conception d’algorithmes informatiques, une petite voix chuchotait au fond de moi que je n’étais pas forcément là où j’avais envie d’être. Le déclic s’est produit lors de mon parcours dans un groupe Avarap : j’y ai puisé la force de me réorienter professionnellement. »

Cheveux coupés court et barbe rase, Frédéric Debailleul ressemble un peu aux personnages de ses dessins. Le verbe posé de ceux qui ont l’habitude de se produire en public – le théâtre est l’un de ses hobbies les plus chronophages – il s’exprime de façon concise, avec un sens affirmé de la formule. En fait, il ne ressemble pas du tout à l’idée que l’on se fait d’un ingénieur chargé de concevoir des systèmes industriels complexes, un métier qu’il a exercé durant plus de vingt ans » avec un décalage assez prononcé avec l’appétence exclusive que mes collègues pouvaient avoir pour la technique ».

« Après dix-sept ans passés chez Safran à me passionner pour la mise au point de systèmes de navigation inertiels, j’ai ressenti le besoin de réfléchir sur mon avenir. J’avais la sensation de tourner en rond et qu’il était temps de changer de voie ! D’autant plus que je supportais mal le fait que, malgré mon investissement dans le théâtre qui m’apportait un équilibre essentiel, l’artiste en moi n’était pas reconnu. »

 

Une dichotomie entre l’ingénieur et l’artiste

Il décide alors d’aborder le sujet de son avenir avec les ressources humaines et sa société lui permet de bénéficier de l’aide d’un coach. Résultat : il change d’entreprise. Le voici chez Alstom. Son nouveau poste intègre davantage de médiation et de contacts et lui apporte de grandes satisfactions jusqu’à ce qu’un changement d’organisation remette tout en cause. Il choisit alors d’intégrer un cabinet de conseil en architectures de systèmes. Un passage éphémère puisqu’il se retrouve brutalement chez Pôle Emploi. Un vrai choc !

Un mail de Supélec relaie une information concernant une RIM organisée chez ESCP. Et le voici dans un groupe AVARAP de quinze personnes, dont la moitié sont en poste. « La grande nouveauté, c’est que je ne me retrouve pas dans une relation de coaché : c’est moi face à l’objectivité du groupe. Cela constitue un vrai terrain de mise à nu. J’y plonge sans retenue, râlant quand les choses n’avancent pas assez vite ! »

Le travail du groupe lui permet de dégager trois cibles :

– continuer en choisissant un poste qui lui laisse du temps pour cultiver son jardin secret ;

– intégrer un cabinet de conseil et de consultant en travaillant le côté facilitateur ;

– embrasser la fonction de directeur artistique (un « auto-fantasme »).

« Alors que j’entre dans un processus de recrutement à la RATP (la première option) ; un des participants du groupe me signale une prochaine formation de deux jours permettant de devenir facilitateur graphique. Ce nouveau métier – qui existe depuis une bonne dizaine d’années en France, un peu plus aux Etats-Unis – consiste à traduire en images le travail d’un groupe (comité de direction, séminaire d’équipe…). Il s’agit de créer des visuels en écoutant les débats et en les synthétisant en direct. »

Pour Frédéric, qui aime dessiner, cette fonction qui fait appel à des qualités d’écoute, de synthèse, mais aussi au lâcher prise et à la créativité est un très bon moyen de faire vivre l’artiste qu’il héberge en lui et d’exprimer toutes ses compétences dans une activité professionnelle. « Le hic, conclut-il avec humour, c’est que le groupe me renvoyait l’image d’un salarié et non celle d’un créateur d’entreprise. C’est dire qu’il m’a fallu pas mal d’énergie pour aller au-delà de la précarité de ma nouvelle situation. » Un peu plus d’une année plus tard, même si les inquiétudes du début ne sont pas tout à fait éteintes, Frédéric commence à se rassurer, et il réfléchit déjà à des évolutions futures intégrant en particulier les possibilités du numérique. Son prochain challenge ?

Laurence Médaouri : « Avec l’AVARAP, j’ai réussi à mettre la décoration au cœur de tout mon projet ! »

En créant avec une amie une structure dans un univers qui la passionne, la décoration haut de gamme, Laurence Médaouri aurait pu trouver son graal. La dissolution douloureuse de cette société lui fait tout remettre à plat. Sa participation à un groupe AVARAP lui permet de s’inventer une nouvelle voie. Et de retrouver une harmonie de travail à laquelle elle n’est pas prête de renoncer.

