Axelle Vallancien : « Passer de la finance à l’humain a été un grand bonheur »
En participant à un groupe AVARAP, il y a six ans, Axelle Vallancien, était déterminée à donner une nouvelle orientation à sa carrière professionnelle. Elle n’excluait rien sauf de continuer à exercer son métier d’origine, avocate dans les domaines de la finance et des affaires. Elle mesure aujourd’hui le chemin parcouru et fait partager son bonheur d’être de plus en plus en accord avec ses valeurs.
Le début de carrière d’Axelle – pourtant commencée en 1998, en plein marasme économique – ressemble à une voie royale. Munie de son master en droit des affaires et marchés de capitaux, cette jeune avocate, qui a passé six mois au London Stock Exchange, est très courtisée. « J’ai écrit cinq lettres de candidature à des cabinets américains, anglais et français. J’ai reçu… cinq réponses positives », sourit-elle.
Elle n’en tire pourtant aucune gloire. L’humilité est en effet l’un des traits de caractère de cette aînée d’une fratrie de trois enfants de médecins – elle a un frère et une sœur –, née en région parisienne.
Après avoir fréquenté le public durant l’école primaire, elle entre au collège Sainte Marie de Neuilly. Elle avoue ne pas avoir été heureuse dans cette institution qui ne convient pas à sa nature hypersensible, ne favorise pas son épanouissement et ne réussit pas à lui faire prendre confiance en elle et en ses capacités. Elle s’évade dans le piano. Le cadre lui pèse. Elle y effectue pourtant de bonnes études se faisant remarquer par son côté rebelle. Après un « bras de fer » avec ses parents, elle réussit à leur faire accepter qu’elle fasse sa terminale à Fenelon – « une libération » – passe un bac littéraire puis renonce à s’inscrire aux Beaux Arts (« par réalisme, et manque de confiance en ce qu’elle est »).
Elle entreprend alors des études de droit qui la passionnent et elle choisit d’effectuer un DEA de droit des affaires et marché de capitaux. « J’ai fui le pénal et les affaires familiales par peur d’être trop impactée, et de plaider », se souvient-elle. Elle passe alors le barreau et quitte Paris pendant un an. Elle passe six mois en salle des marchés à Londres – « Je suis alors l’une des seules filles » – puis part sac au dos avec celui qui deviendra son mari voyager pendant six mois en Asie.
Elle séjourne en particulier en Birmanie, un pays qui vient juste de s’ouvrir, où elle a l’occasion de rencontrer Han San Su Ki.
Le choix de la France
De retour au bercail, elle décide – essentiellement pour ne pas s’éloigner de son mari – de décliner les offres des cabinets américains et elle entre dans un cabinet d’avocats français « où j’étais deux fois moins payée ». Elle y passe deux ans à rédiger des conventions européennes régissant les opérations sur instruments financiers. Comme elle veut se rapprocher du concret et de l’humain (déjà !), elle intègre une équipe qui s’occupe de fusions acquisitions dans laquelle elle développe des compétences étendues en droit social.
Elle rejoint alors un autre cabinet spécialisé dans les fusions acquisitions : « C’était déjà beaucoup plus concret. Je m’occupais des négociations. Certaines se déroulaient en anglais avec des clients étrangers ». Elle devient alors maman. Elle aura trois garçons en l’espace de neuf ans. Le dernier naîtra alors qu’elle est directrice juridique et RH d’une entreprise familiale de gestion de fonds d’investissements.
« Chaque naissance m’a rapprochée de mon moi profond, confie-t-elle. Avec la naissance de Maxime, l’aîné, j’ai négocié de travailler quatre jours par semaine – une révolution dans le cabinet qui n’avait jamais envisagé d’accéder à une telle demande. A l’arrivée de Florian, j’ai démissionné pour suivre les cours de l’école Boule et j’ai entrepris de devenir architecte d’intérieur. Mais c’est avec la naissance d’Adrien, cinq ans plus tard, que j’ai décidé de faire un travail approfondi sur mes compétences et mes goûts. »
Elle entend alors parler de l’AVARAP et elle est séduite par cette idée de travailler en groupe et de faire partie d’un collectif. La Réunion d’information à laquelle elle assiste la conforte dans cette idée de solidarité, de dynamique de groupe qui s’appuie sur une méthode éprouvée, et de contrat clair passé entre des personnalités provenant d’horizons divers.
Au service des gens
Son groupe prend pour nom Imagine ce qui entre en résonance avec les objectifs d’Axelle qui veut s’inventer un nouvel avenir loin des finances et du droit des contrats, plus orienté vers l’humain. Parmi les trois cibles qui découlent de sa Récolte (coach et formatrice, conceptrice et animatrice d’émissions radio – elle a effectivement une voix radiophonique –, et créatrice d’une entreprise liée au numérique), elle choisit de travailler au service des gens et de creuser son sillon dans le secteur de l’accompagnement et de la formation (dans les domaines de la communication relationnelle et du développement des potentiels).
Un métier qu’elle exerce toujours aujourd’hui avec passion.
Parallèlement, elle se lance dans l’écriture d’un roman : « Je n’avais rien écrit de personnel jusqu’au jour où je me suis libérée de nausées persistantes en écrivant d’un seul jet un long poème en prose. J’ai ensuite ressenti le besoin d’écrire au long cours. »
Elle croise Erik Orsenna. Il accepte de lire son manuscrit et l’encourage à le retravailler. Elle rencontre également un compositeur de musique qui lui propose d’écrire la musique qui accompagnerait une lecture de son livre dans une version audio destinée aux non-voyants.
Poursuivant son parcours dans l’exploration de l’humain, Axelle s’intéresse aux liens entre le corps et l’esprit. Elle s’est formée à des sciences alternatives – comme l’hypnose – et aux techniques proches de « l’intelligence du cœur » comme la cohérence cardiaque. Elle a aussi remis en cause son statut de fille de la ville et décidé de passer la moitié de son temps dans le Sud de la France, entre mer et montagne. Une façon de se rapprocher de ses deux passions : l’humain et l’écriture. Elle n’a pas fini de nous surprendre !