Portrait d'Alain Mousnier, bénévole à l'AVARAP Provence

Depuis 2009 et son installation à Marseille, Alain Mousnier est actif au sein de l’AVARAP 13 dont il a pris la présidence en 2011. Après avoir passé trois mois sur son vélo pour relier la cité Phocéenne à Astrakan*, en Russie, sur les bords de la mer Caspienne, il est de retour au sein de l’association.

 

A la fin de l’année 2017, Alain Mousnier a la  quitté présidence de l’AVARAP 13 qu’il a assumée pendant six ans : « Je ne passe pas la main par lassitude et je suis très heureux du parcours que j’ai réalisé au sein de l’association. Je lui dois beaucoup de joies. J’ai simplement trouvé la personne la plus à même de prendre les rênes, ce qui est l’une de mes préoccupations : faire grandir les autres. Je reste bien entendu très engagé à l’AVARAP pour d’autres fonctions. »

Muté de Paris à Marseille par son entreprise en 2008 – il travaille alors comme ingénieur pour Coca Cola –, Alain « cherche à élargir [son] réseau et à rendre un peu de ce que la vie [lui] a donné ». Sa quête le conduit à l’AVARAP et il est tout de suite conquis par les valeurs de cette association « où l’atmosphère est en même temps humaine et très professionnelle », et qui accompagne des personnes recherchant, « au-delà d’un travail, à trouver un autre sens à leur vie ». Les objectifs de l’association résonnent avec son envie de transmettre « d’être un passeur, d’aider à la compréhension de l’entreprise, sans être dans le conseil car je ne me vois pas donner des conseils aux autres.»

 

Accompagnement au changement

Il se forme et il prend des groupes. « Etre parrain m’a énormément apporté. J’ai pris beaucoup de plaisir à donner de l’énergie au groupe et à en recevoir tout autant. »

Il faut préciser que cet ingénieur de 58 ans a passé sa vie professionnelle à conduire le changement au sein de ses usines en perpétuelle remise en question et en réorganisation permanente. Il y a acquis une conviction : au cœur des transformations, il y a une organisation humaine. Le remplacement d’une ligne de produits doit s’accompagner d’une conduite de changement pour les hommes qui la vivent.

Formé à l’école de Danone – il a fait sienne la conviction d’Antoine Riboud : il n’y a pas de progrès sans un équilibre entre l’économique et le social -, il est rapidement appelé à diriger des unités de production. Une fonction qu’il définit avec les mots animation d’équipe, entraînement, leadership, suivi, créativité… D’une ville, d’une usine et d’une ligne de produits à une autre, il y passera plus de vingt ans. Il intègre ensuite Coca Cola où il va rester dix ans.

Lorsque cette dernière entreprise lui propose en 2013 – il a alors 54 ans – de partir dans « des conditions confortables », il prend sa décision très vite (« Ils m’ont fait une proposition que je ne pouvais décemment pas refuser »)… et il se retrouve devant un immense espace de liberté.

« Lorsque j’ai dit au revoir à tous ceux qui m’entouraient au travail, et que je suis parti pour rentrer chez moi, je me suis rendu compte qu’on était en 2013 et que c’était un vendredi 13, ce qui est le chiffre de la transformation en alchimie. Je me suis alors posé et j’ai commencé à feuilleter des livres que je gardais toujours à proximité sur le voyage de Marco Polo ou la route de la Soie. Je me suis dit que c’était le moment de transformer mes rêves de départ en réalité. En quarante-huit heures, j’ai pris la décision de tenter l’aventure soit à pied, soit en vélo. J’ai choisi ce dernier moyen car il était plus rapide et qu’il augmentait mon rayon d’action. »

 

Trois mois à vélo entre Marseille et Astrakan

Alain n’avait jamais spécialement fait de vélo mais il était dans une très bonne condition physique. « Je savais surtout m’organiser pour partir. Je n’avais aucune appréhension pour savoir comment dormir ou manger car j’avais déjà effectué des hivernales en montagne. Et dormi dehors souvent, y compris dans la neige. » Pour partir « finalement le plus difficile ce fut d’obtenir un visa russe », sourit-il, modeste malgré l’immensité de son voyage*.

« Cette période m’a permis de remettre ma vie dans le bons sens. Et a confirmé qu’il fallait oser aller vers soi pour être bien dans sa relation avec les autres. » Aujourd’hui, de retour dans ses bases, Alain Mousnier s’est ouvert à la philosophie et il s’intéresse à la phénoménologie. Il s’est formé comme coach, ce qui lui permet d’exercer la fonction de passeur et de transmettre, ce qu’il fait maintenant dans les conférences où on lui demande de parler de son aventure et de présenter son livre. Conférences qu’il commence en projetant l’une de ses maximes fétiches : « Etre auteur de sa vie. »

 

* Voyage vers Soi, de Marseille à Astrakhan – Alain Mousnier – Editions : Edilivre