Delphine Beretta : « Je me suis autorisée à faire de ma passion mon métier »
Ce n’est pas un hasard si Delphine Beretta a commencé sa formation de gemmologie à peine un mois après avoir démarré son cursus AVARAP. Ce n’est pas un hasard non plus qu’une de ses cibles portait sur la création et la commercialisation de bijoux : elle n’a fait qu’écouter sa passion de la pierre et en a fait son métier. La voilà à la tête d’une entreprise de joaillerie, Baladine, qu’elle a créée et qu’elle compte bien développer.
Emportée par le tourbillon d’une vie plus que bien remplie, Delphine Beretta avoue ne pas s’être posé trop de questions pendant les vingt-cinq premières années de sa vie professionnelle. Depuis sa sortie de l’université de Paris-Dauphine, tout s’est enchaîné entre diverses fonctions tournées autour de la finance et une vie familiale très dense (mariée avec trois enfants !). Il lui a fallu attendre la cinquantaine pour qu’elle s’autorise à explorer d’autres champs. Toujours avec le même professionnalisme.
« Je rencontre l’AVARAP en 2019, commence-t-elle. J’avais entendu parler de l’association par l’un de ses piliers, Philippe Langlois, ESCP comme mon mari. Je sors d’une période très difficile où je dois surmonter un burn-out. Je suis en pleine réflexion autour de mon projet mais j’espère que la richesse du travail en groupe me permettra de le challenger et de ne pas négliger d’autres pistes. »
Elle assiste à une RIM en juin 2019 et intègre, le 9 septembre, le groupe « Ultra-boost » qui se réunit tous les lundis soirs à Neuilly. « Je me suis tout de suite sentie très à l’aise dans ce groupe où règne une extraordinaire entente et un bel esprit d’entraide, se souvient-elle. La diversité des parcours apporte un éclairage complémentaire et la richesse d’univers différents. Le tout avec une grande bienveillance. »
Un projet professionnel autour de la joaillerie
C’est sans surprise qu’elle choisit pour projet professionnel la première de ses cibles « Se mettre à son compte et créer des bijoux », tout en mettant de côté les deux autres : « Directrice dans le secteur du luxe ou celui de l’hôtellerie » et « Administratrice d’une maison de vente aux enchères », avec lesquelles elle se sent également en phase.
Il faut dire qu’elle n’avait pas fait mystère de son appétence pour les pierres et qu’elle avait annoncé au groupe sa réussite (au-delà de ses espérances) dans une formation intensive de gemmologie menée tambour battant entre juillet et décembre 2019.
En janvier dernier, elle est cooptée à l’unanimité comme animatrice de son groupe et elle suit la formation les 20 et 21 janvier. « Nous avons parfaitement été préparés à cette fonction par l’AVARAP et j’ai pu jongler avec les deux registres menant en parallèle mon projet et mes fonctions d’animatrice, sourit-elle. Je prenais une bougie à la main quand je m’exprimais en mon nom propre. » Après trois séances d’animation et une journée complète, c’est le confinement et le passage à Zoom, « un virage qu’il a été facile de prendre tellement l’entente était bonne et les relations entre les membres du groupe solides ».
« Nous avons gardé le rythme, se réjouit-elle, scindant notre séance de trois heures hebdomadaires en deux séances d’une heure et demie les lundis et jeudis. » Le groupe des Ultra boost sublime, toujours à distance, le 4 mai et Delphine se lance à fond – sait-elle faire autrement ? – dans la création de sa société.
Parallèlement, elle suit « un maximum d’ateliers inter-groupes AVARAP, tous d’une très grande qualité ». En participant à l’atelier « Moi, chef d’entreprise », elle rencontre une Avarapienne qui change elle aussi de vie et lance une marque de parapluies made in France, Le Parapluitier. Elles s’entraident mutuellement, additionnant leurs compétences, marketing pour l’une, financières pour l’autre.