 

Jeune fille, Laurence habite Neuilly-sur-Seine avec ses parents et ses deux sœurs. Ses parents, autodidactes qui ont réussi leur carrière professionnelle, mettent la pression sur leurs filles et insistent pour qu’elles fassent des études « sérieuses ». A cette époque, Laurence est déjà attirée par le stylisme, tout ce qui a trait au dessin, aux matières, aux couleurs, aux tissus, en un mot à la mode, un univers que son père considère comme « beaucoup trop fantaisiste ».

Après un bac B, Laurence obtempère et entre en prépa HEC au lycée Carnot, à Paris dans le XVIIe. Elle constate  rapidement que « les mathématiques, c’est trop horrible », et elle décide de préparer plutôt Sciences-Po Paris, qu’elle intègre la rentrée suivante.

Après trois années d’études centrées sur l’économie, la finance et le marketing, elle obtient son diplôme en 1989. Elle cherche un emploi qui lui permet de concilier sa formation et son désir d’exprimer sa créativité. C’est ainsi qu’elle rejoint une agence de communication financière Synelog. Elle y est responsable de l’élaboration des recommandations clients sur l’identité de marque et sa déclinaison en outils de communication.

Mais la communication institutionnelle, c’est aussi beaucoup de Rapports Annuels, pas vraiment « fantaisistes ». Une rencontre va lui permettre d’entrer dans un nouvel univers.

 

Un premier virage en 1992

Laurence croise la route du designer américain Hilton McConnico, qui souhaite ouvrir un espace de vente à Paris. Elle le rejoint et participe au lancement, à la gestion et à l’animation de ce concept store consacré à l’univers de la maison qui ouvre rue Madame en 1992. S’y côtoient les objets en pâte de verre de Daum, les cadeaux de Lanvin, les céramiques d’art des Emaux de Longwy, les bougies Point à la ligne, les luminaires Drimmer, les tapis Toulemonde Bochard, le linge éponge Dewitte Lietar…

 

L’envie de créer sa propre histoire

En 1995, elle s’associe avec sa meilleure amie et, ensemble, elles fondent la société « Alcôve » qui se destine à la création et à la distribution d’une ligne de linge de maison dans le secteur de la décoration haut de gamme. Elle fait appel à des créateurs comme Christian Tortu ou Olivier Gagnaire mais elle crée aussi elle-même sous sa marque, Alcôve. Ses clients sont prestigieux : Descamps, Liberty, Le Bon Marché, Roche-Bobois… Elle participe à des salons spécialisés comme celui de Dubaï.

Elle élargit vite son champ d’activité au secteur de l’hôtellerie en passant du couvre lit à la décoration complète de la chambre.

Cette aventure dure douze ans. En 2009, elle rompt avec son associée. La séparation se passe mal et la société est dissoute. Laurence se retrouve déstabilisée, en perte de repères : « Je perdais à la fois mon associée et ma meilleure amie », regrette-t-elle. Elle s’interroge alors sur ses compétences.

 

L’AVARAP arrive à point nommé

Alors qu’elle traverse difficilement cette phase d’interrogations, des amis lui parlent de l’AVARAP. Elle décide de s’inscrire à une réunion d’information et elle démarre un groupe fin 2009. « Un groupe très bienveillant, un super parrain. J’avais besoin de me confronter aux autres, d’échanger, en un mot, de la dynamique du groupe, se souvient-elle. A ma grande surprise, j’ai été choisie comme animatrice. Cela m’a fait beaucoup de bien. »

Au démarrage du groupe, elle nage en pleine utopie. Elle veut faire table rase du passé, signer un CDI, travailler en équipe pour partager ses savoirs et les responsabilités, trouver le repos. C’est ainsi « qu’elle freine des quatre fers » chaque fois que le groupe souligne ses talents de créatrice, sa passion pour le secteur de la décoration, son appétence pour le statut d’indépendant.

S’associer de nouveau lui apparaît vraiment difficile et la renvoie à trop de questions personnelles. L’analyse des points de distorsion de son activité précédente met en évidence la nécessité d’enrichir le contenu de sa prestation. L’élaboration de son projet professionnel la conduit à identifier son futur métier : elle sera décoratrice d’intérieur dans toutes ses composantes.

