Lorsque Sylvie Grima entre dans un groupe AVARAP, elle a 40 ans et elle est en plein questionnement sur son avenir professionnel. Elle ressent le besoin d’être accompagnée et de partager ses interrogations avec des pairs dans un climat bienveillant. Et de bénéficier de rendez-vous réguliers propres à la « faire avancer ». Résultat : six ans après la fin de son groupe, elle a fait de sa passion son métier. Elle exerce comme photographe, un métier créatif dans lequel elle se sent « à sa place ».

 

C’est une amie avec qui elle échangeait sur sa volonté de se reconvertir qui a mis Sylvie Grima en relation avec l’AVARAP. « Lors de la réunion d’information, se souvient-elle plus de six ans après, j’ai senti que je pourrai partager mes interrogations avec des gens qui rencontrent les mêmes besoins que moi. J’avais envie d’être accompagnée. Le travail en groupe me paraissait propre à me faire avancer dans la voie d’une transition professionnelle. »

Après vingt années passées dans l’hôtellerie, Sylvie a un projet : faire de sa passion pour la photographie son métier en devenant photographe professionnelle.

Dans son quotidien d’hôtelière, le relationnel est au cœur de ses journées. Pour autant, les personnes croisées sont de passage, offrant que très rarement des rencontres avec qui échanger sur son projet. Dans son groupe « En route Simone », elle se sent « tout de suite à l’aise » et sa propension à aller vers les autres et à prendre les sujets à bras le corps fait merveille. Les rendez-vous du mardi soir rue de Vouillé avec la marraine et les dix personnes qui constituent son groupe sont autant d’occasions de « jouer le jeu à fond ». « J’ai trouvé la méthode très structurante et rassurante, confie-t-elle. Moi qui suis autodidacte et qui comprends rapidement les situations, je me suis aisément adaptée au jeu et enjeux. »

 

Le choix de la raison et de la sécurité

Malgré sa volonté de devenir rapidement photographe, le groupe lui suggère une voie plus « raisonnable » : capitaliser sur ses compétences prouvées dans un poste qui lui laisserait du temps pour se former et de conduire son projet de création photographique en parallèle. Elle s’oriente donc vers des fonctions d’Office Manager-Responsable Social Media. Une jolie façon d’utiliser toutes ses compétences créatives et relationnelles dans un travail moins lourd que celui de directrice d’hôtel qu’elle exerçait.

En parallèle, elle continue de se former à la photographie en faisant des stages techniques et créatifs, elle exerce comme photographe bénévole à la Croix Rouge Française où elle couvre aussi bien les missions événementielles que les actions sociales. Elle s’attache à produire « des images qui permettent d’informer et de sensibiliser le public et de pouvoir parler de sujets parfois graves avec délicatesse et bienveillance ». De fil en aiguille, elle trouve ses premiers clients. Elle jongle entre les deux impératifs de ces deux jobs, posant des jours de congés quand elle doit assurer une commande de reportage pour son activité de photographe.

 

Le risque de la surchauffe et l’heure des choix

Elle se sent de plus en plus à l’aise et à sa place dans la photographie et, après deux ans passés à cumuler ses deux fonctions elle sent venir la « surchauffe ». En janvier 2022, elle envisage sérieusement de s’installer à 100% comme photographe professionnelle « avec à la fois de la communication institutionnelle, du reportage et portrait pour les entreprises, de l’événementiel ou des offres pour les particuliers ».

Au fil de ses missions, elle a « une vraie envie de sensibiliser les gens à l’image » et elle veut « se battre pour valoriser le métier en permanence ». Les commandes se succèdent très variées : mariages, photos de famille, reportages en entreprises, suivis de chantiers, bals de fin d’année pour les seniors de la ville, portraits, immobilier, événements… Elle marque son activité de son ADN, être photographe documentaire quels que soient les commandes et être en phase avec sa passion : raconter des histoires.

 

Une autodidacte affirmée et une travailleuse passionnée

« Je tire une force de vie des conditions de ma naissance car je suis née grande prématurée », confie-t-elle. Son enfance dans la banlieue parisienne est tumultueuse avec une tendance lourde à la bougeotte – « J’ai déménagé plus de 20 fois en quarante-huit ans » – qui la conduit, une fois son bac professionnel en poche (« Je voulais un boulot très vite pour avancer »), à passer un an à Londres et un autre à Madrid, lui donnant la maîtrise des deux langues les plus parlées au monde.

A 21 ans, elle rêve d’être hôtesse de l’air mais échoue à entrer chez Air France, et c’est tant mieux. Elle rebondit immédiatement et trouve un emploi dans l’hôtellerie comme réceptionniste. Elle gravit tous les échelons jusqu’à diriger puis à ouvrir des hôtels. « J’ai adoré ce métier, se réjouit-elle, que j’ai appris sur le tas, un métier où il faut faire preuve de bon sens, avoir le goût des contacts et mouiller sa chemise. Ce travail convenait parfaitement à mon fonctionnement. »

Après vingt ans passés dans ce secteur, elle aspire à se réorienter. La photographie qui est depuis longtemps un fil rouge de sa vie – elle est aussi passionnée de musique, de théâtre, de cinéma et de peinture, le même goût de l’image – s’impose à elle et elle est aujourd’hui heureuse de pouvoir l’exercer à temps plein. Avec quantité d’idées de développements dont des ateliers qu’elle a mis en place et qu’elle compte bien pérenniser.