A la fin de leur vie professionnelle, une partie des futurs retraités qui désirent rester actifs continuent comme bénévoles l’activité qui a constitué le quotidien de leur travail. D’autres se lancent dans une voie différente, un vrai défi car cela nécessite d’acquérir de nouvelles compétences. André Laufer opte pour cette deuxième solution. Cadre de banque, il se forme au coaching, rejoint l’AVARAP, suit le parcours des parrains – il accompagne actuellement son deuxième groupe – et rejoint l’équipe Accueil de notre association. Avant, pourquoi pas, de se porter volontaire pour remplir d’autres missions. Il est aujourd’hui ravi d’« être confronté à des sujets qu’[il] n’a pas abordés lors de [sa] vie professionnelle ». Et de « quitter le domaine rationnel pour une dimension plus humaine et psychologique »

 

Alors que se profile le terme d’une vie professionnelle très intense (« Je me suis accompli dans mon travail », confie-t-il), André Laufer veut « rendre ce que la vie [lui] a donné » en étant utile aux autres. Son cheminement personnel le conduit à s’intéresser à l’accompagnement. « Au soir d’une vie professionnelle passée exclusivement dans la banque, j’ai souhaité me frotter à des sujets que je n’ai pas eu l’opportunité d’aborder dans mes précédentes fonctions », déclare-t-il.

A la veille de sa retraite, désirant suivre une formation longue, il se rapproche de l’Essec et décide de se former au coaching, au leadership et à la conduite du changement. Son objectif est de s’ouvrir à d’autres horizons.

 

Une formation de Parrains qui mêle théorie et pratique

Il termine cette formation d’un an et entre en contact avec plusieurs associations intervenant dans l’accompagnement de personnes sans emploi. Une des enseignantes rencontrée dans la formation de l’Essec lui ayant parlé de l’AVARAP, il se rend sur le site Internet de l’association. « La systémique faisait déjà partie du cursus de l’Essec, constate-t-il. Je n’ai donc pas été dépaysé dans ce que j’ai pu lire sur le site. J’ai posé ma candidature en ligne à une formation de parrains. »

Nous sommes en février 2022 et une session démarre fin mars. « Ca n’a pas traîné, sourit-il. J’ai passé un des entretiens de sélection avec une bénévole chargée du recrutement des parrains alors que j’étais au ski… »

Les six jours de formation se déroulent entre mars et juin. « J’ai été séduit par le côté théorique et pratique de cette formation, se souvient-il. C’est une formation exigeante qui permet de vivre de l’intérieur et en accéléré le parcours d’un groupe, qui précise le rôle, la posture et la fonction du parrain : dépositaire de la méthode, il doit se situer dans la retenue et dans la bienveillance. C’était en droite ligne avec ce que j’avais appris à l’Essec, avec une application très pratique. La méthode doit beaucoup à l’approche systémique de l’école de Palo Alto, à la dynamique de groupe et au co-développement. On se focalise sur le ici et maintenant, sur l’action et sur le futur. C’est un excellent support pour commencer une première animation en tant que parrain. »

 

Juntos : ensemble on va plus loin

Il anime son premier groupe entre octobre 2022 et mars 2023. Le groupe – Juntos, ensemble en espagnol – est composé de 11 personnes et sublime en mai. « Je me suis fortement investi dans la préparation de cette première animation, raconte-t-il. J’ai été fasciné par la force de la dynamique du groupe et j’ai été surpris par la charge émotionnelle du miroir : plusieurs participants se sont livrés de façon très personnelle. Chacun s’est mis en mouvement et le passage à l’animatrice s’est fait en douceur. » Il annonce tout de suite à l’association son intention de prendre un deuxième groupe ce qui se concrétise en novembre de la même année.

« Avec un peu de recul, confie-t-il, je dirais que les maîtres-mots sont pour moi Intérêt et plaisir. Intérêt car je touche à des sujets que je n’avais pas abordés lors de ma vie professionnelle qui se situait dans la sphère rationnelle et car je complète ma palette avec une dimension humaine et psychologique. Plaisir car c’est fantastique de voir la dynamique de groupe faire son œuvre, les participants prendre leur envol, se remettre en mouvement, définir leur projet professionnel et se retrouver motivés et pleins d’allant. »

 

Des valeurs d’autonomie et de solidarité

André apprécie notre association où « autonomie et solidarité sont des valeurs qui, au-delà des participants aux groupes, sont partagées par l’équipe de bénévoles qui la fait vivre : on trouve toujours quelqu’un vers qui se tourner lorsqu’on a un problème à résoudre », se réjouit-il.

Il fait part de son désir de s’impliquer davantage et il rejoint l’équipe « Accueil* » de l’AVARAP, une demie douzaine de bénévoles qui se relaient chaque jour pour appeler au téléphone les candidats participants qui se sont inscrits sur le site.

« L’entretien téléphonique est une étape cruciale du fonctionnement de l’AVARAP, souligne-t-il, car c’est le premier contact des futurs participants avec un bénévole de notre association. Souvent en situation de fragilité, les candidats se sentent écoutés et sont sensibles au fait qu’une association sans but lucratif est prête à les aider. Il est frappant de constater que la plupart de ces personnes nous ont connu par le bouche à oreilles. »

 

Parisien d’adoption

Né à Cannes, André Laufer connaît une enfance et une scolarité sans problèmes, dans le midi de la France entre Cannes, Nice et Aix en Provence où il poursuit des études supérieures (maîtrise de sciences économiques et DESS à l’IAE). Il décroche son premier job à Paris à la BNP comme inspecteur. Il se voit confier des missions en France et à l’international (New York, Singapour, Abidjan…) qui lui permettent d’acquérir rapidement une compréhension des différents métiers et de l’organisation de la banque (banque de détail, banque d’investissement, fonctions centrales). Il y reste cinq ans puis il rejoint Eurogroup Consulting, un cabinet de conseil spécialisé qui accompagne les établissements financiers dans des projets de transformation. Après un peu plus de quatre ans de ce régime, il est recruté par l’un de ses clients, la Société générale, où il va travailler pendant vingt-sept ans occupant différents postes et effectuant des missions très variées.

Côté loisirs, le sport occupe une large place : rugby, course à pied et surtout randonnée en montagne et sur le bord de mer, une passion partagée par son épouse et qu’il continue de pratiquer assidument tout en s’entraînant régulièrement en salle.

Il est également actif dans une autre association d’aide aux cadres en recherche d’emploi – Oser 92, une association avec laquelle nous sommes régulièrement en contact et échangeons des candidats – où il déploie une belle énergie au bénéfice de cadres au chômage auxquels il apporte un suivi individualisé. C’est pour lui la meilleure façon de valoriser la formation au coaching qu’il a effectuée à l’aube de ce qui ressemble à une nouvelle vie professionnelle. Dans le secteur non marchand cette fois-ci !

 

 

 

* L’équipe d’accueil, une activité essentielle

Constituée d’une demi-douzaine de bénévoles, l’équipe d’accueil se charge du premier contact avec tous les candidats qui se sont inscrits sur le site de notre association dans le but d’être accompagnés dans leur recherche d’emploi ou leur mobilité professionnelle. L’objectif de ce contact téléphonique – l’appel peut durer de dix minutes à une demie heure – est de permettre aux candidats de préciser leurs attentes et de vérifier que la méthode proposée par l’association peut apporter des réponses pertinentes à leurs questionnements professionnels.

Si cet entretien emporte l’adhésion du candidat, on lui propose de l’inscrire à une Réunion d’information qui lui donne davantage de détails. Ensuite, il décide d’intégrer ou non un groupe.