Cela signifie pour elle une approche non plus segmentée mais plus globale dans la recommandation, une activité de « découvreuse » de savoirs, de talents et de belles pièces de décoration, une activité de prescripteur, la conduite de projet, une fonction de chef d’orchestre des chantiers.

 

La décoration au cœur de tout projet

Ce vaste programme, Laurence le met en œuvre en multipliant ses domaines d’intervention : bureaux, hôtellerie, particuliers, et en élargissant ses compétences. Comme en témoigne cet exemple récent : interrogée sur la création d’un espace de vente en réseau autour de la réalité virtuelle, elle pilote le projet depuis la recherche des locaux jusqu’à la réalisation complète. Le résultat, « Virtualtime », est un espace concept entièrement dédié aux jeux et expériences en réalité virtuelle qui ouvre en 2017, rue d’Aboukir, dans le centre de Paris. La mission de ce lieu : offrir à tous un accès simple, ludique et accessible à la réalité virtuelle, à destination des gamers comme des rêveurs, à fréquenter en famille comme entre collègues.

« La décoration, est au cœur de tout projet, affirme Laurence. Elle exprime le statut, mais aussi les valeurs d’une entreprise. Dans le domaine du high tech, les jeunes candidats vont être particulièrement sensibles à l’ambiance des locaux, les attentes évoluent fortement vis-à-vis des open-space. Ce sont pour moi autant d’opportunités à saisir.»

Son moteur aujourd’hui ? « Je veux sans cesse ajouter de nouvelles cordes à mon arc, inventer, innover. » Son souci ? Privilégier la qualité des relations de travail, qu’il s’agisse des clients ou des fournisseurs. Son plaisir ? Faire s’exprimer les autres, mettre en valeur leurs talents, les faire reconnaître.

Elle se vit comme un chef d’orchestre des compétences et ce statut lui va très bien.

Nicolas Pavesi : « Je me suis rendu compte à quel point j’aimais conseiller et accompagner les talents ! »

Avant la fin de l’année, Nicolas Pavesi retrouvera les membres de son groupe AVARAP « Score16 » qui  fêteront les dix ans de leur parcours commun. Un dîner qui fait suite aux retrouvailles annuelles rituelles instituées depuis la sublimation. Pour Nicolas, ce sera aussi le dixième anniversaire d’un tournant de sa carrière dont il se félicite tous les jours. Celui qui définit son travail de consultant en ressources humaines par cette maxime « Je cherche à rendre les gens heureux » irradie du bonheur de vivre.

 

Paradoxalement, ce n’est pas à la fin de son groupe AVARAP que Nicolas Pavesi a donné un nouveau tournant à sa carrière, quittant la voie qu’il avait arpentée  pendant vingt ans  – diriger des entreprises en France et à l’international –  pour emprunter un chemin de traverse et repartir de zéro dans un cabinet de Ressources humaines. « C’est en vivant l’expérience forte de ce groupe, confie-t-il, que je me suis rendu compte à quel point j’aimais conseiller et accompagner les gens dans leur parcours professionnel. »

Nicolas entre dans ce groupe alors que, en période de transition professionnelle, il « souffre de chercher seul ». Membre du Conseil d’administration de l’ESCP, il entend parler de l’AVARAP par les responsables de la commission Carrières. Il assiste à une Réunion d’information et s’inscrit dans un groupe ESCP dont le parrain est Olivier Leroy, un de nos bénévoles actifs actuellement membre du Conseil d’Administration de l’AVARAP et animateur d’un atelier Intergroupe sur la démarche réseau.

 

« Fait pour être DG »

Les 16 membres qui constituent le groupe ont des âges très différents et viennent d’horizons divers mais la mayonnaise prend vite. Ils se choisissent le nom de Score16 en référence à ce réalisateur de cinéma au palmarès prodigieux.

Les trois cibles qu’il choisit prennent toutes les trois naissance dans ses parcours professionnel et personnel. La première est en continuité avec son vécu antérieur « le groupe a estimé que j’étais bien fait pour être DG », et c’est la cible qu’il privilégie pour construire son projet professionnel.

