Chantal Lasocki : « Je me suis consacrée à l’accueil, aux Groupes Jeunes aux Etudes ! »
« Ma vie est un roman », pourrait déclarer Chantal Lasocki si elle n’était pas si modeste. Sa naissance dans le château de Fontaine-Française, près de Dijon, son diplôme de Sciences Po décroché haut la main à moins de 20 ans ou la rencontre, sur la côte ouest des Etats-Unis, avec celui qui deviendra son mari pourraient trouver place dans un roman contemporain. Récemment, cette cheville ouvrière de l’Avarap a décidé de lever le pied (« Place aux jeunes », sourit-elle). Elle va toutefois continuer à faire partie de l’équipe de l’accueil et piloter les Etudes dans le droit fil de la seconde partie de sa vie professionnelle.
« Je me suis formée comme marraine, mais je n’ai jamais pris de groupe », s’amuse encore aujourd’hui Chantal. Arrivée à l’Avarap comme beaucoup de bénévoles au tournant de sa vie professionnelle, elle se retrouve dans les valeurs de notre association et elle décide d’y investir une partie de son temps libre. « J’ai rencontré la présidente, Jacqueline Caroff, se souvient-elle. Elle m’a tout de suite proposé de participer à l’accueil. Pour bien connaître l’association et parler plus efficacement de la méthode et du parcours, elle m’a suggéré de m’inscrire à une formation de parrains/marraines. Les besoins en accompagnement étant bien moindres qu’aujourd’hui, je n’ai pas pris de groupe immédiatement après. Et le temps a passé… »
Mise en place du site Internet
« Nous n’étions pas organisés comme maintenant, se rappelle-t-elle. Il n’y avait ni site Internet ni base de données informatique. Nous fonctionnions avec des formulaires papier. Il a fallu tout structurer. »
Chantal entre au Comex – qui se réunissait déjà un mardi sur deux – et participe à plusieurs dossiers.
« Nous avions besoin de nous structurer, confie-t-elle. J’ai participé, avec Jean-François Pellerin, à la création du site Internet que l’on a relié, grâce à Jacques-Yves Duquennoy, avec la base de données Acces qu’il avait créée. J’ai mis en place de façon professionnelle une mesure de l’efficacité de notre méthode avec l’enquête de satisfaction que l’on fait réaliser tous les deux ans par un cabinet indépendant. Nous avons créé la charte graphique encore en œuvre aujourd’hui. Et j’ai participé à l’aventure des groupes jeunes. »
Ces groupes AWS (Avarap WorkShop) accueillent une dizaine de participants – de moins de 30 ans et de moins de six ans d’expérience professionnelle – qui effectuent un cycle de trois mois et s’arrêtent aux cibles. Chantal prend en charge leur organisation deux fois par an (septembre et janvier) après le succès d’un groupe test. Et construit une relation positive avec les écoles qui se font l’écho de cette nouvelle offre et qui perdure encore aujourd’hui.
Une vie de château
Cette appétence avec la communication, Chantal la doit probablement en partie à son père, grand professionnel de la publicité – il a été numéro 2 de l’agence Synergie. Et sa rigueur à une mère professeur de mathématiques. Après avoir obtenu son bac avec une mention très bien, elle entre directement à Sciences-Po.
Chantal est née dans le château de Fontaine-Française où son père avait été envoyé pendant la deuxième guerre mondiale comme… gardien de musée. En effet, ce château avait recueilli une partie des richesses du musée de Dijon pour les préserver des possibles destructions de la guerre. Bien des années plus tard, visitant ce château avec ses deux fils, Chantal aura le plaisir d’y rencontrer… la sage-femme qui l’a fait naître. De retour à Paris après la guerre, son père entre dans la publicité où il se fait un nom – on lui doit entre autres le fameux slogan « Omo est là, la saleté s’en va ! » – n’hésitant pas à mettre ses enfants à contribution. « Il nous avait fait poser, se souvient-elle, assis sur le banc d’une station de métro devant les confitures Vitrac sous ce slogan : “Vitrac, on n’en mange jamais trop”. Conséquence : mes camarades de lycée pensaient que mon père était colleur d’affiches ! »
Que faire à 20 ans avec un diplôme de Sciences-Po en poche ? Passer le concours de l’ENA. Chantal se présente au concours… qu’elle déserte au cours de la deuxième journée d’épreuves. Elle décide alors de prendre une année pour elle et de partir aux Etats-Unis, bénéficiant d’une bourse des femmes américaines à Paris. Elle s’installe à New York et obtient, en un an seulement, un master à l’université de Columbia.
Un mariage à Carmel
Invitée à un mariage sur la côte Ouest dans la famille Lasocki, elle traverse les Etats-Unis d’est en ouest en convoyant une voiture et se retrouve à San Francisco dans la famille de la mariée. Au cours du voyage à Carmel où a lieu la cérémonie, elle rencontre celui qui deviendra son mari quelques années plus tard à Paris.
Elle revient en Europe en paquebot et elle est embauchée en 1966 – elle a alors 22 ans – dans le service marketing d’Unilever. « Après l’envoi de mon CV, se souvient-elle, j’ai été convoquée avec 10 autres candidats pour une journée de recrutement. J’ai fait partie des candidats choisis et je me suis retrouvée en charge de dossiers pour des marques de détergents sur les Champs-Elysées. » Elle y restera vingt ans. Des années très riches où elle participe à l’émergence des techniques de marketing.
La seconde partie de sa vie professionnelle, Chantal va la vivre au sein de la Sofres, qui la recrute pour bénéficier de son parcours marketing chez un géant des produits de grande consommation. Elle y restera là aussi pendant vingt ans. Elle participe entre autres à la mise en place d’études sur des panels de consommateurs, elle mène des études sur la mesure de l’efficacité des campagnes publicitaires. C’est cette connaissance fine des enquêtes et des études qu’elle a mise au service de l’étude de satisfaction qu’elle fait faire tous les deux ans pour l’Avarap.
Quand elle ne s’occupe pas de ses six petits-enfants ni de sa maison en Ardèche, Chantal, par ailleurs passionnée par le théâtre, a pris l’habitude de partir en randonnée avec un groupe d’amis. Autour de Paris le week-end pendant la saison hivernale et dans diverses régions de France ou d’Europe pour des voyages plus longs. Son récent défi : parcourir les chemins des « levadas » de l’île de Madère où elle a été fascinée par les paysages de cette île très verte au charme fou charme fou. Avant de partir se ressourcer dans sa maison de Lozère…