Avec la pandémie et le télétravail beaucoup de cadres ont éprouvé le désir de changer d’activité, ceci lié à un désir d’indépendance et d’autonomie ; tout en voulant conserver sécurité et protection sociale, ce qui n’est pas toujours garanti.
Dans les groupes AVARAP il est assez fréquent de trouver un ou plusieurs projets liés à la création d’activité. Créer son activité, le plus souvent comme consultant(e) ou devenir chef d’entreprise représente un changement important qui nécessite une bonne préparation. La participation à un groupe Avarap permet d’aborder ce changement dans de bonnes conditions.

  

La mise sur pied d’un projet professionnel, dans sa démarche d’organisation, s’applique à toutes sortes d’activités. A chaque fois est posé le problème de l’adaptation de la personnalité et des compétences de la personne par rapport au projet. Il y a toujours une préoccupation concernant une formation éventuelle à prévoir, vérifier qu’il existe bien un marché etc.

Plusieurs solutions d’offrent aux cadres : le portage salarial, le multi salariat, l’intérim, le travail en temps partagé, le management de transition (plutôt réservé aux cadres supérieurs)… Beaucoup s’orientent vers le consulting qui paraît le plus simple d’accès. Il faut insister sur le fait qu’il ne suffit pas d’avoir les compétences adéquates pour réussir dans cette voie. Il faut des qualités spécifiques : le sens de la communication, le goût pour les contacts, l’aptitude à entretenir et développer son réseau, de l’opiniâtreté… celles et ceux qui n’ont pas ces qualités vont rencontrer d’importantes difficultés. Le portage salarial, qui permet de se décharger notamment des tâches administratives, offre une aide efficace. Le cabinet ITG, bien connu de l’Avarap, fait figure de référence.

Créer ou reprendre une entreprise est une autre affaire, qui nécessite des compétences élargies : en comptabilité, pour la gestion de trésorerie, les problèmes juridiques et fiscaux etc. Sans oublier la multiplication des relances auprès de ses clients pour être payé !

L’association BGE, recommandée par l’Avarap, peut apporter une aide efficace. Elle intervient aux différentes étapes de la création d’entreprise : diagnostic du projet, conseil avant création, formation si nécessaire, test avant création (couveuse), « bilan de compétences entrepreneuriales »…

Autre contrainte : chacun se retrouve alors seul avec ses problèmes. On peut rejoindre un collectif, (par exemple Lookoom,), travailler en coworking, rejoindre une coopérative d’activités et d’emploi (CAE)…

Le niveau d’implication personnelle correspondant à la création d’activité est, dans les toutes premières années en particulier, beaucoup plus important que pour le salariat. Pour les personnes vivant en couple cela entraîne que le conjoint soit bien d’accord avec cet engagement.

Autre remarque : dans certains cas, il apparaît évident que la motivation principale de l’intéressé n’est pas réellement le désir de créer une activité indépendante mais plutôt de sortir du salariat dont on a de plus en plus de mal à supporter les contraintes. Dans ce cas, il y a des risques importants pour que cette démarche, fondée sur une stratégie d’évitement, conduise à de fortes déconvenues.

Sur un plan pratique on peut faire trois recommandations :

  • Ne jamais donner une caution bancaire personnelle pour un projet professionnel.
  • Souscrire une assurance-chômage.
  • Penser à un plan B pour savoir quoi entreprendre en cas d’échec.

Pour celles et ceux qui n’ont pu réussir L’association « 60 000 rebonds » offre la possibilité de se ressourcer pour envisager un nouveau départ. Forte de ses 1200 bénévoles, présente dans 38 villes en France, l’association accompagne chaque année des centaines d’entrepreneurs. L’accompagnement 60 000 rebonds est professionnel, individualisé, et gratuit.

« Dans la vie, tout est une affaire de risque. Ce que vous devez apprendre, c’est comment le gérer. » Reid Hoffman, entrepreneur et fondateur de Linkedin à l’âge de 35 ans

Claude Génin

ANNEXES

Recueil d’informations pratiques

Les étapes clés de la création d’entreprise :

  • Je valide mon idée de projet
  • Je fais un point complet avant de me décider
  • Je m’informe sur la création d’entreprise
  • Je prends ma décision et liste les actions à mener
  • J’élabore mon business plan
  • Je fais le point sur les aides possibles
  • Je travaille et je boucle le financement du projet
  • Je trouve un lieu pour exercer mon activité
  • Je valide le montage de mon projet d’entreprise
  • Je rédige le projet de statuts de la société
  • Je m’occupe des démarches relatives aux apports
  • Je prépare mon dossier de création d’entreprise
  • Je transmets mon dossier de création d’entreprise
  • Je reçois mon extrait d’immatriculation