La deuxième émerge de son souci d’aider et d’accompagner les autres membres du groupe et de ses précédentes expériences de recrutement : consultant en ressources humaines, une cible difficile à envisager à ce moment-là car le marché de l’emploi connaît une très grosse phase de dépression à la suite de la crise de 2008.

La troisième est en rupture : acteur de café-théâtre. « Lors de mon miroir, j’avais raconté le bonheur que j’éprouvais à faire rire les gens, sourit-il. Etudiant à l’ESCP, je me suis très investi dans le bureau des élèves. Pour y entrer, il fallait écrire et interpréter un sketch. Je me suis pris au jeu et nous avons monté, dans le cadre de l’école, une petite troupe qui a participé au gala des Grandes écoles. Je ne suis pas peu fier d’avoir été sélectionné pour participer au Canada au festival des jeunes talents du monde. »

 

Passer du gris au bleu

Si c’est à Paris que Nicolas fait ses études à l’ESCP, c’est à Nice qu’il passe une grande partie de son enfance et son adolescence, heureuse et sans soucis. « Je me sens aussi Parisien que Niçois et je vis très bien à Paris, confie celui qui aime autant le bleu de la Méditerranée que le gris de la pierre et des ciels de Paris. J’ai en effet passé les sept premières années dans la Capitale avant que mes parents s’installent sur la côte d’Azur. »

Atavisme familial – son père, ancien élève à HEC, dirige l’entreprise de transports fondée par son grand-père, deux de ses oncles ont également fait HEC –, il s’inscrit à une prépa école de commerce et intègre la grande école parisienne.

Entre son engagement dans le BDE, l’organisation des soirées promo et le nécessaire travail, ce sont trois années qui passent très vite. L’intérêt de Nicolas dans les rencontres et la communication lui fait opter pour la spécialisation marketing dont il apprécié le côté créatif et la communication produits. A la sortie de l’école il intègre le prestigieux service marketing de L’Oréal dans lequel il reste pendant cinq ans.

Souhaitant intégrer une entreprise « à taille plus humaine », il rejoint Rémy Cointreau et il évolue vers des fonctions commerciales avant de se voir confier une direction générale à l’international.

Il met alors le cap  sur Londres puis sur Dublin qu’il rejoint alors que l’Irlande est en phase de croissance accélérée. « J’ai adoré cette ville. C’était fantastique. Il y avait un hédonisme et un plaisir de vivre contagieux alors que le pays connaissait une croissance de 5 à 6 % par an », se souvient-il.

 

Retour en France

Après plus de six années passées à l’étranger, il souhaite rapatrier sa famille – il a eu deux enfants – en France et, comme aucune opportunité ne se présente chez Rémy Cointreau, il quitte cette entreprise.

Il met le cap sur Orléans quand il prend la direction générale de la filiale française de Fram Foods, une belle entreprise du secteur alimentaire, numéro 2 du tarama, des blinis et d’autres produits festifs. La société a été reprise en LBO par des fonds islandais et il entre dans le capital comme actionnaire minoritaire. Par croissance externe et organique, il fait progresser cette structure, doublant son chiffre d’affaires qui passe de 10 à 20 millions d’euros en six ans.

Surviennent alors deux événements : un accident industriel qui touche la principale usine du groupe et la crise financière de 2008 dont les répercussions sur l’Islande sont profondes. L’entreprise est vendue et Nicolas se cherche de nouveaux challenges. C’est alors qu’il suit son parcours AVARAP.

Mettant en œuvre son projet professionnel, il retrouve très rapidement après la fin de son groupe un poste de DG.

S’en suit une expérience plutôt décevante dans une entreprise de matériel de cuisine pour professionnels. « Je n’étais guère motivé et nous avons décidé ensemble de nous quitter à la fin de ma période d’essai », regrette-t-il. Nicolas reprend alors sa deuxième cible qu’il commence à mettre en œuvre. « C’était un challenge important. Tout d’abord car je devais mettre une croix sur le salaire de DG et sur les avantages qui y étaient attachés. Et ensuite car j’arrivais comme débutant sur ce segment de marché dans une période de grandes difficultés pour les cabinets de chasseurs de tête. »

