
Elisabeth Lesigne : « Avec Pierre Fournier, j’assure la constitution des groupes AVARAP »

Après avoir conduit avec bonheur deux groupes AVARAP comme marraine, Elisabeth a accepté de prendre en charge la constitution des groupes AVARAP. En tandem avec Pierre Fournier, elle tente, autant que faire se peut, de concilier les demandes des participants à nos réunions d’information mensuelles (RIM) et la nécessaire diversité qui préside à la constitution des groupes : équilibre hommes/femmes, personnes en poste et en mobilité, diversité des parcours. Avec une bonne humeur jamais prise en défaut, elle participe un mardi sur deux au Comex de notre association.
« C’est par un ami de lycée de mon frère Emmanuel que j’ai entendu parler pour la première fois de l’AVARAP, s’amuse Elisabeth. Alain [Verry NDLR], qui participait à la soirée de lancement du livre écrit par mon frère sur son périple en voilier autour de l’Atlantique (« Les beaux jours d’octobre »), m’a proposé de rejoindre l’AVARAP comme marraine. Il faut croire qu’il a été convaincant car je me suis retrouvée quelques semaines plus tard dans le processus de recrutement des marraines et parrains. »
Elisabeth vient de prendre sa retraite après une carrière professionnelle dans le médico social et elle souhaite rejoindre une association. Ce que propose l’AVARAP aux cadres en repositionnement professionnel l’intéresse et résonne avec ses valeurs. Elle se rend sur le site Internet pour voir de quoi il retourne et elle rejoint, en janvier 2022, une formation de marraines et parrains. « J’ai trouvé la formation très dense, se souvient-elle. On doit intégrer beaucoup d’infos. Heureusement, la méthode est très cadrée et j’étais confiante quand j’ai pris mon premier groupe en septembre de la même année. »
« Les 12 personnes qui composaient le groupe Les Wraps, continue-t-elle, venaient d’horizons professionnels différents du mien et, comme dans le groupe que j’ai accompagné ensuite, j’ai adoré l’ouverture que ça m’a donné sur des univers que je connaissais mal. »
L’alchimie de la constitution des groupes
Elle accompagne un deuxième groupe en septembre 2023 : les « Ava Wrap », et propose en parallèle de contribuer au fonctionnement de l’association et, pourquoi pas, d’intégrer l’équipe d’accueil. Alain Verry, à qui elle parle de son projet, lui propose plutôt de prendre en charge la constitution des groupes. « J’ai rencontré Jean-Marc Bouvet, qui assurait cette fonction depuis longtemps et qui voulait passer le relais, confie-t-elle. Il m’a formée et je me suis entraînée sur une ancienne RIM. J’ai constitué mes premiers groupes en février 2024. L’opération est délicate : il s’agit de recueillir les souhaits exprimés sur le questionnaire rempli par les participants à la RIM et de les affecter aux groupes qu’ils demandent. Nous suggérons aux candidats de proposer deux choix. Si leur premier choix ne peut être satisfait, nous prenons en compte leur second choix et, depuis quelques mois, nous vérifions par téléphone auprès de chaque candidat concerné que leur second choix leur convient toujours. L’objectif est de constituer des groupes variés en termes de parcours, d’équilibrer entre hommes et femmes, entre personnes en recherche et d’autres en poste : une alchimie dont dépendra en partie le succès du groupe. »
De la rigueur et de la souplesse
Aujourd’hui, en tandem avec Pierre Fournier, Elisabeth assure après chaque RIM ce travail qui demande de la rigueur et de la souplesse : deux qualités qu’elle a développées tout au long de sa vie professionnelle passée essentiellement dans le secteur médico social.
Elisabeth est née à Boulogne, troisième d’une fratrie qui compte sept enfants. « Après mon bac B (économie), se souvient-elle, comme je voulais être autonome rapidement, j’ai choisi une formation relativement courte d’ergothérapeute. Trois ans après, j’ai pris un poste dans un centre de rééducation à Evreux. »
Au bout de cinq ans, elle ressent le besoin de prendre plus de responsabilités et elle reprend des études à Paris. Elle décroche un diplôme de Gestion et direction d’établissements de santé et de prévention et la voilà à la tête d’un gros centre de santé situé dans le XIIIe arrondissement de Paris qui dépend de la Mutuelle Générale des Cheminots. Une expérience très enrichissante avec, en particulier, l’étude, le choix et la mise en place d’un système d’information.
C’est alors que naît sa première fille. Elle a envie de bouger de nouveau et intègre l’hôpital Saint-Michel dans le XVe où elle prend la responsabilité du service des admissions et des consultations externes. Elle donne naissance à son fils puis à sa deuxième fille et, lors de son dernier congé maternité, elle décide de changer d’orientation et de prendre son premier poste de direction. Elle rejoint alors l’association Monsieur Vincent, qui gère des maisons de retraite, et elle prend la direction d’un EHPAD à Gentilly et enrichit sa formation par un Diplôme universitaire de Gérontologie.
Retour vers le handicap
Quelques années plus tard, elle renoue avec le secteur du handicap et avec sa formation initiale d’ergothérapeute en intégrant l’Association des Paralysés de France (APF), comme directrice d’un foyer à Joinville le Pont, puis d’un autre à Montparnasse. Cela implique, en parallèle de la direction du foyer d’accueil médicalisé, de décrocher un Master 2 de Gestion des Associations en deux ans. Le poste est exigeant, la charge mentale très importante, les équipes sous-dimensionnées et les responsabilités ne s’arrêtent jamais.
Au bout de quelques années de ce régime trop exigeant, épuisée, elle est victime d’un burn-out. Après plusieurs mois de reconstruction, elle décide de rester, pour la fin de sa carrière, dans la même association mais sur un poste de direction plus léger et elle rejoint une structure de service à domicile qui s’occupe d’enfants dans laquelle elle goûte le bonheur de se retrouver libre de toute contrainte les nuits et les week-ends. Elle peut ainsi s’échapper plus régulièrement dans sa maison normande sur la côte ouest du Cotentin. « Dans la famille depuis 1628, cet endroit est un point d’ancrage pour tous mes frères et sœurs et la génération suivante. Bûcheronnage, bricolage et baignade deviennent nos activités principales », explique-t-elle. Passionnée de voyages, elle parle avec bonheur de ses séjours en Iran, au Costa Rica ou à Madagascar. Sans oublier Montréal où elle va rendre visite à sa fille aînée.
Sportive accomplie – elle effectue depuis le Covid la plupart de ses déplacements à vélo – elle aime se retrouver sur un voilier de croisière. Elle chante depuis longtemps dans l’octuor Ixion qui donnera une représentation le dimanche 23 mars*. Avis aux amateurs !
* Au programme : Banchieri, Donato Monteverdi mais aussi Whitacre et… un peu de jazz.
Temple de la Rencontre 17 rue des Petits Hôtels 75010 Paris – Dimanche 23 mars 2025 à 19 heures