Sites de référence

https://www.commentcreersonentreprise.fr/

https://bpifrance-creation.fr/

http://www.entreprises.cci-paris-idf.fr/web/creation
https://www.netpme.fr/info-conseil-1/creer-entreprise
https://www.unedic.org/indemnisation/fiches-thematiques/aide-la-reprise-ou-la-creation-dentreprise-arce
https://www.webrankinfo.net/cat/490-creation-d-entreprise.htm
https://www.service-public.fr/professionnels-entreprises/vosdroits/N16147
https://creation-entreprise.ooreka.fr/
http://www.toute-la-franchise.com/creer-son-entreprise.php
https://captaincontrat.com/guide/6-etapes-creation-d-une-entreprise/
http://www.economie.gouv.fr/vous-orienter/entreprise/creer-entreprise

https://www.portail-autoentrepreneur.fr/academie/comparatifs/plateformes/10-sites-mise-en-relation-freelances
https://www.shine.fr/blog/top-5-des-meilleures-plateformes-de-freelance-en-2022/

Un témoignage

« Pourquoi créer mon entreprise ? Pour inventer, m’amuser, créer, vibrer, créer des emplois, une équipe, partager des valeurs nouvelles de l’entreprise de demain et surtout avoir la chance de participer aux changements qui sont en train de s’opérer. »
Dirigeante fondatrice, 45 salariés

Quel statut ?

Avec la pandémie et le télétravail beaucoup de cadres ont éprouvé le désir de changer d’activité, ceci lé à un désir d’indépendance et d’autonomie ; tout en voulant conserver sécurité et protection sociale, ce qui n’est pas toujours garanti.

 Entrepreneurs et auto entrepreneurs, la grande confusion

Depuis les années 1970, la France a multiplié les politiques publiques visant à favoriser l’entrepreneuriat pour stimuler la croissance. Ces deux dernières décennies, le nombre de créations annuelles d’entreprises a doublé, notamment sous l’effet de l’apparition du statut d’auto entrepreneur en 2009 (renommé « micro entrepreneur » en 2017). Depuis, au moins la moitié des créations se font sous ce statut et, aujourd’hui, un entrepreneur sur deux exerce sous ce régime. Le développement des plates-formes numériques qui recourent à des sous-traitants au lieu de salariés, comme Uber ou Deliveroo, a en effet accentué la tendance…

Pas d’autres emplois à la clef

Un entrepreneur a une volonté de croissance et devrait, à terme, créer des emplois et dynamiser l’économie de son territoire (si ce n’est de son pays). À l’inverse, la majorité des auto entrepreneurs, qui ne font que créer leur propre activité, ne peuvent pas ou ne veulent pas croître, n’auront pas d’employés et n’ont probablement qu’un effet limité sur le dynamisme économique local (notamment en raison de leurs faibles revenus)…

Au fil du temps, plusieurs modèles ont essayé de définir ce qu’est un entrepreneur. Traditionnellement, il a été défini comme une personne qui porte une innovation, qui assume le risque de l’activité ou encore qui assure la coordination d’une activité nouvelle. Plus récemment, la recherche a proposé de compléter ce profil avec la volonté de croissance, certains traits de personnalité ou de l’analyser dans une perspective évolutionniste (selon laquelle l’entrepreneuriat s’explique par la culture d’une société).

Or, il est facile de constater que le simple fait de travailler à son compte ne correspond aucunement à certaines de ces définitions, et seulement de manière partielle à d’autres :

Un travailleur indépendant n’a pas à être innovant ou orienté vers la croissance. Il peut parfaitement assurer sa subsistance en réalisant seul et de manière constante dans le temps une activité classique, qualifiée (artisanat d’art, graphisme, conseil aux entreprises, etc.) ou non (artisanat simple, services aux particuliers, taxi, etc.).

La réalité pratique et juridique va d’ailleurs en ce sens, puisque la majorité des aides financières à la création d’entreprise, notamment toutes celles à l’innovation, ne peuvent être obtenues sous statut d’auto entrepreneur.

Il est donc nécessaire de clarifier la différence entre entrepreneuriat et travail indépendant, de distinguer leurs effets, leurs intérêts et leurs difficultés, et de mettre en place des politiques publiques distinctes.

https://theconversation.com/fr/economie

Publié le 28 février 2023