Marie Palard : « L’AVARAP m’a appris à mieux écouter l’autre »
Après plus de dix années passés à animer l’antenne de Lyon de l’AVARAP – d’abord comme marraine puis comme marraine référente et en charge du développement de l’association – Marie Palard a décidé de prendre du champ et de se consacrer à l’enseignement du yoga. Retour sur le parcours d’une passionnée qui remarque avoir passé son existence professionnelle « à marcher à côté de quelqu’un qui apprend ».
De la Bretagne à Lyon en passant par Aix-en-Provence ou le Gabon, Marie Palard a plusieurs fois changé de métier. Choisissant au départ un métier « qui peut se transporter partout » – elle peut enseigner la comptabilité grâce à sa formation HEC – elle a accompagné avec bonheur son mari dans ses différents postes. « Nous avons très vite connu, mon mari et moi, une existence nomade, confie-t-elle. Il travaillait chez Michelin, nous voulions connaître une expérience d’expatriation. » Ce sera le Gabon où la famille s’installe pour trois ans et où elle s’agrandit avec l’arrivée d’un deuxième enfant. Marie y enseigne la comptabilité. « Nous ne sommes restés que trois ans car ne voulions pas nous installer dans la peau de ces “Vieux Africains“ que nous côtoyions. Nous ne voulions pas de cette vie », se souvient-elle.
Cette Bretonne d’origine choisit ensuite de s’installer à Lyon. Originaire de Kerlouan, un village situé dans le Finistère à proximité de la région des abers (le Léon plus exactement), elle poursuit des études qui la conduisent à Rennes. « De la salle à manger de notre maison, on peut voir le phare l’Ile Vierge. Mon père, ingénieur travaux publics, l’avait construite de ses mains pour y loger sa nombreuse famille – [elle a sept frères et sœurs] – qui reste liée à cet endroit : presque tous mes frères et sœurs – mais pas moi – y vivent aujourd’hui, ou pas loin. »
A Rennes, elle intègre HEC. Par pragmatisme et parce qu’elle « fuit à toutes jambes » une carrière en entreprise, elle choisit l’enseignement de la comptabilité.
Au sud d’une ligne Lyon Bordeaux
Le job de son mari les conduit tout d’abord à gagner Aix-en-Provence, puis à faire mouvement vers l’Afrique. Après la période Gabon, la famille s’installe à Lyon en 1896 (« nous avions décidé de revenir au sud d’une ligne Lyon-Bordeaux, se souvient-elle).
A l’occasion d’un congé parental de trois ans – qu’elle a pris à la naissance de son troisième enfant – elle suit une formation de graphologue. « C’est un peu un hasard, admet-elle aujourd’hui. En feuilletant un magazine, j’ai découvert qu’il existait une formation de graphologue en quatre ans et je m’y suis inscrite par curiosité. » Munie de son diplôme, elle travaille pour un cabinet de recrutement. Sa rencontre avec l’AVARAP intervient par le biais des grandes écoles. Elle entre en contact avec HEC Lyon qui lui présente la démarche AVARAP et les parcours organisés pour remettre en selle des cadres lyonnais en transition professionnelle. Les valeurs de l’AVARAP qu’elle découvre alors lui plaisent d’emblée.
Elle participe à une formation de parrains en 2007 et elle anime un premier groupe dans la foulée. « J’ai trouvé cette formation passionnante. Mon miroir a été un moment très fort. Cette phase de la démarche est pour moi l’apprentissage de la résonance. Elle m’a montré l’immense bénéfice qu’il y a à se laisser toucher par la parole d’une personne et lui faire un retour qui lui permet de progresser. » Plus d’une décennie plus tard, elle vient de vivre un moment très particulier : « J’ai récemment écouté la cassette de ce miroir avec ma plus jeune fille et, à ma surprise, ce fut un temps fort partagé », sourit-elle.
Elle conduit cinq groupes, s’implique dans le développement de l’antenne de Lyon et tente de mettre en place des groupes ouverts à des cadres d’autres horizons que ceux d’HEC. « La diversification de notre recrutement a pris du temps, raconte-t-elle. J’y ai travaillé avec Claude Génin et Alain Nebout, qui m’ont beaucoup soutenue. Il a fallu attendre que le bouche à oreilles produise ses effets – [elle a accueilli plus de 60 personnes dans ses groupes] – pour que nous puissions organiser des groupes plus ouverts. »
Au contact des gens
Elle assure ensuite la fonction de marraine référente et se forme au coaching car, dans son métier de graphologue, le contact direct avec les personnes lui manque. Grâce à l’implication de Christian Pineau, le développement de l’antenne de Lyon s’accélère et une communication différente se met en place.
L’année 2018 a été doublement importante pour Marie Palard : elle a mis en sourdine son activité professionnelle et, parallèlement, elle s’est désengagée de l’AVARAP Lyon qu’elle a animée pendant dix ans. Elle a décidé de « retrouver de la disponibilité » et de se consacrer à l’enseignement du yoga, une discipline qu’elle pratique assidument et qui, selon elle, véhicule des valeurs proches de celles de l’AVARAP dans « l’attention portée à soi-même et aux autres ».
Le relais qu’elle avait passé à Christian Pineau est maintenant dans les mains de Lucie de Saint-Lager et elle reste un fervent soutien à notre association : « Je n’oublie pas l’AVARAP. Je reste en contact et je continue à être membre de cette association qui m’a tellement aidé à apprendre. Et je pense adhérer encore pendant très longtemps. »