Un parcours complet dans la finance et l’administration des ventes
Car Delphine peut s’enorgueillir d’un parcours complet dans la finance et l’administration des ventes, secteurs dans lesquels elle a accumulé un savoir-faire considérable.
Parisienne, aînée de deux frères, elle connaît une enfance tranquille dans le XVIIe arrondissement de Paris, fréquente le lycée Carnot où elle décroche un bac scientifique. Bonne élève, sérieuse et studieuse – elle reconnaît que l’éducation stricte de sa mère n’y est pas pour rien – elle intègre Paris-Dauphine (« Je ne savais pas vraiment quoi faire et les matières me plaisaient ») où elle obtient une maîtrise de finance et de gestion.
Le hasard fait qu’un de ses voisins de palier dirige une structure de gestion d’actifs en Bourse. Elle rejoint son cabinet dans lequel elle reste six ans apprenant son métier pour partie « sur le tas » et pour l’autre en suivant, en cours d’emploi, un DESS de gestion d’actifs.
Mariée entre temps, elle accompagne en 1993 son mari muté à Cognac, une ville dans laquelle naîtront ses deux premiers enfants. Elle ne trouve pas de travail sur place et elle « s’expatrie » en Charente maritime où elle a trouvé un poste de crédit manager.
Un virage vers le luxe
En 1998, elle rentre à Paris avec sa famille et elle s’installe à Levallois. Elle travaille pendant deux ans chez Arthur Andersen (« ce n’était pas mon truc de vendre des missions à tout prix ») avant d’intégrer la branche média de Lagardère (« à 50 m de mon domicile… ») et progresse jusqu’au au poste de Directrice des opérations de tous les médias. Membre du Comité de direction, elle y reste pendant quinze ans (« une période très heureuse »).
La réorganisation du groupe Lagardère entraîne la suppression de son poste et elle en profite pour réfléchir, avec l’aide d’un coach individuel, à ce qu’elle aimerait faire. Elle se décide pour le secteur du luxe et intègre la société Chloé comme manager de transition au poste de directrice du service clients.
En 2017, elle revient aux médias en rejoignant l’agence média WPP où elle dirige une équipe de 30 personnes dans le back office et la gestion du cash. Un métier qu’elle maîtrise à fond mais qu’elle n’a pas les moyens d’exercer correctement. Elle s’épuise, se sentant « comme un hamster dans sa roue » avant de jeter l’éponge, de négocier son départ, se reposer quelques mois avec sa famille et de tenter l’aventure de l’AVARAP.
Un fourmillement de projets
Six mois après le lancement de sa nouvelle activité, elle déborde de vitalité, d’énergie et de projets. Elle a déjà créé et fait réaliser – chez des artisans français – de nombreux bijoux et engrangé un chiffre d’affaires non négligeable (« à ne pas confondre avec la marge », sourit-elle). Son compte Instagram* compte plus de 350 abonnés et près de 140 publications. Elle croit en une joaillerie porteuse de Sens s’inspirant de l’Energie des Pierres Fines mises en valeur précieusement. Elle a rejoint l’équipe des enseignants de l’Institut français de gemmologie (où elle a fait sa formation il y a tout juste un an !) pour prendre en charge le niveau 1, elle imagine déjà d’autres développements s’inspirant de l’énergie des gemmes, a lié des contacts dans des salons professionnels avec des faiseurs Indiens, vient de boucler un pop-up store dans VIe arrondissement de Paris près du Bon Marché, organisé des ventes à domicile à destination de son réseau, imaginé des partenariats avec des chaînes hôtelières.
Une vitalité qu’elle puise dans son enthousiasme et qui prend peut-être sa source dans les pierres elles mêmes. Car si l’on attribue à certaines pierres des vertus en « lithothérapie », il n’est pas exclu que certaines pierres puissent apporter de l’énergie. En tout cas, Delphine n’en manque pas !
* Baladinejoaillerie