Il faut croire que tous ces voyants orange ou rouges n’ont pas refroidi ses ardeurs car, armé de son réseau, de ses contacts et de ses expériences réussies dans la conduite d’entités diverses, Nicolas trouve son entreprise d’accueil. « J’ai choisi d’intégrer Lincoln car c’est une entreprise qui a une vision de long terme, de vrais valeurs humaines et l’ambition de fidéliser ses clients avec un très bon niveau de service. Depuis dix ans, l’entreprise a multiplié sa taille par trois et elle est présente à l’international dans le recrutement, le développement de talents, la formation et le management de transition. Nous sommes plus de 50 consultants à Paris et la structure compte près de 150 collaborateurs dans le monde. »

Nicolas n’a pas oublié l’AVARAP. Il a répondu tout de suite présent quand on lui a demandé, le 13 novembre dernier, de participer à une table ronde organisée par notre association sur un thème qu’il affectionne « Optimiser son image sur les réseaux sociaux ». En compagnie de trois autres intervenants, il a fait bénéficier les 200 personnes présentes de son expérience en la matière. En cohérence avec ce souci d’aider les autres et de participer à leur développement personnel et professionnel. La feuille de route qu’il s’est tracée il y a une décennie et à laquelle il n’est pas près de renoncer.

Emmanuel de Selle : « Le groupe AVARAP m’a aidé à mieux comprendre mon projet et à mieux me comprendre ! »

A l’approche de la cinquantaine, Emmanuel de Selle, patron de la filiale française d’un groupe hollandais, aspire à relever un nouveau défi : créer ou reprendre une entreprise. Séduit par la méthode AVARAP et par le travail de groupe, il se tourne vers notre association. Le parcours qu’il y effectue est déterminant dans sa décision de se lancer dans l’aventure de la reprise d’une entreprise. Si le chemin pour y parvenir a été long – avec l’effet retard dû à la crise sanitaire –, il est convaincu d’avoir fait un excellent choix. Il a bouclé son deuxième exercice et fourmille d’idées pour faire progresser une activité déjà bien assise.

 

C’est par l’intermédiaire de l’ESCP qu’Emmanuel de Selle entend pour la première fois parler de l’AVARAP. « J’ai tout de suite été séduit par la méthode, se souvient-il. Je ne me voyais pas effectuer un bilan de compétences en one to one. La participation à un groupe, l’approche globale, l’effet miroir me paraissaient mieux convenir à mes attentes. En 2018, j’ai intégré un groupe. »

A 48 ans, Emmanuel dirige depuis plus de onze ans la filiale française d’un groupe hollandais. Son entité est spécialisée dans la conception et l’agencement de corners (shop in the shop) consacrés à l’électronique dans des magasins spécialisés. « J’avais créé ex-nihilo cette filiale et je l’avais bien développée, se réjouit-il. Ce furent des années exaltantes et un super challenge. Depuis cinq ans l’irruption d’un fonds d’investissements dans le capital avait bousculé la stratégie du groupe et j’avais vu se succéder quatre PDG différents. J’ai eu donc envie de sortir de ma zone de confort et de me fixer un nouvel objectif avec la conviction que c’était le bon moment. »

 

Une confrontation d’idées dans un espace bienveillant

A son entrée dans le groupe AVARAP, Emmanuel est en poste. Il a déjà le projet de créer ou de reprendre une entreprise mais il a besoin de « confronter cette idée, d’avoir un retour et de savoir si c’est pour moi une bonne direction ». Il est subjugué par la méthode et la puissance du travail du groupe. De son parcours, il retient trois axes forts :

  • un environnement bienveillant : personne ne juge, « on est tous là pour s’entraider et non pas pour se juger ».
  • un groupe avec des parcours différents : « On parle de soi en confiance grâce à la bienveillance à des personnes qui sont différentes et qui ont un retour constructif et intéressant ».
  • une méthode puissante : « Elle m’a aidé à faire grandir mon projet, à mieux le comprendre et me comprendre et elle m’a conforté dans mes choix de départ ».

