
Les salariés jugent sévèrement les employeurs en matière de formation

Selon le premier rapport de l’étude intitulée « People at Work 2025 » réalisée par ADP Research, les salariés français estiment en grande majorité manquer de compétences s’ils devaient accéder à un poste supérieur. Et seule une toute petite partie considère que leur employeur investit suffisamment dans le développement de leurs compétences.
Investir dans la formation continue : un levier clé pour les employeurs et leurs collaborateurs
Les entreprises qui misent sur le développement des compétences de leurs collaborateurs récoltent bien plus que la simple constitution d’une équipe qualifiée. Pourtant, selon le premier rapport de l’étude People at Work 2025 menée par ADP Research, seuls 24 % des travailleurs dans le monde et 18 %, en France, se sentent prêts à accéder à un poste supérieur dans un avenir proche. En parallèle, seulement 17 % des salariés, et 12 % en France, estiment que leur employeur investit suffisamment dans leur développement professionnel. Alors qu’ils sont nombreux à percevoir la nécessité de formation.
Des avantages stratégiques pour les employeurs
Investir dans la formation ne se limite pas à préparer les salariés aux mutations du monde du travail. Selon ADP Research, il s’agit aussi de renforcer la productivité, d’améliorer la rétention des talents et d’optimiser la réputation de l’entreprise. De fait, l’étude révèle que des collaborateurs qualifiés sont plus fidèles à leur employeur, mais aussi plus productifs. Développer les compétences des équipes est donc essentiel pour la productivité de l’entreprise et sa capacité à tirer parti des avancées technologiques à venir.
Les attentes des salariés face à un déficit de formation
La majorité des travailleurs estime en outre que leur entreprise pourrait faire davantage pour favoriser leur progression professionnelle. Seuls 24 % des salariés affirment ainsi détenir les compétences nécessaires pour avancer dans leur carrière d’ici trois ans. L’étude pointe la nécessité de réduire le déficit de compétences. Travailler en ce sens est d’autant plus essentiel que les perspectives de carrière sont une priorité majeure pour les salariés. Lorsqu’on leur demande pourquoi ils envisageraient de rester dans leur entreprise, la possibilité d’évoluer arrive en deuxième position, juste après la flexibilité des horaires. À noter que les salariés satisfaits sont près de six fois plus enclins à recommander leur entreprise. Ces collaborateurs sont également 3,3 fois plus susceptibles de se considérer comme très productifs et deux fois moins enclins à envisager de quitter leur poste.
De fortes disparités selon les secteurs et les régions du monde
Bien sûr, tous les secteurs ne sont pas logés à la même enseigne. Les ouvriers de la production ont ainsi une perception particulièrement négative de l’offre de formation : seuls 9 % des hommes et 7 % des femmes dans ces fonctions se disent satisfaits des opportunités offertes.
Les disparités géographiques sont également frappantes. Les travailleurs du Moyen-Orient et d’Afrique sont les plus nombreux à se sentir prêts à évoluer (38 %), suivis par ceux d’Amérique latine (32 %). L’Europe, avec seulement 17 %, ferme la marche. La France affiche l’un des taux les plus faibles, avec 18 % des salariés confiants dans leurs compétences pour progresser.
Seuls 12 % des salariés français estiment par ailleurs que leur employeur investit suffisamment pour développer leurs compétences. Ce chiffre tombe même à 11 % chez les femmes et à 10 % chez les seniors.
Une chose est certaine : les entreprises qui sauront miser sur le développement des compétences auront une longueur d’avance sur leurs concurrents, tout en renforçant l’engagement et la satisfaction de leurs collaborateurs.
Lamy Liaisons Académie
Publié le 7 février 2025
* Publiée début 2025, la série de rapports issus de l’étude « People at Work 2025 » s’appuie sur une enquête menée auprès de 38 000 travailleurs dans 34 pays, dont 1 105 en France.