L’IA bouleverse tous les aspects de la vie humaine et tous les secteurs d’activité : santé, entreprises, armement, éducation, finance … c’est, en quelque sorte, le « couteau suisse » du monde contemporain à l’ère numérique.

 

Véritable outil polyvalent, l’iA touche à tout : résolution de problèmes, création artistique, analyse de données, soutien émotionnel (en quelque sorte), et bien plus encore. On pourrait dire qu’elle a le talent de s’adapter à presque toutes les situations. Serge Tisseron, psychiatre, membre de l’Académie des technologies et du Conseil national du numérique s’en fait l’écho : « La psychologie du XXIe siècle sera celle des interactions entre l’humain et la machine. »

Mais l’IA n’est qu’un outil et, comme tout outil, tout dépend que l’’usage qu’on en fait. « Certaines compétences ne doivent pas être sous-traitées à l’IA générative, elles nécessitent d’être préservées et ne doivent pas être déléguées », complète Cécile Dejoux.

 

L’IA : bon serviteur mais mauvais maitre

Nombre d’usages de l’IA demeurent problématiques. Mais si l’IA défaillante est si omniprésente, c’est parce qu’elle offre des solutions rapides à n’importe quels problèmes. L’offre d’assistants IA est importante, même pléthorique, on peut citer : ChatGPT d’OpenAI, , Google Assistant, Microsoft Copilot, Claude AI, Perplexity , DeepSeek, Alexa d’Amazon, Siri d’Apple, Cortana de Microsoft, Bixby de Samsung, Mistral AI, ZHIPU AI, QuillBot…

 

IA et travail humain : les pièges de la facilité

« Les IA ne se contentent pas d’automatiser les tâches ingrates, elles suppriment aussi des opportunités d’apprentissage par la pratique. Peu à peu, les compétences s’érodent et la motivation en pâtit. On parle alors de syndrome de déqualification (deskilling syndrome), défini comme le remplacement de travailleurs qualifiés par d’autres moins qualifiés, ou la réduction des opportunités d’exercer leurs compétences. En s’appuyant régulièrement sur l’IA, les travailleurs perdent leurs compétences par manque de pratique.

Quand la performance des IA est bonne, les entreprises sont tentées de recruter des travailleurs moins qualifiés car moins coûteux, ce qui peut poser un vrai problème, surtout dans des secteurs particulièrement sensibles… Une étude académique sur les UX designers a montré qu’avec l’IA on passe progressivement de rôles de « participation active » à des « rôles de surveillance passive ». Les employés risquent ainsi de devenir des opérateurs passifs, validant les décisions de l’IA sans implication intellectuelle. » The conversation 5 mai 2025

En dehors des nécessaires compétences techniques, il est essentiel de préserver l’esprit critique et la créativité. Les entreprises doivent investir dans la formation pour permettre aux employés de s’adapter aux nouvelles exigences. Particulièrement pour les plus jeunes, leur apprendre à garder une capacité à remettre en question certains résultats.

Heureusement, certaines qualités humaines restent hors de portée de l’IA : pensée critique, créativité authentique, empathie, humour, doute, prise de risque, intuition, valeurs morales…

 

Intelligence artificielle et bêtise humaine : un couple problématique

Certains pensent que l’IA agit comme un miroir de nos propres failles, capable de réactiver les biais et les contradictions humaines, des algorithmes peuvent amplifier des préjugés existants ou être utilisés pour censurer des informations. Les intelligences artificielles peuvent aussi prendre un rôle de coach, auquel on demandera des conseils

Grâce aux réseaux sociaux, l’IA transforme la manière dont les entreprises conçoivent et gèrent leur présence en ligne. Mais cela comporte néanmoins quelques dangers, par exemple : produire des contenus dans lesquels se trouvent des erreurs, encourir des risques liés à la sécurité des données, être victime de diffusion de fausses informations, entraîner une perte de créativité humaine.

Sur le plan individuel : fausses informations rédigées par IA, exploitation de préjugés, violation de la vie privée, cyber harcèlement, dépendance, baisse des relations humaines…

Intelligence artificielle et duplicité humaine

L’IA est l’outil idéal pour les dictatures : diffusion à grande échelle de fausses informations, l’IA permet de générer automatiquement des milliers d’articles de fausses nouvelles en un temps record, la reconnaissance faciale pour surveiller les citoyens, enfin l’analyse prédictive des comportements permet de repérer les possibles dissidents.

En ce qui concerne l’AVARAP, l’utilisation de l’IA dans les groupes a fait l’objet d’un groupe de travail dédié qui, après plusieurs réunions et consultation a défini les règles à respecter pour un usage pertinent de l’IA. Ces règles peuvent aussi être utiles pour tout un chacun dans sa sphère professionnelle et personnelle.

Comme tout outil puissant, l’intelligence artificielle peut être une force incroyable pour l’innovation, l’éducation et bien plus encore. Mais elle nécessite aussi un usage responsable et éthique. Tout dépend de qui l’utilise et à quelle fin.

Claude Génin

AVARAP