Pour mieux comprendre l’état de la France en cette année 2024, il est important de prendre en compte principalement trois types d’éléments : les nouvelles technologies et leur impact sur l’évolution du travail, l’environnement géopolitique et son influence sur l’économie et le changement climatique et la politique et l’opinion publique. Voici le premier volet de cet article. Les suivants paraîtront dans les prochains numéros d’Avaranews.

« L’homme et sa sécurité doivent constituer la première préoccupation de toute aventure technologique. » Albert Einstein

La plupart de nos activités, personnelles ou professionnelles, sont liées à Internet. En ce qui concerne le monde du travail, selon une étude de McKinsey, environ 60 % des emplois sont susceptibles d’être automatisés d’ici 2030. L’intelligence artificielle ne fait pas que créer ou détruire des emplois, elle les transforme aussi. L’impact sera différent selon les activités.

Grossièrement on peut distinguer trois catégories de métiers :

• Les métiers appelés à disparaitre remplacés par des robots ou de l’intelligence artificielle. Il s’agit, tout d’abord, de tâches répétitives relativement simples. Chez Amazon par exemple un tiers des employés sont des robots. ChatGPT, dernier avatar de l’intelligence artificielle, (on parle d’IA générative) permet de se livrer à des tâches beaucoup plus complexes comme générer du texte à la demande, proposer une traduction, faciliter l’analyse de documents, synthétiser un texte long et complexe… De ce fait il peut remplacer des activités comme comptable, bibliothécaire, documentaliste, employés des secteurs de la banque et de l’assurance, gestionnaire immobilier…
• Les métiers qui vont être transformés par l’intelligence artificielle : médecin, avocat, responsable des Ressources humaines, trader, directeur marketing, juriste, économiste…

La santé est certainement l’un des secteurs ou l’IA apportera des changements majeurs.

• Les métiers protégés contre l’intelligence artificielle (IA) : psychologue, policier, comédien, architecte, danseur, dentiste, kinésithérapeute, musicien, pédiatre, coiffeur…

Enfin, de nouveaux métiers vont émerger comme ingénieur en machine learning (ML), ingénieur en Big Data, en robotique, en intelligence artificielle, en traitement du langage naturel (NLP), chef de projet Chatbot, vérificateur de biais de l’IA, spécialiste de la cybersécurité des IA, spécialiste de l’IA dans le changement climatique, spécialiste de la confidentialité des données de l’IA…

Les entreprises vont devoir préparer leurs salariés à la révolution de l’intelligence artificielle et investir dans la formation. Là aussi l’IA peut apporter un plus avec les casques de réalité virtuelle, outil de formation immersive.

Fusionner les intelligences humaines et artificielles

Dernière innovation, notable et spectaculaire : celle du fantasque entrepreneur, Elon Musk, patron de la société astronautique SpaceX, directeur général de la société automobile Tesla et du réseau X.   Sa start-up Neuralink a pour objectif de relier le cerveau à des circuits intégrés dans le but de fusionner les intelligences humaines et artificielles.

En janvier 2024, Neuralink a implanté une puce, dans le cerveau d’un premier patient humain, qui a bien récupéré de l’intervention. Cet implant cérébral sans fil, de la taille d’une petite pièce de monnaie, devrait permettre aux personnes paralysées ou lourdement handicapées de recouvrer la parole et la mobilité. Le rêve d’Elon Musk est de créer « l’homme augmenté ».

Internet représente le Pharmakon des temps modernes à la fois le remède et le poison. Les progrès technologiques sont de plus en plus rapides et spectaculaires et entrainent immanquablement des dérives : diffusion massive de fausses informations, surveillance et intrusion dans le domaine privé, vol de propriété intellectuelle, contrefaçons et arnaques en tous genres… Il paraît indispensable d’établir des règles pour conserver une certaine éthique. En 2023 plus de 1000 scientifiques, spécialistes et personnalités de la High-Tech, (dont Elon Musk) ont signé une lettre ouverte pour demander un moratoire d’au moins six mois sur le développement des intelligences artificielles avancées. Le temps nécessaire pour créer un cadre réglementaire et éthique pour contraindre ces IA.

Par ailleurs depuis le 25 août 2023, les dix-neuf plus grandes plates-formes numériques présentes en Europe sont soumises au Digital Services Act, destiné à éliminer des réseaux sociaux, moteurs de recherche et autres sites majeurs les pratiques opaques et les contenus illégaux.

Claude Genin

AVARAP

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