Quand Marie-Claire Vincent prend contact avec l’AVARAP, elle a déjà une très grande expérience du bénévolat. Elle accompagne depuis longtemps des malades atteints du cancer à la Ligue contre le cancer. Conduite à arrêter cette activité, elle se tourne vers l’aide aux demandeurs d’emploi. Marraine de deux groupes AVARAP en 2013 et 2014, elle anime régulièrement depuis 2016 un atelier intergroupe sur le mind-mapping qui a accueilli à ce jour plus de 800 personnes. Elle compte bien continuer à faire bénéficier l’AVARAP de ses nombreux talents.

 

C’est le déménagement du service hospitalier dans lequel elle accompagnait des malades atteints du cancer qui a conduit Marie-Claire à se rapprocher de l’AVARAP. « J’étais bénévole à la Ligue contre le cancer du département des Hauts de Seine, raconte-t-elle. Quand, après la réforme des hôpitaux de 2010, le service qui m’accueillait a été transféré d’Ambroise Paré – à Boulogne – à l’hôpital Georges Pompidou – dans le 15e arrondissement , je me suis retrouvée confronté à un imbroglio administratif tel que j’ai jeté l’éponge. Je le suis alors tournée vers des associations d’aide aux personnes en mal d’emploi. »

Marie-Claire explore méthodiquement le champ des associations qui œuvrent dans ce secteur. Elle se tourne vers ACTE (Association chrétienne pour le travail et l’emploi) mais les contraintes – c’est un engagement à mi-temps – sont trop fortes pour la maman d’un adolescent qui travaille à temps complet. Elle se tourne alors vers l’AVARAP dont le siège est rue du Moulin Vert. Elle se déclare intéressée par la fonction de marraine et elle rencontre un bénévole de l’association. La participation à une réunion d’information mensuelle finit de la convaincre qu’elle a frappé à la bonne porte. « J’ai eu un coup de cœur pour la méthode et les valeurs de l’association, confie-t-elle. Comme avec des gens frappés par un cancer, on ne peut pas faire n’importe quoi avec des gens en mal d’emploi. »

 

La liberté dans le cadre

Au dernier trimestre 2012, elle suit une formation de Marraines et de Parrains animée par Gérard Ballan – « il dégageait une telle énergie » – et prend son premier groupe en 2013. « Je me demandais si j’allais être capable de conduire un collectif, se souvient-elle, moi qui avais pendant des années, entretenu des relations en one to one avec des patients. »

La mayonnaise prend et c’est avec enthousiasme que Marie-Claire se lance dans l’animation de son deuxième groupe en 2014. Un groupe qu’elle ne conduira pas jusqu’au bout. « J’ai été confrontée à de graves problèmes familiaux et j’ai dû abandonner le groupe, regrette-t-elle. Avec mon parrain référent, Jacques-Yves Duquennoy, nous avons trouvé une solution et j’ai passé le relais à Valérie Sené. Malgré cette interruption, je suis toujours en contact avec les membres de ce groupe, que j’ai toujours plaisir à voir. »

 

Marraine puis participante

Ils sont peu nombreux ceux qui ont choisi de suivre un parcours AVARAP après avoir été Parrain ou Marraine. Pour Marie-Claire, cela été une évidence. « J’aurais pu m’appliquer la méthode en solo, admet-elle. Mais pourquoi se priver de la chance de bénéficier du regard bienveillant et sans concession d’une dizaine de personnes pendant plusieurs mois ? J’ai adoré avoir des coreligionnaires qui s’occupent de moi et me conseillent, portant un autre regard sur mon parcours. »

Elle se fixe une règle qu’elle met un point d’honneur à respecter scrupuleusement : « Je ne voulais surtout pas interférer avec le parrain du groupe, Jean-Jacques Auffret », souligne-t-elle. Elle se retrouve responsable des ateliers et met un point d’honneur à mixer les personnes dans les ateliers pour vérifier qu’il ne se forme pas de clans et que tout le monde rencontre tout le monde. « Un ingénieur de mon groupe a formalisé cette fonction dans un module excel et il fait aujourd’hui partie des outils à disposition des groupes AVARAP. » Comble de malchance, on lui diagnostique un cancer pendant le travail du groupe. Elle met les bouchées doubles et boucle quand même son projet professionnel et son offre de services. « Le groupe m’a aidée à ne pas penser qu’à ma maladie », se réjouit-elle.

 

Formatrice en mind-mapping

Convaincue de la pertinence du mind-mapping – une technique qui permet de structurer sa pensée et qui s’applique aussi bien à la prise de notes qu’à la rédaction d’une synthèse ou la structuration d’un projet – elle partage cette compétence avec des membres de son groupe pendant les pauses ou les déjeuners lors des journées complètes.

Convaincu par la puissance de cet outil, un parrain lui propose d’en faire le sujet d’un atelier. Marie-Claire contacte Hubert Manceau, le responsable de la programmation des ateliers – « Ce n’a pas été facile de convaincre l’AVARAP d’ajouter cet atelier à la liste des ateliers intergroupes, sourit-elle. J’ai organisé le premier en novembre 2016. Le bouche à oreilles a tout de suite fonctionné. A ce jour, j’ai organisé 106 ateliers dans lesquels j’ai vu passer plus de 800 participants dont plus de 40 parrains et marraines ». Un succès qui ne se dément pas. « La crise du Covid n’a pas été facile à surmonter, admet-elle. Mais je retrouve petit à petit le niveau d’avant 2019. » Marie-Claire qui propose deux modules différents songe à en proposer un troisième focalisé sur l’innovation et la réflexion sur un projet.

Car cette secrétaire générale d’une PME d’import-export de viandes songe à 69 ans à faire enfin valoir ses droits à la retraite. Diplômée de l’ESSCA (une école de commerce d’Angers) à l’âge de 21 ans, cette Sartoise installée à Paris a toujours travaillé dans la distribution et le négoce. Elle se souvient avec émotion de ses débuts comme chef de rayon chez Casino… Passionnée de cinéma, de balades à pied et de lecture – elle adore découvrir l’histoire à travers les romans – elle pourrait consacrer plus de temps à l’AVARAP. En s’investissant dans l’organisation de l’événement marquant les 40 ans de l’association par exemple…