Marie-Anne Ferrat : « Je suis entrée dans la méthode AVARAP comme dans un chausson »
Marraine, marraine référente, animatrice des Réunions mensuelles d’échanges de pratiques, formatrice pour le module 4 (Des cibles à l’OS), Marie-Anne a décidé de contribuer à la mesure de son temps disponible, à la bonne marche de l’AVARAP. Il faut dire qu’elle ne manque pas d’activités et qu’elle fourmille d’idées nouvelles que seul le manque de temps pourrait l’empêcher de mener à bien. Au soir d’une journée d’animation, elle a accepté de consacrer un peu de son temps pour se raconter.
Dénicher dans l’agenda très chargé de Marie-Anne une plage de temps pour échanger sur son parcours en vue de réaliser ce portrait n’a pas été facile. Nous convenons finalement d’un rendez-vous téléphonique en soirée à 18h30. « Je viens juste de rentrer d’une journée de formation, s’excuse-t-elle au téléphone à l’heure convenue. Laisse-moi cinq minutes pour atterrir et je te rappelle. » C’est ainsi que semble vivre Marie-Anne, tambour battant. Entre toutes ses activités présentes et celles qu’elle met en place pour l’avenir, il faut se trouver une place. Mais, dès que celle-ci s’est libérée, elle n’est pas avare de son temps. « J’ai conduit deux groupes AVARAP, se réjouit-elle. Deux expériences formidables. Que j’aimerais rééditer mais que je diffère sans cesse faute de temps. C’est pour cela que je me suis investie pour l’AVARAP dans d’autres responsabilités moins chronophages. »
Elle parle alors avec enthousiasme de la formation en communication qu’elle a conduite toute la journée sur la prise de parole en public et la présentation de soi « à destination de personnes fragiles et qui n’ont pas pour habitude de parler d’elles. » Elle y met en œuvre des exercices de théâtre, une autre de ses passions, qu’elle utilise comme vecteur du retour de la confiance en soi sans laquelle parler de soi est très difficile.
Une formation pour des groupes car Marie-Anne adore la dynamique des groupes et ne fait qu’exceptionnellement des accompagnements individuels.
« Parrain/Marraine à l’AVARAP : une formation faite pour toi »
C’est dire si elle a été tout de suite à l’aise avec la méthode AVARAP dans laquelle elle est entrée « comme dans un chausson ». « Il me semble que j’étais câblée pour ça, sourit-elle. J’ai adoré les deux premiers jours de formation au Bois-du-Lys, qui me semblent essentiels à la constitution du groupe et qui m’ont fait penser aux formations de théâtre en résidence. »
Cerise sur le gâteau, dans le tandem de formateurs – Michèle Dupré et Yves Chambert-Loir –, il se trouve qu’Yves a mis fin, grâce à un parcours AVARAP, à une carrière dans la comptabilité et la finance pour créer son activité autour du théâtre en entreprise, théâtre qu’il a lui même pratiqué de façon quasi professionnelle. La connexion est immédiate !
Quand Marie-Anne Ferrat évoque sa formation de Parrains-Marraines, elle est dithyrambique. « Une de mes amies niçoises – j’ai passé plusieurs années dans cette ville – avait suivi cette formation dans l’antenne de Nice de l’AVARAP, raconte-t-elle. Elle trouvait que c’était fait pour moi et que cela entrait en résonnance avec l’activité que je venais de lancer*. Elle ne s’est pas trompée. »
Formée au premier semestre 2017, Marie-Anne conduit un premier groupe à l’automne de la même année en plein lancement de son activité. Il prendra le nom d’Avarhappy (en référence au bonheur de sa marraine ?). Un deuxième suivra un an plus tard (La Nouvelle Donne). « Je ne dirai pas que la conduite d’un groupe est un long fleuve tranquille, confie-t-elle, car cela demande de mobiliser de l’énergie. Mais quel bonheur de vivre cette expérience sur le long cours et de voir se créer et se développer une vraie vie de groupe. »
Provençale de cœur
Pourtant rien dans la formation et le parcours de Marie-Anne ne la destinait à lancer une activité dans ce secteur. Née et élevée à Aix – elle se sent toujours provençale de cœur –, elle vit une enfance sans histoires entre un père directeur de PME dans la sidérurgie et une mère professeur de dessin. De ses études secondaires (« J’ai détesté le secondaire ») puis universitaires – elle obtient une maîtrise d’économétrie à l’université et un DESS de gestion à l’IAE d’Aix avant de compléter ce cursus à l’ESSEC de Paris – elle préfère ne retenir que les études supérieures dans lesquelles « personne ne regarde par dessus ton épaule et où tu es responsable de tes résultats et de ton rythme de travail. »
Elle choisit la finance de marché, une voie prometteuse mais en plein balbutiement avec l’explosion du marché des capitaux. « C’était un domaine nouveau et passionnant, se souvient-elle. Comme j’excluais le trading et le front office, je me suis retrouvée avec bonheur à conduire des projets informatiques dans lesquels j’étais le référent métier. »
Effectuer un petit saut dans le vide
Elle poursuit une carrière dans les secteurs informatiques et financiers de différentes banques, à Paris et à Nice, avant d’intégrer CCF Capital Management en 1999, une entreprise dans laquelle elle restera seize ans dont une grande partie après son absorption par HSBC. En 2005/2006, elle reprend des études et effectue un master de Développement Durable à Paris-Dauphine ce qui lui ouvre les portes de la fonction RSE et y vit un événement marquant : la crise financière de 2008.
C’est aussi durant cette période qu’elle découvre le théâtre, une activité qui va accélérer son sentiment de n’être plus à la bonne place. Elle négocie une rupture conventionnelle et elle décide alors « d’effectuer un petit saut dans le vide ». Son objectif : se laisser le temps de réfléchir à une nouvelle activité.
« Je me suis donné un an pour tester différentes options, confie-t-elle. J’ai ainsi rejoint un ami directeur de théâtre à Marseille que j’ai aidé dans la mise en place d’d’une organisation et un système d’information. J’ai aussi organisé avec un ami humoriste un festival d’humour dans le Luberon, autant d’activités qui m’ont aidée à structurer mon offre actuelle. J’ai enfin créé Certalys, une activité que j’ai portée pendant trois ans centrée sur un lieu dans le XIIIe dans lequel se déroulaient des formations à la communication interpersonnelle, des spectacles de théâtre, des soirées de musique ou des scènes d’humour, des expositions de photos, etc. »
L’épidémie de Covid a mis à mal cette activité. Marie-Anne a alors fermé ce lieu mais elle continue à exercer dans le cadre de Certalys une activité de formatrice. Son credo : « Prise de parole aisée, écoute, cohésion d’une équipe sont autant d’atouts qui se travaillent grâce à l’improvisation et aux mises en situation. La capacité de s’appuyer sur le groupe dans toutes ses différences, d’y installer la bienveillance, afin que tous bénéficient de ses effets synergiques est un levier puissant. »
Pleine de projets, elle envisage de remonter une scène ouverte dès que les conditions sanitaires le permettront. Nul doute que son enthousiasme intact et sa volonté sans faille permettront à ce nouveau projet de connaître un destin heureux !
*Marie Anne Ferrat a créé en 2016 son activité Certalys (www.certalys.fr)