Portrait Franck Nicolaïeff, parrain AVARAP

C’est après avoir passé la quarantaine que Franck Nicolaïeff se rapproche de l’AVARAP pour réfléchir en groupe à son futur professionnel. A la fin du parcours, alors qu’il a toujours connu le statut de salarié, il se lance en indépendant avant de créer sa structure « Une raison d’être » qu’il continue de développer aujourd’hui. En parallèle, il s’engage dans notre association pour « rendre à l’AVARAP ce qu’elle m’a apporté ». Les mesures de confinement sont décrétées début mars au tout début de son deuxième groupe en tant que parrain. Il lui faut profondément adapter sa pratique ce qui ne déplaît pas à ce juriste qui n’a jamais cessé de se réinventer durant toute sa vie professionnelle.

 

Comme un coup de tonnerre dans un ciel serein, l’annonce du confinement a surpris les 33 différents groupes AVARAP qui se réunissaient en ce début de mars 2020. Parmi eux, le groupe de Franck Nicolaïeff démarré deux semaines plus tôt. « La première réunion qui a suivi cette annonce, se souvient-il, a été consacrée au choix des outils et à la mise au point de notre mode de fonctionnement. La bascule au numérique nous a semblé une évidence. Il a fallu se décider très vite. Sur les 12 personnes qui composent le groupe, seule l’une d’entre elles a exprimé des réticences. Mais tous étaient conscients qu’il n’y avait pas d’autre choix. » Franck reconnaît que l’association a très vite et très bien réagi en mettant en commun toutes les expériences dans le cadre d’une Drop box partagée par tous les parrains et marraines actifs. Et en étant à l’écoute des difficultés rencontrées par les parrains et les marraines, leur apportant un soutien réel.

« L’intelligence collective a remarquablement fonctionné, poursuit-il. Tout le groupe a apporté sa contribution sur les outils. Nous avons choisi de nous réunir avec Zoom pour lequel j’ai pris un abonnement. Et adopté Klaxoon pour les séances d’ADT. Nous avons institué deux séances d’une heure et demie chaque semaine avant de revenir à une séance hebdomadaire unique de trois heures pour alléger notre emploi du temps, le premier choix s’avérant trop chronophage. » Malgré un léger retard sur le planning initial, Franck et son groupe avancent de façon satisfaisante. Mais ils sont impatients de revenir aux réunions physiques, un virage qu’ils espèrent effectuer en septembre « surtout pour les journées complètes qui sont un lieu d’échanges informels et de convivialité ».

 

S’adapter au changement

Ce saut vers ce qu’on nomme aujourd’hui par l’aphorisme « distanciel », Franck l’a réalisé pour toute son activité professionnelle. Fondateur du cabinet « Une raison d’être » qui a pour vocation d’accompagner les organisations dans la définition de leur « raison d’être » et la mise en œuvre des valeurs qui en résultent, il a poursuivi son activité à distance pendant cette dernière période faisant preuve de la capacité à s’adapter au changement qu’il aide à développer chez ses clients.

Car s’adapter au changement est l’une des marques de fabrique de ce Toulonnais installé à Paris après avoir fait des études à Aix-en-Provence et enseigné à Marseille.

Natif de Toulon où il a effectué une scolarité « un peu chaotique » dans une ville en proie aux difficultés, le jeune Franck choisit, une fois le bac en poche, de renoncer à son premier choix de faire des études d’économie (« il y avait trop de maths ! ») et de s’inscrire en droit à Aix-en-Provence, l’une des places d’excellence de l’enseignement du droit en France. Ce sont pour lui de très belles années. Il se spécialise en droit des affaires et, très bien placé à la fin de son DEA, il bénéficie d’une des trois allocations de recherche proposées et se lance dans une thèse. Il effectue son doctorat sur la responsabilité dans le droit des marchés financiers. Son poste comprend une composante enseignement. Il anime ainsi pendant quatre ans des travaux dirigés à Aix avant de saisir l’opportunité, cette fois-ci à Marseille, d’enseigner le droit dans des cursus d’économie et au sein des capacitaires en droit.

 

Des responsabilités élargies dans la formation et l’expérience client

Sa compagne ayant choisi de rejoindre l’Ecole du Louvre, il gagne Paris où il intègre bientôt le département formation de l’éditeur juridique Wolters Kluwer. Il y restera pendant six ans élargissant sans cesse ses responsabilités à des secteurs en devenir comme les bases de données juridiques ou les sites Internet de contenu. Formateur, chef de projet formation, maître d’ouvrage, formateur grands comptes, il accumule les compétences avant qu’un PSE ne soit mis en place dans la filiale française de ce groupe néerlandais, signifiant à court terme son départ de l’entreprise.

Il intègre alors SFR en qualité de chef de projets formation, enchaînant pendant près de cinq ans des CDD qui lui donnent une expertise approfondie de la relation client digitale et de l’accompagnement des conseillers en France comme à l’international.

Il y met fin en mai 2016 et décide de prendre le temps de réfléchir sur la première partie de sa carrière afin de mieux envisager la suite. Ce sera l’AVARAP – « pour sa méthode rassurante, très sérieuse et presqu’austère » – qu’il découvre lors d’une réunion d’information mensuelle. Il participe, en septembre 2016, à un groupe qui se réunit à Boulogne les lundis soirs. Il est conforté dans son choix par le professionnalisme de la marraine, son attitude chaleureuse et les valeurs sur lesquelles elle s’appuie pour installer une cohésion de groupe.

Sans réelle surprise, il bâtit son projet professionnel sur une cible en continuité : consultant indépendant ou associé dans un cabinet spécialisé dans la conduite du changement. Coopté animateur, il accompagne le groupe jusqu’à la sublimation, un groupe soudé avec lequel Franck est toujours en contact.

 

Les bases de la technique du coaching

Il décide ensuite de compléter ses compétences par une formation de coaching à l’issue de laquelle il décroche une mission chez Bouygues Telecom. Pressé par le temps, il choisit d’intégrer une structure de portage salarial qu’il quitte en optant pour statut d’auto-entrepreneur pendant dix-huit mois avant, enfin, de constituer sa structure  « Une raison d’être ». Parallèlement à ce lancement d’activité, il rejoint une formation de parrains/marraines à l’AVARAP conduite par le duo Christine Labbé/Alain Pasquereau. « La posture du parrain, ni formateur, ni coach et qui s’apparente plutôt à un animateur de groupe de codéveloppement m’intéressait tout particulièrement, explique-t-il. La structure de la méthode, très rassurante, les valeurs d’engagement, de bienveillance, la reprise de confiance en soi et la progressive autonomie des participants sont autant de repères et de jalons dans la conduite d’un groupe. Je n’y vois qu’un seul manque qui aiderait certains des participants  mais on ne peut pas tout faire : un accompagnement individuel qui serait une aide dans la levée des freins présents chez certains participants. » Son premier groupe « Les pépites bulles » s’est déroulé en pleine crise des « gilets jaunes ». Le deuxième a eu pour cadre l’épidémie de Corona virus. On n’ose pas imaginer ce qui se passera lors de la prise d’un troisième groupe, une éventualité que Franck est loin d’écarter…