Quand on vient de passer le cap de la cinquantaine, que l’on est en charge d’une famille et que l’on désire en premier lieu la sécurité de l’emploi, envisager un changement d’orientation professionnelle tient de la gageure. C’est dire que pour Huy Nguyen, entrer dans un groupe AVARAP a été un choix réfléchi. Six ans plus tard et après le pari fou réussi d’une formation longue, Huy est persuadé que la force du groupe AVARAP l’a conduit sur des chemins où il n’aurait pas pu se rendre tout seul.

 

Seuls les plus âgés d’entre nous se souviennent d’avoir vécu l’événement en direct : fin avril 1975, les hélicoptères de la VIe flotte évacuent les ressortissants américains et une partie de leurs alliés vietnamiens réfugiés sur le toit de l’ambassade américaine de Saigon. Dans quelques heures la guerre du Viêt-Nam sera terminée. Pour Huy – qui a alors 9 ans – et sa famille, émigrer semble la seule solution pour espérer une vie meilleure. Il faudra trois ans pour qu’il débarque à Paris en 1978 avec sa mère, divorcée, et ses sœurs. « Je me souviens du déchirement de quitter mes amis et relations et de la difficulté d’arriver dans un pays dont je ne connaissais pas un traitre mot de la langue », confie-t-il.

 

Informatique, réseaux et systèmes

Huy est scolarisé dans un collège où il redouble sa sixième. « Je me débrouillais bien en maths mais le français m’a paru très dur à apprendre, regrette-t-il. La difficile maîtrise de cette langue nouvelle m’a accompagné pendant toute ma scolarité. » Il poursuit ses études au lycée Jacques Decour, dans le IXe arrondissement et il y passe son bac. Comme il désire avant tout sécuriser son avenir professionnel, il s’inscrit à un BTS d’informatique industrielle, un secteur en plein développement et où le travail ne risque pas de manquer. Pour ce transplanté, il est en effet essentiel de se rassurer sur son avenir.

Il poursuit des études supérieures à la faculté Pierre-et-Marie-Curie (Paris VI) et décroche une maîtrise en informatique puis un DESS en réseaux et systèmes. Le Pascal et les couches du modèle OSI n’ont alors plus aucun secret pour lui.

 

Angleterre et Etats-Unis

Il va occuper plusieurs postes dans diverses entreprises, toujours obtenus par ce qu’on n’appelle pas encore alors le réseau. « Un ami m’a orienté vers une PME qui travaillait dans les réseaux, se souvient-il. Mais je n’y suis resté que trois mois avant qu’un autre ami me signale une opportunité à British Telecom. » Pour Huy, c’est la plongée dans le grand bain. Il y reste quatre ans de 1995 à 1999. « Nous sommes alors dans l’explosion des télécom, se réjouit-il. J’ai été conduit à beaucoup voyager en Angleterre et aux Etats-Unis. »

Il évolue ensuite dans des entreprises qui n’arrêtent pas de se restructurer et de se racheter. Il prend de plus en plus de responsabilités et change plusieurs fois de missions et de fonctions dans ce secteur où la concurrence s’exacerbe et où les ressources humaines ne sont pas la valeur cardinale. « J’ai fini par souffrir d’un manque de reconnaissance et d’une lassitude par rapport à ce que je faisais, confie-t-il. C’est alors qu’une ancienne collègue et amie m’a parlé pour la première fois de l’AVARAP. Je venais de fêter mon cinquantième anniversaire et, même si mon travail me pesait, j’étais tiraillé entre le besoin de changement et la peur de bouger. J’ai été séduit par l’approche de l’AVARAP et par le travail de groupe. Je me suis inscrit à une Réunion d’information et j’ai été frappé par le nombre de gens qui y assistait. L’engagement ne me faisait pas peur et l’idée de travailler en groupe me plaisait beaucoup. »

 

S’organiser pour assister aux réunions hebdomadaires

Mais tout n’a pas coulé de source. « Mon fils de 7 ans étant avec moi une semaine sur deux, j’ai été forcé de faire appel à une baby-sitter pour pouvoir assister aux séances hebdomadaires, sourit-il. Heureusement nous nous réunissions à deux pas de mon domicile dans le XVIIe. »

Huy avoue « s’être senti tout de suite bien » dans un groupe où la diversité des parcours et des âges était grande. La méthode structurée et le déroulement des séances très minuté lui ont tout de suite inspiré confiance. Il a particulièrement adoré l’étape du miroir « où chacun peut faire le point sur son parcours de vie et choisit ce qu’il veut donner à savoir de lui », un moment où se cristallise la confiance partagée par les membres du groupe. Il étudie toutes les propositions des membres du groupe avec un grand esprit d’ouverture. « J’étais curieux de l’image de moi que le groupe allait me renvoyer, se souvient-il. J’ai choisi la sécurité et un secteur où le travail ne manquerait pas et où mes missions seraient concrètes et techniques ».

 

Un équilibre subtil entre risque et sécurité

Le choix de son futur projet professionnel est le résultat d’un équilibre subtil entre la sécurité d’un secteur d’activité en plein essor et aux développements prometteurs et le risque d’une formation longue indispensable pour acquérir les compétences qui feront de lui un professionnel crédible.

Le domaine qu’il retient – l’analyse de données, le big data – est nouveau pour lui et il commence par l’explorer. Puis, il enchaîne des formations dans lesquelles il s’investit à fond – il en fera trois en trois ans – qui lui donneront les qualifications d’un Data ingénieur.

Il intègre une société de services qui pilote les transformations numériques dans de grandes structures et il continue à acquérir d’autres certifications. Il fait sa première mission dans une entreprise prestigieuse : Disneyland Paris, avant d’être envoyé chez l’un des fleurons de l’industrie française, Safran, dans laquelle il s’épanouit encore aujourd’hui grâce à une forte reconnaissance de son action, aux challenges auxquels il est confronté et au nécessaire apprentissage permanent, l’un de ses moteurs.

Cet amateur de musique – il adore aller écouter des groupes de rock dans de petites salles – se ressource le samedi matin en allant pratiquer le Kung-Fu en extérieur dans un square quel que soit le temps. Avant de se plonger dans une autre de ses passions : la lecture !