
Thu-Hien VU : « Animer en distanciel m’a permis de concilier les impératifs de mon travail, mes charges de famille et le bonheur d’animer un groupe AVARAP »

Mi-janvier, Thu-Hien Vu a commencé l’animation de son quatrième groupe AVARAP. En distanciel, comme les trois autres, une formule qu’elle plébiscite car elle lui permet de remplir toutes ses autres obligations sans perdre du temps dans les déplacements. Formée en présentiel, elle a tout de suite annoncé la couleur : elle n’animera qu’en distanciel. Familière avec la communication et les outils du distanciel pour son travail, elle s’y sent particulièrement à l’aise !
C’est « pour rendre service », que Thu-Hien Vu a accepté, très peu de temps après la fin de son précédent groupe Jeunes de se lancer de nouveau dans l’animation de cette déclinaison du parcours classique de l’AVARAP. « Les groupes jeunes sont tellement dynamiques, se réjouit-elle. Pas besoin de longues explications : ils démarrent au quart de tour. A nous de suivre le mouvement. » Dominique Trancart peinait en effet à recruter une marraine ou un parrain pour le groupe de janvier qui accueille une dizaine de cadres de moins de 30 ans pour un cycle de trois mois. Thu-Hien a répondu positivement à son appel.
« Un processus de sélection sérieux pour une activité bénévole »
Quand on lui demande quelles sont les raisons qui l’ont conduite à se former comme marraine, voici ce qu’elle répond : « J’ai entendu parler de l’AVARAP par une amie qui m’a décrit la méthode et le parcours. J’ai été très intéressée et j’ai voulu connaître les fondamentaux de cette méthode et savoir l’utiliser, pourquoi pas pour l’appliquer à mon profit. Il m’est apparu que la meilleure façon d’y parvenir – je ne voulais pas suivre un parcours comme participante – était de suivre la formation de parrains marraines. » Elle s’inscrit sur le site et la voilà embarquée dans le processus de sélection. « J’ai eu trois entretiens qui m’ont surprise et ravie, confie-t-elle. J’ai été étonnée d’avoir autant d’entretiens pour une fonction bénévole. Je me suis dit que la formation devait être sérieuse si on prenait tant de soin à recruter les candidats. »
Elle se retrouve au printemps 2022 au Bois du Lys et suit la formation animée par le tandem Delphine Chapira/ Geneviève Dauphin. Une plongée dans le grand bain car elle est l’une des deux volontaires à présenter son miroir et car c’est elle qui travaille sur la construction d’un projet professionnel. « Je me suis fait un peu prier, se souvient-elle, car je n’avais pas d’idée de projet. Finalement, je me suis prise au jeu. J’ai construit un projet professionnel… et il se trouve que je le mets en œuvre aujourd’hui. »
Elle garde un souvenir merveilleux de cette formation et de ce groupe (« les Tontons tuileurs »). Et c’est tout naturellement qu’elle prend son premier groupe en septembre de la même année. Elle choisit d’animer en distanciel car ses contraintes professionnelles – elle travaille à Châtillon – et familiales – elle habite dans le sud de Paris et elle a deux enfants de 18 et 15 ans – sont fortes. Elle ne se voit pas quitter un groupe situé dans Paris à 22 heures pour s’en retourner chez elle.
« Le distanciel n’était pas un problème pour moi, déclare-t-elle. Je l’utilise régulièrement dans mon travail. L’animation de groupes non plus, car j’ai souvent animé des groupes, organisé des réunions d’équipe et des meetings. Même si la posture de marraine est très différente. Et ma formation de coach m’a beaucoup aidée dans cette posture de marraine. »
Les Argonautes et les Quinze fantastiques
Le parcours du groupe – les Argonautes – qui compte 15 participants – est un vrai bonheur. L’ambiance est excellente et l’animateur coopté par le groupe fait un excellent travail. Sollicitée par notre association – le parrain prévu pour le groupe dont elle hérite a eu un grave empêchement –, elle prend son deuxième groupe (Les Quinze fantastiques) dans la foulée, en mai 2023, toujours en distanciel.
Elle n’en a pas fini avec l’AVARAP car, en septembre 2024, elle se lance dans l’aventure des groupes jeunes. Ce n’est pas un hasard si son premier groupe jeune se nomme « La Ruche » : « Les cadres de moins de 30 ans que j’avais dans ce groupe étaient tous hyper motivés, se réjouit-elle. Pas besoin de les “booster”. Ils avançaient tout seuls. Pas de blocage psychologique ici, que des contraintes professionnelles. La marraine que je suis s’est contentée de fixer le cadre, de présenter et de faire vivre la méthode. D’autant plus qu’ils étaient familiers des outils numériques et que le distanciel ne leur posait aucun problème ! »
Le grand écart entre le Vietnam et Paris
Née au Vietnam il y a 48 ans, Thu-Hien vit une enfance heureuse à Hanoi entre un père fonctionnaire qui se lance bientôt dans l’entrepreneuriat, épaulée par sa mère. Elle fréquente l’école dans laquelle elle connaît une belle réussite (« J’aimais beaucoup l’école. »). Le bac en poche, elle suit des études supérieures d’économie. En 2000, elle décide de venir faire son Master 2 en France et elle s’inscrit à Orsay en informatique de gestion. « Le choix de la France m’a semblé naturel, explique-t-elle, car j’avais étudié le français en première langue étrangère. En revanche, l’arrivée à l’aéroport sous des trombes d’eau glacée m’a particulièrement déprimée. Fille du soleil et de la chaleur, j’ai dû m’habituer aux lumières de l’automne et de l’hiver et à la parcimonie du soleil. Tout était tellement différent : la langue, la nourriture, les usages… »
Elle doit alors se décider entre deux formules : faire un Master 2 en un an et retourner au Vietnam ou reprendre ses études en Licence 3 et poursuivre avec un Master 1 et un Master 2 ce qui lui donne la possibilité de continuer à travailler dans notre pays. C’est ce qu’elle choisit et elle effectue son stage de Master 2 en informatique de gestion à IXIS CIB, aujourd’hui Natixis. A la fin de son stage elle se voit proposer un CDI au contrôle de gestion. Nous sommes en 2003 et elle y reste cinq ans. « J’estimais avoir fait le tour de la question, se souvient-elle. J’ai obtenu une mobilité interne et je suis devenue contrôleuse de gestion senior dans une autre filiale. »
Un parcours sans faute dans le contrôle de gestion
Thu-Hien continue sa carrière dans la finance, où elle est encore aujourd’hui. Elle change régulièrement de poste jusqu’à devenir responsable du contrôle de gestion d’une entité d’AXA, puis responsable comptable d’une autre.
En parallèle de son travail, elle poursuit depuis près d’un an dans la voie ébauchée lors de la construction du projet professionnel élaboré pendant sa formation de marraine : devenir un « travel planner » et se spécialiser sur les voyages écoresponsables d’agrément au Vietnam.
« Je considère aujourd’hui cette activité comme un “side business” et comme un plaisir, confie-t-elle. Mais je n’exclus pas qu’elle prenne de l’ampleur et que ce soit ma principale activité professionnelle dans cinq ans. »
Et l’AVARAP dans tout ça ? « Je pense faire une pause dans des prises de groupes qui sont chronophages, sourit cette boulimique d’activité qui, dans ses temps libres, adore lire – des essais à 80 % et des romans –. Pas question pour autant de rompre le contact avec notre belle association où j’ai rencontré tant de personnes de qualité. J’aimerais me consacrer à d’autres activités et pourquoi pas devenir consultante PerformanSe. » Nul doute qu’elle saura relever ce nouveau défi !