Lysiane Hernandez : « Je participe au développement de l’AVARAP à Rouen »
Que faire en retraite quand on a été heureuse d’occuper des fonctions RH pendant une carrière professionnelle bien remplie ? Continuer à accompagner des gens. C’est ce que fait Lysiane. En étant coach pour une partie de son temps et en développant l’AVARAP à Rouen, sa ville natale. Un chemin long et difficile mais qu’elle parcourt avec une énergie et une soif d’entreprendre communicative.
Le 29 novembre est une date importante pour l’AVARAP à Rouen. Un événement marquera la création d’un réseau – Emploi cadres 76 – qui fédère deux écoles (INSA et le CESI Rouen), l’Apec et le Fongecif et l’association Cap Compétences. But : sortir les cadres rouennais en transition professionnelle de leur isolement et, entre autres, leur proposer de suivre un parcours AVARAP.
Cet événement est l’aboutissement d’un long processus d’implantation entrepris par Lysiane depuis plusieurs années et qui tarde à porter des fruits. « J’ai entendu parler de l’AVARAP pour la première fois par un ami de passage à Rouen, qui avait participé à un groupe Avarap à Nantes et qui m’a mise en contact avec Henri de Darassus, Président de l’Avarap Nantes, se souvient-elle. Ce qu’il m’a dit de cette association m’a tellement séduite que je suis partie à Nantes me former comme marraine et, pourquoi pas, de développer une AVARAP Grand Ouest avant de nous faire une raison : Nantes et Rouen étaient trop éloignées pour concevoir des projets communs. » Henri m’a donc mise en contact avec l’équipe de Paris
Faire connaître l’AVARAP à Rouen
En phase avec les valeurs d’entraide, de solidarité et d’engagement de notre association, Lysiane ne se décourage pas. Lors d’un passage à Paris, elle rencontre Bernard Mazurier, président de l’AVARAP et Michèle Dupré, responsable de la formation des parrains. Le courant passe et Lysiane rentre à Rouen avec une mission : développer, avec le concours de Michèle, sa correspondante à Paris, une antenne AVARAP à Rouen.
« C’était plus facile à dire qu’à faire, sourit celle qui n’a jamais baissé les bras. Le bassin d’emploi de Rouen n’est pas celui de Paris et les cadres sont beaucoup plus isolés. » Elle déploie une grande énergie pour faire connaître l’AVARAP mais elle constate au fil du temps qu’il est difficile d’envisager de faire plus d’un groupe à Rouen chaque année sans le soutien des Alumni et des associations locales. D’où la création de cet événement fondateur qui se tiendra le 29 novembre.
Pour cette mère de deux enfants– « tous les deux sont à Rouen et ont chacun créé leur structure. Je peux voir souvent mes quatre petits-enfants » –, qui se rêvait écrivain ou poète quand elle était elle même enfant, les ressources humaines sont une seconde nature : elle y a consacré presque toute sa vie professionnelle au sein du groupe Bouygues. « J’ai été une salariée très heureuse, se souvient-elle. J’ai touché à tous les pans d’activité des RH, le recrutement, les affaires sociales, la formation et la communication. » C’est dans ce cadre de communicante qu’elle a eu la chance de rencontrer Francis Bouygues , grand entrepreneur du XXe siècle, « qui a monté sa structure avec sa femme dans sa salle à manger et qui a fini par racheter TF1… » et qu’elle l’a piloté dans sa visite du premier Center Parc installé au Bois Franc, en Normandie. Elle a repris la couleur fétiche de Francis Bouygues « l’orange de l’antirouille » pour lancer une campagne interne auprès des salariés sur le thème « Antirouille, décapez vos Idées !! », favorisant l’expression des besoins en formation. Ce qui a fait sourire Francis Bouygues quand il a découvert à l’entrée du bureau de Lysiane un énorme pot d’antirouille lors de la visite du nouveau siège social de la filiale normande.
Des challenges passionnants
Dans toute cette vie professionnelle, elle n’a connu que de bons moments. Et relevé quantité de challenges passionnants comme la création d’un campus relationnel qui a concerné plus de 3000 cadres. Elle a adoré le secteur du bâtiment avec ses valeurs de solidarité, cet esprit d’équipe fort, les équipes se formant le temps d’un chantier avec des gens ne travaillant jamais au même endroit. Exprimant la fierté de l’ouvrage construit.
C’est pourtant sans regrets qu’elle fait valoir ses droits à la retraite à l’âge de 61 ans. « Mon mari, qui était plus âgé que mois était déjà en retraite depuis deux ans et je passais l’essentiel de ma vie professionnelle en déplacements en France et en Europe. J’ai voulu partager plus de choses avec lui. »
Ensemble – il est Espagnol d’origine d’où son nom marital, son nom de naissance étant un patronyme du pays d’Auge dont elle est originaire : Leroy – ils achètent une maison en Espagne entre Valence et Alicante. « Depuis que mon mari est décédé, j’y séjourne chaque année pendant trois mois. En mai, juin et en septembre, confie-t-elle. Ce que je trouve fantastique dans la retraite, c’est cette liberté du choix de vie qu’elle autorise. De salariée heureuse, je suis passée sans transition à l’état de retraitée heureuse. »
Quand elle ne travaille pas à donner une existence pérenne à l’AVARAP, Lysiane, qui a préparé un master à Assas il y a cinq ans, exerce une activité solidaire en coaching. Elle participe activement aussi au Club Presse de Normandie en tant qu’adhérente dans l’activité parrainage de Start-Up.
Ce qui lui plaît le plus : accompagner les jeunes universitaires déboussolés dans le choix de leur orientation métier et de leur secteur d’activités. Une façon de renouer avec les fonctions RH qu’elle a tant aimées.