« Cette bienveillance sans complaisance s’est exprimée lors de la présentation de mes cibles, s’amuse-t-il. J’avais présenté un projet de création d’une maison d’hôtes à thème. En toute bienveillance, le groupe m’a signifié que, compte tenu de ma personnalité, ce n’était pas forcément la meilleure direction. »

Emmanuel abandonne vite l’option création d’entreprise – avec une famille et des enfants jeunes, c’est trop long à installer et à rentabiliser – pour se focaliser sur une reprise. Il négocie son départ pour se libérer du temps et intègre une association qui se consacre à l’aide aux cédants et repreneurs d’activité (CRA). Dans cette structure, il bénéficie d’une formation d’un mois consacrée à la reprise avec le concours d’avocats fiscalistes, d’experts comptables et de juristes. A l’issue de cette formation, il constitue un attelage avec un avocat et un expert comptable chargés de l’épauler dans la sélection et l’étude des dossiers de reprise.

 

Un contexte d’insécurité très prononcé

Il commence à étudier des dossiers et poursuit une intense activité réseau – « Le travail fait dans le groupe pour préparer son pitch, présenter les lignes les plus importantes de son projet et lui donner vie m’a beaucoup servi » – et sélectionne une quinzaine de dossiers. Il rencontre finalement huit cédants dans les univers de l’agencement, du packaging ou du parcours client. Les premiers dossiers qui lui semblent convenir n’aboutissent pas, d’autant plus que l’on entre dans la première phase de l’épidémie de Covid…

« J’ai été obligé de reconsidérer les dossiers dans ce nouveau contexte d’insécurité très prononcée, se souvient-il. J’anticipais assez mal la sortie de la crise Covid et je peinais à identifier les secteurs qui seraient toujours porteurs. »

Il finit par porter son choix sur PNR SAS, une agence digitale qui propose aux groupements de pharmacies de gérer facilement, et sans y consacrer trop de temps, leur communication tant digitale que print. Plus de 20 groupements parmi les plus importants font partie des clients de PNR, ce qui représente près d’un tiers des 20 000 pharmacies que compte notre pays.

Ce choix n’a pas été sans incidence sur sa vie personnelle. La société – qui emploie aujourd’hui cinq personnes – est localisée à Montpellier où Emmanuel se transporte avec sa femme et ses deux enfants.

 

Un come-back dans le Sud

Un retour réussi dans le Sud pour ce natif d’Aix en Provence – « Ce n’a pas été aussi facile pour ma femme qui est une Parisienne et qui se sentait bien dans notre précédente résidence à Asnières sur Seine, confie-t-il. Mais, aujourd’hui, toute la famille est ravie de ce changement » – qui y a vécu une jeunesse plutôt turbulente entouré de ses deux frères. Il poursuit des études sans histoire avant de décrocher un BTS d’action commerciale. Il décide alors de rejoindre un régiment de parachutistes pour une période militaire qui dure deux ans. Il avoue « s’y être beaucoup amusé et avoir beaucoup appris ». Cette expérience lui donne le goût des voyages et il part à Londres se remettre à niveau en anglais, finançant son séjour en exerçant le métier de barman.

Sur un coup de tête génial, il postule dans des conditions rocambolesques pour un emploi basé à Moscou – il ne parle pas du tout russe mais il prépare soigneusement son entretien de recrutement dans cette langue…  Ce coup de poker est une réussite et il intègre une agence de communication qui travaille essentiellement sur le marché russe sur des budgets de marques internationales. Cette nouvelle expérience dure deux ans et connaît une fin brutale lors d’une grave récession qui secoue toute l’Asie.

Emmanuel décide alors de rentrer en Europe de l’ouest mais sans revenir en France. Il rejoint Londres où il travaille pendant un peu plus de cinq ans dans une société d’agencement de boutiques. Il décide ensuite de « se remettre dans le bain des études » et effectue une année à l’ISC pendant laquelle il décroche un master de marketing et de management, « une expérience étonnante, la moitié de l’effectif étant constitué de cadres avec au moins dix ans d’expérience et l’autre de jeunes étudiants en formation initiale ». Il intègre enfin un groupe néerlandais dans lequel il se voit confier la mission de créer et de diriger la filiale française. Il y restera onze ans avec la satisfaction de réaliser un chiffre d’affaires annuel de près de 3 millions d’euros.

Les deux premiers exercices chez PNR sont très satisfaisants. Emmanuel a pris la mesure de l’entreprise et du secteur et il commence à imaginer les développements futurs. « J’ai beaucoup de projets à mettre en œuvre, se réjouit-il. J’ai identifié plusieurs leviers de développement, en France et, pourquoi pas, à l’international ». Nul doute que ce boulimique d’activités va réussir à les mener à bien.